Depuis 2 semaines, la tramontane souffle fort, très fort : force 6 à 8 beaufort. Trop fort ! Ça tombe bien, de toute façon, depuis fin août, le bateau est en plein chantier :

> sortie d'eau pour des travaux sous la coque: changement de la bague hydroluble, du presse-étoupe, des anodes... c'est fou ce qu'on enrichit son vocabulaire dans le domaine de la plaisance ! ;-)

> puis remise à l'eau pour :

- une révision générale du moteur, assortie d'une journée de formation avec un mécanicien. Objectif : être capable de dépanner seul les pannes les plus courantes. Ça peut surprendre, mais sur un voilier, le moteur est l'un des éléments les plus importants : en effet, c'est lui qui permet de se sortir de situations délicates comme un dérapage de l'ancre au mouillage : sans lui, vous avez de bonnes chances de vous retrouver sur les rochers! Bref, nous souhaitons 1) fiabiliser le moteur, et 2) avoir un mécano avec un minimum de connaissances à bord au cas où!

- une refonte du circuit électrique pour fiabiliser et augmenter notre production énergétique : nous doublons le parc de batteries, et remplaçons en conséquence l'alternateur, le chargeur de quai, le répartiteur de charges, et installons un contrôleur de parc, nécessaire pour maîtriser notre consommation.

-des travaux de menuiserie : nous avions prévu de les confier à un charpentier/menuisier de marine, mais après l'avoir relancé plusieurs fois pour un devis, nous nous sommes rendus à l'évidence : fabriquer quelques étagères l'intéressait moins que de refaire tout le pont d'une magnifique goélette... et il avait bien raison! Nous nous sommes donc lancés et avons réalisé nous-mêmess différents aménagements : un secrétaire pour la cabine de Marin et Domitille (condamnant le lavabo sans intérêt voire dangereux dans une chambre d'enfants : risque de gaspillage d'eau); une étagère dans le carré, et quelques améliorations dans la cuisine.

Nous commencions à prendre le rythme de la vie à bord et cette période de travaux nous obligeant à retourner à terre est mal vécue : naviguer manque à tout le monde, et nous délaissons un peu les enfants : entre les relations avec les professionnels, les allers-retours quotidiens au bateau, la recherche et le choix du matériel et des nombreux équipements (accastillage, outillage, bricolage, nettoyage, piratage, pelage, troisième âge, etc..:-)), la gestion administrative et financière du projet, les pauvres commencent à trouver à raison que leurs parents ne s'occupent que du bateau!
Nous nous rendons compte qu'ils n'auront jamais été aussi peu à la plage que cet été, alors que nous n'avons jamais passé autant de temps sur place!

Pour pimenter le tout, comme nous souhaitons maintenir le départ à mi-septembre, et qu'il reste pas mal de boulot, Carole et moi sommes à bloc, et avons tendance à perdre facilement notre patience avec les enfants!
On entend très nettement tout le monde penser "Vivement qu'on parte!"

Pour compenser (et aussi parce que nous n'avons pas le temps de nous occuper de l'école pour le moment), nous décrétons la prolongation des vacances : la rentrée sur Apache ne se fera qu'après le départ!

Difficile d'imaginer ce que sera l'école à bord. En voyant passer un bateau-école, Marin s'écrie : "Oh! C'est là qu'on va aller à l'école?!"

Début septembre, un homme venant d'un bateau voisin vient nous saluer : "Il parait que vous partez bientôt? Nous aussi! On part ensemble?"

C'est ainsi que nous faisons la connaissance de l'équipage de Grenouille: Alexandre, Corinne et leurs 2 fils, Marc et Tom. Comme nous, ils partent un an en voyage. Comme nous, ils sont débutants et ont acheté leur bateau pour ce projet.

Nous nous retrouvons rapidement pour discuter de nos projets respectifs et échanger nos recettes de futurs marins chevronnés, ET SURTOUT, pour fixer la date du départ.

Eux sont fin prêts, nous pas encore, mais presque! Nous décidons de partir ensemble, au plus tard le... 15 septembre!

Plus que 9 jours!

JP