Dimanche
11 mai - Départ et... premiers changements
- Pompe à eau de mer HS
15h: nous partons, accompagnés du cata
Meander, par calme plat et sans vent. Il y a longtemps
que nous n'avions pas fait une grande traversée
avec un autre bateau... C'est sympa et rassurant.
Dans un premier temps, nous tirons droit sur
les Bermudes.
Mais vers 16h, après leur vacation BLU
quotidienne, Ray et Julie nous informent que "Herb
predicted a cold front at north moving estward":
du sale temps à prévoir si nous
poursuivons sur cette route. Herb conseille de
rester sous les 25° de latitude jusqu'à
mardi.
Meander sous voiles... d'Apache
Dont acte: nous dévions notre route à
l'est et ralentissons l'allure afin de laisser
passer le front. Nous reprendrons une route nord
plus tard.
Nous sommes au moteur jusqu'à 23H. Le
vent se lève alors progressivement. Nous
sortons le génois en plein et coupons le
moteur. Mais nous allons trop vite, et devons
réduire notre allure pour éviter
d'aller trop à l'est. Nous prenons donc
3 ris. Là-encore, avec moins de 15 nuds
de vent de travers, nous allons à plus
de 5 nuds!... La faute en partie au Gulf
Stream, qui nous pousse inexorablement! Finalement,
avec un génois réduit à la
taille d'un mouchoir, nous parvenons à
limiter notre vitesse à 4 nuds environ.
Quelle frustration quand même d'aller au
ralenti et pas dans la bonne direction! A moins
d'avoir un temps exceptionnellement favorable
par la suite, nous avons d'ores et déjà
perdu une journée de nav, et ne devrions
pas boucler la traversée en moins de 6j
au lieu des 5 espérés!...
Et quel inconfort! Au ralenti sur une mer hachée,
ça bouge dans tous les sens! Juste derrière
nous, Meander est moins secoué : forcément,
avec 2 flotteurs, on est plus stable!
Pendant la vaisselle du soir, la pompe à
pied d'eau de mer se casse. Le corps en plastique
est fendu: rien à faire pour la réparer.
C'est assez ennuyeux: plus d'eau de mer à
l'évier, nous sommes condamnés soit
à utiliser l'eau douce (hors cette pompe
permet précisément d'éviter
la consommation d'eau douce), soit à faire
la vaisselle en prenant l'eau à la mer
avec un seau: pas impossible, mais bigrement pénible,
voire dangereux par mer formée! C'est finalement
la solution eau douce, qui sera retenue: cette
nav n'est pas si longue, et avec 780l de réserve,
Apache dispose de grandes capacités. Mais
il faudra absolument réparer pour la suite
de la transat!
Lundi 12 mai - 1er thon - Vive le (dé)-routage!
Dans la nuit, nous croisons 2 cargos consécutivement.
Inquiet de les voir arriver droit sur Meander,
Ray tente de les contacter à plusieurs
reprises, mais n'a aucune réponse! Etrange
comportement: navires illégaux? Ne comprennent
pas l'anglais? Considèrent qu'il n'y a
pas de danger et estiment inutile de répondre?
La journée se passe sous génois
riquiqui, entre 4 et 5 nuds.
A 13h, la traîne s'emballe: nous prenons
un petit thon de 60cm. Une prise comme nous les
aimons: à taille humaine, et qui ne casse
pas la ligne (nous en avons cassé 4 depuis
notre départ du Venezuela,
où nous avions refait le plein de matériel!).
C'est notre premier thon depuis le début
du voyage, et surtout depuis celui qui s'était
échappé aux Roques!
A 16h, Meander a sa vacation BLU avec Herb. Sur
Apache, nous prions pour que celui-ci nous dise
"C'est bon, le front est passé, foncez
droit vers les Bermudes!"
Mais non, 1/2h après, la reco est sans
appel: il faut maintenir cette route! :-(
Autre mauvaise nouvelle: du gros temps devrait
aussi s'installer sur les Bermudes, et nous devons
donc prévoir de décaler notre arrivée
de 1 ou 2 jours supplémentaires! :-((
Nous n'aurons parcouru que 105 milles pendant
les 1ères 24h.
Nous poursuivons donc cap au 70° au lieu
des 45° en route directe. Si on continue comme
ça, autant aller directement aux Açores!
Mardi 13 mai - Mais où va-t-on si lentement?!
- Fleur a la bougeotte!
Nous naviguons toute la nuit à 2,5 nuds
par moins de 10 nuds de vent, toujours avec
un petit bout de génois.
Pendant près de 3h, une ligne de grains
très chargés en électricité
nous double à quelques milles au nord:
la nuit est éclairée en permanence
par les éclairs. A l'aube, nous ne pouvons
éviter le dernier grain, mais la conséquence
n'est qu'une bonne douche pendant 10mn.
C'est la première nuit où nous
avons "froid", et mettons polaire et
veste de quart dehors. Au réveil, nous
demandons aux enfants s'ils n'ont pas eu trop
froid: Marin répond que si, et ajoute avec
un grand sourire "et c'est vraiment mieux
que d'avoir trop chaud!"
Dans la matinée, nous faisons une heure
de moteur pour faire du froid et de l'électricité.
Puis, avec 5 nuds de vent, nous allons à
2-3 nuds, toujours sur la mauvaise route.
La mer est moins agitée que la veille et
cette lenteur reste donc supportable.
A bord, on commence quand même à
s'ennuyer ferme! Aussi, malgré la forte
consommation électrique, la reprise des
dessins-animés et films est décrétée!
Fleur, elle, a repris le rythme des grandes traversées:
levée à 7h, elle repart pour une
sieste de 9 à 11, puis une deuxième
peu après le déjeuner. Le reste
du temps, elle se balade dans TOUT le bateau:
elle a même réussi sa première
ascension de l'escalier de descente!!! Dorénavant,
nous n'avons plus le droit de la quitter des yeux!
Heureusement que suite à une première
descente un peu violente (pas évident de
passer par dessus la toile antiroulis), elle n'essaie
plus de sortir de son lit! Pourvu que ça
dure!
A midi, nous mangeons sans trop d'appétit
la moitié du thon péché la
veille: dur, dur de cuisiner et de manger quand
on se sent un peu vaseux!...
Ben enfin, qu'est-ce que tu fais là, Fleur?!!
Ces dernières 24h, nous n'avons parcouru
que 70M (record de lenteur, mais... volontairement!)
et 175 depuis le départ... :-(
A 17h, bonne nouvelle: Herb donne son feu vert
pour une route droit sur les Bermudes! Mais en
continuant à prendre notre temps pour arriver
après le passage de gros temps prévu
là-bas le dimanche! Il nous semble que
le vrai danger est de rester plus longtemps que
nécessaire en mer, aussi proposons-nous
à Meander d'avancer pendant que la route
est dégagée pour les prochains jours,
quitte à ralentir plus tard si nécessaire:
en 5j, les prévisions à long terme
ont le temps de changer plusieurs fois! Mais Meander,
c'est compréhensible aussi, souhaite appliquer
à la lettre les recos de Herb.
Comme nous, Apache ronge son frein!!!
Mercredi 14 mai - Cargo sourd
La nav droit sur les Bermudes ne dure pas bien
longtemps: dans la nuit, le vent tourne au nord
et avec une forte houle de 5m dans le nez, conjuguée
avec de petites vagues croisées de 1 à
2m, nous n'avons pas d'autre choix que de poursuivre
comme les jours précédents notre
route au 75°. C'est la seule possibilité
supportable!
Plus tard, nous croisons un cargo qui lui non
plus ne répond pas à nos appels.
Il se rapproche dangereusement, ça devient
inquiétant: il semble qu'il ne nous ait
pas vus. Nous sortons la "grosse artillerie"
pour le faire réagir: un projecteur! 5
éclats d'une seconde chacun, le code pour
dire : "je ne comprends pas vos intentions".
A la 3ème tentative, il finit par répondre
avec 4 éclats: "Je bats en retraite".
Pourtant, il continue à se rapprocher de
nous... Nous reposons la question avec le projecteur.
Cette fois, il répond à la radio.
"J'accélère puis vous croiserai
par l'avant". Cette fois, c'est effectivement
ce qu'il fait. Mais pourquoi ces cargos ne répondent-ils
pas spontanément aux appels radio?
Peu avant l'aube, Actarus, un voilier américain
qui a entendu nos échanges radio avec Meander,
nous contacte. Parti de Puerto Rico pour la Virginie,
il est contraint par le vent de changer de route
et envisage une escale aux Bermudes, où
nous nous retrouverons certainement. Actarus,
go!
A midi, nous nous forçons pour finir le
thon, les estomacs n'étant pas très
emballés!
16H, Herb annonce que le vent devrait tourner
au nord-ouest jeudi puis ouest - sud-ouest vendredi:
nous allons enfin pouvoir reprendre une route
normale!!! Heureusement: seulement 85M parcourus
aujourd'hui, toujours en freinant :-(, et 260M
en tout.
Après 3j, Carole et moi commençons
à sentir peser la fatigue. Quand on pense
qu'il ne nous reste que de grosses traversées
d'ici le retour en Europe (15j pour les Açores,
10 pour la France ou Gibraltar), on se demande
ce que nous faisons là: il n'y a vraiment
aucun plaisir dans ces nav-là! Mais quel
est l'imbécile aussi, qui a mis cet océan
sur notre parcours? ;-)
Jeudi 15 mai - Bon, alors on avance ou quoi?!
Mais pas de chance, pendant la nuit, le vent
tourne non pas au nord-ouest, mais au nord-est,
nous obligeant à faire encore route plein
est!!! Ggrrrrrr!
La houle reste très forte et des vagues
déferlent de temps en temps. Apache se
couche régulièrement et nous prenons
quelques beaux paquets d'eau dans le cockpit.
Cela n'empêche pas les enfants de bien dormir.
Comme tous les matins, ils seront en pleine forme
à 6h30!
Le plus dur est d'être obligé de
freiner Apache pour rester en contact avec Meander:
ce dernier n'avance que rarement à plus
de 4,5N: soit que le vent est insuffisant, soit
que l'équipage trouve que c'est trop inconfortable!
Nous sommes donc en permanence avec 3 ris devant
et derrière, voiles mal réglées
volontairement! Et malgré cela,
nous avançons plus vite! Comment fait ce
cata pour aller aussi lentement?
Le comble: ce matin, nous faisons demi-tour pendant
1H30 pour reprendre le contact visuel avec Meander!
:-(((
Les échanges à la VHF avec Meander
sont laborieux pour nous: Ray a le débit
de Fabrice Lucchini, mais le timbre de Charlotte
Gainsbourg... En anglais bien sûr, et avec
les grésillements de la VHF, cela demande
une grande concentration! Or c'est bien sûr
à ces moments-là qu'un enfant hurle
parce qu'il s'est coincé les doigts, qu'éclate
une dispute, ou qu'un autre vient nous demander
où est l'agrafeuse...
Question navigation, cette journée est
une horreur: nous faisons un nouveau virement
de bord dans la matinée pour éviter
de faire route au sud, puis un second en fin d'après-midi.
Ces dernières 24h, nous avons parcouru
115M, dont 35M pour rien! Au total depuis le départ,
nous avons parcouru 375M. Meander: un nom prémonitoire
pour un bateau qui zigzague en permanence!
En début d'après-midi, Meander
nous appelle: "Whales! Whales on starboard!"
("Baleines à tribord!"). Nous
n'aurons hélas pas la chance de les apercevoir,
étant loin à bâbord de Meander!...
15H: nous croisons un cargo qui comme les autres
ne répond pas aux appels de Meander.
16h: Herb confirme qu'à partir de demain
vendredi, le vent passant à l'ouest puis
au sud-ouest, nous devrions pouvoir reprendre
la direction des Bermudes. Comme Saint Thomas,
cette fois, nous attendons de voir pour nous réjouir!
Vers 23h, le vent baisse à moins de 10
nuds. Nous passons au moteur: à 3,5N
seulement à cause des vagues de face, mais
droit sur les Bermudes!
Vendredi 16 mai - Météo pas fiable,
mais mer belle - Et... enfin la bonne direction!
La mer est calme toute la nuit. Le bateau est
bercé par une belle houle souple et ronde.
Au matin, Meander et nous poussons un peu les
moteurs pour atteindre les 5 nuds. Les dernières
prévisions météo annoncent
de la pétole jusqu'à ce soir, puis
un vent favorable (enfin!) d'ouest - sud-ouest
jusqu'à dimanche. Si tout va bien, nous
devrions arriver lundi, dans 3 jours. Ce qui aura
quand même été très
long pour une traversée supposée
durer 5 jours...
Les estomacs vont mieux, aussi remettons-nous
la traine. Mais tout ce que nous remontons, c'était
à prévoir tellement il y en a, ce
sont des sargasses, algues flottantes du même
nom que cette mer, décidément bien
sarcastique!
Dans l'après-midi, nous apercevons un
casque jaune fluo flottant à la surface,
puis 200m plus loin, quelque chose qui ressemble
vaguement à une perche d'homme à
la mer (plus visible qu'une tête, cela facilite
les recherches). Nous ne saurons pas si un éventuel
homme à la mer a été repêché.
Mais la perche, trop encombrante, repart à
l'eau!
Nous croisons un cargo auquel nous n'adressons
même pas la parole!... ;-).
Il faut dire qu'il n'y a pas de danger: nous
sommes en plein jour, et il passe largement devant
nous!
Herb nous déçoit encore en nous
indiquant que le vent n'arrivera finalement pas
avant le lendemain midi: nous poursuivons donc
au moteur tout le reste de la journée sur
une mer tout en rondeurs. Pour tuer le temps,
nous allons à l'étrave avec les
enfants. Même Fleur aura droit à
son "baptême d'étrave"
en pleine nav!
D'ailleurs, que pensent les enfants de ces longues
nav, et comment s'occupent-ils ?
L'activité la plus courante ces jours-ci,
à part les indétrônables séances
de dessins, c'est "la tombola" ! Chaque
enfant choisit 3 jouets ou objets lui appartenant,
ils mettent tout en commun, et le tirage au sort
redistribue les lots.... mais l'intérêt
de ce jeu qu'ils ont inventé, c'est qu'ils
passent l'après-midi en négociations
et conciliabules pour essayer de récupérer
un objet convoité...
Mais aujourd'hui la cabine avant est transformée
en salon de thé, les plats étant
composés en Lego:
Domitille: "Bonjour Madame, je voudrais une
glace à la fraise s'il vous plaît..."
Philippine: "Mais, DO-MI-TI-LLE, tu fais
exprès ou quoi, tu vois bien qu'il ne reste
que des Lego verts!"
Domitille: "Ben quoi, j'aime PAS les glaces
à la pistache, moi!"...
Alors, comment nos enfants vivent-ils cette traversée,
cette aventure, ces moments forts et inoubliables?
Euh... comme des enfants!
115 milles parcourus ces dernières 24H
(dans le bon sens!), pour un total de 490.
Samedi 17 mai -Bientôt la fin?
La nuit est calme: mer plate, pas de vent, le
moteur ronronne paisiblement.
Le matin, le vent se lève: 15 à
20 nuds, de sud-est, et avec lui, de belles
vagues de 3m.
Nous prenons un angle de 20° par rapport
à la route directe sur les Bermudes pour
éviter d'avoir le vent plein arrière.
Nous avançons bien (6-7 nuds), à
la voile et dans la bonne direction! Enfin!
Pendant quelques heures, 2 pailles-en-queue curieux
vont et viennent autour du bateau.
Dans l'après-midi, ça fraîchit
encore un peu : 20-25 nuds et des creux de plus
de 5m. Des déferlantes viennent régulièrement
nous balayer par 3/4 arrière: cette fois,
c'est sûr, on est de retour dans l'Atlantique!
Nous prenons 2 ris pour calmer la valse et garder
Meander à portée de vue et de VHF.
Du coup, les sorties dans le cockpit sont très
limitées pour les enfants: trop dangereux
pour ces petits poids qui auraient vite fait de
se retrouver à l'eau. Mais ce n'est pas
un problème pour eux: entre dessins, découpages,
bricolages, rébus, invention de jeux, ils
parviennent tous à s'occuper et ne souffrent
pas (trop) du manque de défoulement. Même
Fleur passe de longs moments à imiter ses
frère et surs avec un crayon et un
papier (pour l'instant, elle n'a droit qu'au crayon
blanc!!!).
Mr Météo nous annonce le même
temps jusqu'à demain matin, puis une journée
de dimanche calme et une arrivée Lundi
sur les Bermudes mouvementée, avec 20 à
30N, heureusement de sud-ouest: arrivant sur la
côte nord-ouest, nous devrions être
épargnés sinon du vent, du moins
des vagues et l'atterrissage ne devrait pas poser
trop de problèmes!
125 milles parcourus en 24h. Total 615M.
Dimanche 18 mai
Nuit pénible avec une mer forte et croisée
: impossible de dormir dedans (pour les adultes
en tous cas; les enfants, eux, sont décidément
moins difficiles question confort!); les quarts
dans le cockpits sont très désagréables:
le froid et l'humidité ont fait leur retour
depuis quelques jours. Mais cette nuit, on atteint
des sommets, après 5mn dehors on est trempé
et gelé!
Vers 4h, le vent mollit à 10N, la mer
aussi mais reste croisée. Pour limiter
l'inconfort, nous reprenons un peu de vitesse
au moteur. C'est mieux mais pas terrible!
Le vent est variable toute la journée:
nous alternons moteur seul, génois seul
et moteur+génois. Nous tenons à
arriver demain dans la matinée, aussi gardons-nous
une vitesse moyenne de 5N environ.
Le temps est variable lui aussi: globalement
couvert, une luminosité éblouissante,
quelques bruines, des éclaircies. La visibilité
est faible, aussi nous ne voyons pas Meander,
à 7 milles derrière nous, de la
journée. Mais nous gardons le contact VHF.
A 17H, les Meander nous appellent pour nous faire
part d'un dilemme: Herb annonce le passage sur
les Bermudes d'une perturbation avec des vents
à 40 nuds tôt le lundi matin, alors
que la météo locale l'annonce pour
le début d'après-midi: faut-il alors
ralentir pour éviter d'arriver le matin
(recommandation de Herb...) ou accélérer
pour arriver le plus tôt possible demain
matin? Nous répondons qu'il nous paraît
plus sage de faire confiance à la station
météo locale et aussi d'éviter
de traîner en mer si on a une opportunité
d'arriver!
Cette fois, nous sommes tous d'accord: on fonce!
L'objectif est d'arriver vers 8h du matin: pas
trop tôt pour éviter la nuit, pas
trop tard pour éviter la "tempête"!
Pour cela, nous maintiendrons une vitesse moyenne
de 5,5N durant la nuit, quitte à utiliser
le moteur.
140M parcourus en 24h. 755M en tout.
Lundi 19 mai - Arrivés! Avec 2 à 3j
de trop, mais arrivés!
Après une nuit finalement sans moteur,
le vent étant remonté à 15-20
nuds, nous arrivons à 8h au waypoint
d'entrée dans le chenal de Saint Georges
Harbour. Nous appelons comme il se doit les autorités
du port qui nous donnent l'autorisation d'entrée:
la passe est très étroite et mieux
vaut éviter d'y croiser un gros bateau!
1/2h plus tard, nous sommes devant le "customs
dock", où nous devons faire les formalités
d'entrée. Pas de chance: pas de place!
Appelées, les autorités nous annoncent
quelques minutes d'attente.
Tu parles! Pendant 1h30 et par 25-30 nuds
de vent (ça monte!...), nous faisons des
ronds dans l'eau entre le dock et les bateaux
au mouillage en attendant qu'une place se libère!
Après presque 8 jours en mer, ce serait
dommage d'avoir un problème maintenant
(panne de moteur: avec ce vent... brrr!!!)
100 milles parcourus en 16h. Soit au total 855,
au lieu de 715 en route directe!
Plus que les milles en trop, difficiles à
éviter sur de longues nav, ce sont les
2 à 3 jours supplémentaires (soit
50% plus long!) qui nous font rager! Quand même,
nous aimerions bien savoir ce à quoi nous
avons échappé en faisant du sur-place
pendant 2 jours: était-ce vraiment du gros
mauvais temps (dans ce cas: ouf, merci Herb!),
ou du vent un peu fort, jugé trop "uncomfortable"?
[Ajout ultérieur:
A l'arrivée, nous rencontrons des français
participants à la transat retour avec l'organisation
ARC. Partis d'Antigua pour rejoindre les Bermudes,
ils ont subi pendant 3 heures des vents établis
à 45 nuds et des rafales à 60
nuds! Plus de peur que de mal apparemment. C'est
probablement cette perturbation qu'Herb nous a
permis d'éviter.]
Les formalités se passent très vite
et simplement. Seule mauvaise surprise: le prix
de la taxe par personne, due -- comme à
Cuba -- par tous (seule Fleur a droit à
une fleur). Nous tentons le coup de la carte famille
nombreuse, mais rien n'y fait! ;-).
Mais nous gardons le sourire: après cette
nav beaucoup plus longue que prévu, nous
sommes avant tout bien contents d'être arrivés
au bout de cette première étape
transatlantique!
JP
PS: Et au fait, c'est quoi le fameux "Triangle
des Bermudes"? D'après le site Wikipedia,
"Cette zone triangulaire de 3,9 millions
de km2 délimitée par larchipel
des Bermudes, la côte est de la Floride
et lîle de Porto Rico, surnommée
aussi le « Triangle du Diable, serait
le lieu de mystérieuses disparitions de
navires et d'avions depuis le XIXe siècle,
bien que des auteurs fassent remonter l'origine
du mystère à l'époque de
Christophe Colomb. Inspirée par plusieurs
articles publiés par divers magazines dans
les années 1950, l'appellation «
Triangle des Bermudes » revient au journaliste
Vincent Gaddis dans un article du magazine Argosy
en 1964 : The Deadly Bermuda Triangle."