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    18. Venezuela : Continent - La Blanquilla (2ème)
17 mars au 2 avril 2008
 
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Continent - 17 au 29 mars 2008
17-18 mars : Nav de nuit Los Roques - Carenero (85M)

Pour cette 1ère nav, de nuit, avec Harem, nous bénéficions d'excellentes conditions!

Toutes voiles dehors, au près bon plein dans moins d'1 mètre de creux, la première partie de cette nav est un régal! Avec 15 nœuds de vent, nous glissons à 7,5 nœuds, avec seulement de temps en temps une vague plus dure que les autres. Qui a dit que le près était inconfortable?

Hélas, en approchant des côtes, le vent baisse progressivement et vers 4 heures du matin, nous n'avançons plus qu'à 3 nœuds et le bateau commence à rouler.

Au bout d'une heure, il devient évident que ça ne remontera pas, et nous décidons de finir la route au moteur.


Apache en action avant la nuit (Photo Harem)  

18 mars : Carenero

Avec le continent, nous retrouvons aussi les eaux vertes venues de l'Orénoque. L'accès au mouillage de Carenero se fait en suivant un bras de mer peu profond et complètement opaque. Avec une profondeur oscillant entre 2,5 et 5m, nous avançons à l'extrême ralenti.

Nous arrivons vers 9h. A terre, nous découvrons une sorte de village-vacances pour Venezuéliens, avec bars, restaurants et piscine. Nous y déjeunons et profitons de la piscine, qui aura un léger goût salé après notre passage.... Un petit break agréable, ambiance "les bronzés" avant de reprendre la route en fin d'après-midi.


18-19 mars : Nav de nuit Carenero - Puerto La Cruz (90M)

Encore beaucoup de chance pour cette nav! Le vent a tourné, passant de sud-est à nord-est, parfait pour notre route vers Puerto La Cruz! La mer est assez plate, et le bateau ne tape que de temps à autre. Tout va bien!

Mais en pleine nuit, "Bong! Bong!" : quelque chose tape la coque puis le safran. Harem, juste derrière nous, sent aussi quelque chose, puis le voit: il s'agit d'une bouée maintenant un filet à la surface. Lorsqu'il nous l'apprend, nous comprenons mieux pourquoi un bateau nous faisait des "appels de phares" juste avant le choc: il voulait nous avertir! Mais de toute façon, quoi faire?

Quelle idée aussi de mettre un filet à cet endroit: en plein dans le golfe de Puerto La Cruz, où passent de nombreux bateaux!!!

Carole et JP


19-21 mars : Puerto La Cruz

Nous arrivons à 7h00 du matin dans une marina tenue par un français charmant. Il y a une GRANDE piscine, une GRANDE machine à laver à disposition (nous n'avons trouvé jusqu'à maintenant que des "lavanderias" à qui l'on laisse son linge, et qui le rendent presque propre, avec une odeur de Canard WC...), une vraie arrivée d'eau (pas un petit filet qui coule quand il veut) et... du wifi!

Le programme de la matinée est donc tout trouvé : on range, on nettoie à grande eau, on fait tourner les lessives, on fait le plein de gaz, on met en ligne les dernières nouvelles... pendant que tous les enfants sont à la piscine, sous la surveillance d'un adulte.

L'après-midi est aussi bien chargée : je pars en taxi avec Catherine et Christophe, du bateau Harem, chez Macro, le "Métro" local ; JP reste sur Apache pour faire la vidange, et accessoirement garder les 8 enfants... largement secondé par notre baby-sitter numérique et son arme secrète : le dessin animé!

Installée en plein milieu du quartier très pauvre, la marina est protégée par de hauts murs, et fermée par un portail électrique surveillé par un vigile. Ce qui est censé nous "protéger" nous met plutôt mal à l'aise.

Sur la route, nous sommes surpris par le nombre de "check point" tenus par des policiers armés. Nous demandons au chauffeur ce qui se passe, imaginant qu'Hugo Chavez himself est attendu, à moins que ça ne soit une certaine Carla. Il nous répond très simplement qu'il y a beaucoup de crimes et de bandits, et que la police surveille...

Le supermarché "en gros" auquel nous arrivons me rappelle des courses faites pour la kermesse de l'école il y a un an... même s'il n'y a pas de carambars par sac de 5 kg... Nous trouvons quand même notre bonheur, le thon en lot de 40 boîtes, les pâtes et les biscuits en lot de 10 paquets..., mais comme depuis le début au Venezuela, pas de farine ni de lait "liquide".

En arrivant à la caisse nous sommes un peu mal à l'aise avec nos chariots bondés... alors qu'il s'agit d'un magasin de vente en gros, les gens ne repartent qu'avec quelques articles.

Quand la caissière nous demande la carte du magasin, nous lui expliquons que nous ne savions pas... sa chef, qui comprend que nous allons lui laisser beaucoup de bolivars, lui fait finalement signe d'accepter! (ce qui n'est pas gagné dans un supermarché français! ).

En bons touristes que nous sommes, nous ne savions pas non plus qu'il n'y avait ni sacs ni cartons à la caisse... nous réussissons quand même à tout mettre dans un grand taxi, qui nous fait payer le double du prix en nous expliquant que si l'on préfère, on peut rester sur le trottoir avec nos 300kg de victuailles....

Heureusement pour le déchargement, nous bénéficions d'une main d'œuvre miniature qui se contente d'un bon goûter en perspective!

Le soir, tout le monde se couche tôt, dans des draps propres !

Le lendemain : école le matin, puis Catherine et moi allons faire les courses (Encore?! Oui, le frais!...) avec les plus jeunes.

Les hommes réparent l'annexe d'Harem.

La routine, quoi.

Carole


21 mars : Nav Puerto La Cruz - Ensenada Manare (25M)

Dans le golfe de Puerto La Cruz, des dizaines de dauphins nous accompagnent pendant 1/2 heure.

Comme dit Juliette: "Ça faisait longtemps!" Et comme toujours, c'est la déception quand finalement les dauphins se lassent de nous et disparaissent.

La nav est plus pénible que ces derniers jours: beaucoup de vent et de courant dans le nez. Nous ne faisons pas plus de 3,5 nœuds, tout au moteur.


21-22 mars : Ensenada Manare - Ensenada Mochima

Nous ne faisons qu'un rapide tour de l'anse Manare: juste le temps de constater que la petite plage est pleine à craquer (c'est Semana Santa!), que de nombreux bateaux tirent des vacanciers sur des bouées en plastique et que les bars, restaurants et yachts diffusent chacun leur musique à fond! Nous poursuivons notre route vers l'est, en espérant quelque chose de plus calme à proximité!

1 mille plus à l'est, nous pénétrons dans l'ensenada Mochima, qui s'enfonce sur 3 milles dans le continent, créant à l'ouest la presqu'île de Mochima.


Les gens sont debout les uns sur les autres!   

Nous passons la première crique, qui dispose de trop peu d'espace pour mouiller correctement 2 voiliers, et atteignons la suivante, où sont déjà 2 voiliers et 1 yacht. Nous mouillons par 10m de fond alors que le vent souffle à 20 nœuds.

En fin de soirée, le vent finit par baisser, l'eau par perdre ses rides et nous par dormir sereinement.

A l'aube, le vent est quasi nul et l'eau comme un miroir. La lumière est belle et le paysage paisible. Le cadre ressemble plus à celui d'un lac que de la mer!


22 mars : Cumana (Entrée du Golfe de Cariaco)

Le lendemain, après une nav d'à peine 10 milles, nous nous arrêtons 2 petites heures à Cumana, le temps pour Harem d'essayer de trouver des pièces dans les ships du coin. Nous profitons de cette halte pour faire le plein de gasoil.

Pas de chance: nous tombons en pleine "semana santa": le vendredi et le samedi sont chômés et les ships, comme la très grande majorité des boutiques en ville, sont fermés! Le taxi qui nous a amenés Christophe et moi nous ramène bredouilles au port.

Près du port, il y a tout un complexe commercial, mais pas moyen de trouver d'œufs en chocolat!.... ça devient critique!!!

Nous quittons Cumana pour Laguna Grande, à 11 milles de l'autre côté du Golfe.


22-23 mars : Laguna Grande (Golfe de Cariaco)

Toujours beaucoup de vent et de courant dans le nez. Arrivée un peu tardive dans l'après-midi, pour repartir le lendemain au lever du soleil... cela fait des escales un peu courtes pour vraiment apprécier un lieu.... le vent, accéléré par les collines environnantes, est fort (25 nœuds) jusqu'au soir. Le lendemain, nous sommes enchantés par ce coin si tranquille, ces mélanges d'ocres, rouges et verts.

Nous embarquons par contre au moins 500 mouches, qui ne nous quitteront que 3 ou 4 jours plus tard, à la sortie du Golfe!


23-26 mars : Village Medregal (Golfe de Cariaco)

Arrivés dimanche en fin de matinée, nous déjeunons et filons à terre découvrir ce lieu dont nous avons beaucoup entendu parler. Sa réputation de "havre de paix" pour plaisanciers n'est pas volée. Quelques voiliers au mouillage, autant au sec, un ponton pour les annexes, une jolie piscine, des chambres pour les touristes Venezuéliens venus par la terre, un bar, un restaurant, de grandes terrasses ombragées, avec transats et hamacs, en font un lieu idéal pour se poser quelques jours et réparer les mille et une petites choses en attente, voire même pour sortir le bateau pour caréner, ce que Harem décide de faire: c'est tellement plus agréable que sur le chantier où nous l'avions fait à Trinidad.


Ambiance africaine au village Medregal       

La formule est originale : tout est en accès libre pour les plaisanciers: piscine, billard, baby-foot, ping-pong... même au bar on se sert soi-même en passant derrière le comptoir, et on note ses consommations sur son "ardoise" (en papier)!

Le lundi, nous faisons un "goûter de Pâques" avec quelques œufs "maison" (une tablette de chocolat noir Venezuélien, un boîte de lait concentré sucré, un peu de beurre) emballés dans du papier alu et cachés autour de la piscine! Ouf, la tradition des cloches et des œufs de Pâques est sauvée!

Le soir, les 2 équipages se retrouvent au restaurant où nous mangeons... de la viande! De la très bonne viande!!!!! Miam! Petits et grands finissent tous leur assiette sans se faire prier!

Le mardi, histoire de ne pas rester enfermés dans cet endroit certes très agréable, mais quand même bien isolé, les Apache partent à pied vers le village voisin... il est 9h et il fait déjà très chaud sur cette piste poussiéreuse! Après 1/2h de marche, nous faisons signe à un camion qui s'arrête et nous dit de monter à l'arrière!!! Surprise: ce véhicule qui ressemble à un camion de transport de troupes (voire de prisonniers) avec ses 2 banquettes latérales couvertes de poussière, assure la ligne régulière entre Cariaco et les villages au bord du golfe! Nous respirons la poussière soulevée par le camion-bus pendant le reste du trajet mais au moins nous sommes à l'ombre! Les enfants s'amusent à dire que nous partons en prison...

Le village fait très pueblo mexicain de western: pauvre, poussiéreux, avec sa petite église au milieu, ouverte aux quatre vents.

Nous passons l'après-midi entre le bateau et le bord de la piscine.


27-29 mars : Cumana (2ème) - Apache l'indécis (3ème) - Marché

Le lendemain, nous quittons seuls Village Medregal et nous séparons de Harem, qui va sur Margarita et remonte ensuite l'arc antillais. Nous avons enfin pu joindre les Grenouille et avons pris rdv dans quelques jours sur l'île de La Blanquilla.

La Blanquilla sera donc notre point de départ du Venezuela pour la suite du programme, qui passera par Cuba, cette fois, c'est décidé!

Nos dernières hésitations portent sur l'itinéraire: route directe? 800 milles à couvrir, soit plus du tiers de la transat, ça fait beaucoup! Par la République Dominicaine? Pourquoi pas?

Encore une fois, nous nous déciderons au dernier moment!


Au moment de rentrer dans le port de Cumana, nous ne pouvons empêcher les enfants de remarquer un sigle jaune perché en haut d'un mat... à midi, nous n'aurons pas le choix: Mc Do!
Moins cher qu'en France, pas de cuisine ni de vaisselle à faire, on ne va pas se priver: tout le monde est content!

Nous avons la surprise de retrouver au ponton le cata Bulle d'o rencontré il y a quelques mois à Gibraltar!

Nous passons 2 jours à Cumana pour faire le plein de fruits et légumes et quelques achats dans les ships.



Un Mc Do est caché dans cette photo...    

Le marché est immense, il y a abondance de fruits, légumes, viande (du bœuf, excellent), et de poulets vivants. Cela grouille; beaucoup font leurs courses avec une brouette, en slalomant à toute allure entre les gens et les étals. Ambiance Speedy Gonzalès... Nous sommes d'ailleurs hélés par des " hé, gringos" plutôt gentils.

La même question revient depuis notre arrivée au Venezuela: "Son todos hermanos?!!! CINCO!!!" Oui, oui, ils sont frères et sœurs... et nous sommes nous aussi surpris de voir qu'ici les femmes s'arrêtent à deux enfants, alors que nous avions une image de familles forcément nombreuses dans ce pays à forte tradition catholique.

Le 29 mars, nous passons la matinée en ville, pour dépenser nos derniers bolos, et nous imprégner une dernière fois des images du Venezuela. Nous achetons dans la rue un DVD copié à un des très nombreux vendeurs proposant aussi des cigarettes... à l'unité!

Nous réalisons que nous aurons passé deux mois au Venezuela, entre les îles et le continent. Nous ne nous sommes jamais sentis en danger, et avons vraiment apprécié la gentillesse des gens, toujours prêts à rendre service, ne cherchant pas à soutirer de l'argent, ou à escroquer les "gringos".

Vers 16H, nous partons pour la Blanquilla (90M), où nous devrions arriver le lendemain en milieu de journée, et passerons 2 jours en compagnie des Grenouille, avant de quitter définitivement (quoique qui sait?) le Venezuela, pour la République Dominicaine. Nous n'aurons donc pas internet pendant quelques jours.

Carole et JP

Traversée Cumana (continent) - La Blanquilla - 29-30 mars 2008

A la sortie du Golfe de Cariaco, nous retrouvons Harem. Nous naviguons bord à bord pendant près d'une heure dans des conditions très agréables : 25 nœuds de vent, mer peu agitée, nous filons à 7-8 nœuds. Avec sa nouvelle carène toute lisse, Harem est le roi de la glisse!

Harem s'arrête bientôt pour une halte avant de poursuivre de nuit vers Margarita. Nous poursuivons notre route plein nord. En longeant à l'ouest la péninsule d'Araya, nous prenons de fortes accélérations : 35 nœuds. Nous réduisons la GV à 3 ris et restons ainsi toute la nuit.

Ça se calme ensuite : le vent s'établit à 20-25 nœuds. Nous faisons la route jusqu'à la pointe ouest de Margarita tous feux éteints pour éviter de nous faire remarquer par d'éventuels pirates. Nous ne les allumons que le temps de nous signaler aux cargos de rencontre.

Au-delà, nous retrouvons la pleine mer et rallumons les feux. Nous avançons très bien (7 nœuds) et arrivons à la Blanquilla à l'aube, bien avant l'heure prévue.

Craignant une panne refroidissement du moteur, nous terminons l'approche à la voile, en tirant des bords au pré serré le long de la petite plage d'El Yaque. Une fois mouillé, il s'avère que le refroidissement fonctionne très bien! Carole me soupçonne de lui avoir imposé cet exercice de style pour le plaisir!

JP

La Blanquilla (2ème) - 30 mars au 2 avril 2008
Animaux de très bonne compagnie - Nuit sur la plage à la belle étoile - Annexe de compétition et ski nautique - Adieu Venez!

Contrairement à notre première halte à La Blanquilla, nous sommes seuls au mouillage!

Vers midi, nous passons à tout hasard un appel VHF "Grenouille, Grenouille, pour Apache!". Super, ils répondent: arrivée dans 2 heures!

A 14H, arrivent donc "roue dans roue" Grenouille et Le Chat "beauté", bateau rencontré en Guadeloupe.

A bord du "Chat", Etienne et Claudie, et leurs enfants Julie et Lucas.

Nous retrouvons avec Joie les Grenouilles: nous ne nous sommes pas vus depuis Madère et avons pourtant l'impression de nous être quittés la veille. Toujours aussi souriants, agréables et disponibles, parents comme enfants!

Nous passons ensemble 3 jours à La Blanquilla, dans une ambiance vacances des plus reposantes: pique-niques sur la plage, snorkelling dans les récifs, balades dans l'île, nuit à la belle étoile sur la plage avec les équipages au complet (sauf Fleur et les mamans), ski nautique (merci le chat et son annexe de compétition!).

Mais il nous faut repartir: une longue route nous attend. Nous prenons la météo grâce aux Grenouille qui disposent d'un téléphone satellite (merci au papa de Corinne!). Beaucoup de vent, et pas d'amélioration à venir. Nous confirmons notre départ.

Après un dernier café à bord d'Apache, c'est le moment des adieux au Chat et à Grenouille, des animaux décidément de très bonne compagnie!

Adieux aussi au Venezuela, pour de bon cette fois! Devant nous, une grosse nav : la traversée des Caraïbes jusqu'au nord de la République Dominicaine : 600 milles, soit près du 1/3 de la transat... mais avec du vent, donc ça devrait aller plus vite!

JP

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