Traversée
Baléares - France : Houle croisée,
Thon, Eclipse de lune, Globicéphales, Pétole,
Douanes et... Baleines! Rien
que ça!
Contrairement à ce que nous espérions,
la houle n'a pas eu le temps de s'aplatir, et
pendant les 80 premiers milles, nous subissons
une houle croisée très désagréable.
Heureusement, il y a un peu de vent et nous parvenons
à stabiliser le bateau avec les voiles
en ciseaux.
Peu après le coucher de soleil, nous prenons
un petit thon (70cm), qui fera notre déjeuner
du lendemain. Peu avant, une autre prise bien
plus lourde s'était décrochée.
Ce succès soudain est-il dû à
l'endroit, ou au changement de leurre au départ
de Fornells (sur les conseils de Michel de Tané-Tine,
nous sommes passés du vert au rose...)?
La première nuit se passe au moteur. Nous
y voyons comme en plein jour grâce à
une pleine lune particulièrement lumineuse.
Nous avons droit d'ailleurs à une éclipse
de lune quasi-totale.
Le lendemain à l'aube, une petite risée
d'est-nord-est nous permet de laisser souffler
le moteur pendant près de 4h et de constater
encore une fois qu'Apache marche très bien
au près, même par petit temps: nous
marchons à 4,5N avec seulement 7 nuds
de vent réel.
Puis le moteur prend à nouveau le relais,
sur une mer nettement plus agréable que
la veille.
Dans l'après-midi, c'est carrément
la pétole, avec une mer toute lisse, à
peine déformée par la houle.
Soudain, des masses noires à l'horizon:
des globicéphales, par dizaines, viennent
nous rendre visite.
Nous réduisons notre vitesse et pendant
près d'une heure, nous passons et repassons
au milieu du groupe, de plus en plus important.
Des plus jeunes de moins de 2m aux gros adultes
de près de 5M, ils n'hésitent pas
à nager contre la coque, se mettent de
profil pour mieux nous observer... c'est finalement
nous qui nous lassons les premiers!
Peu après, c'est un hélicoptère
des douanes qui vient nous survoler.
Après que tous les enfants leur aient
fait coucou, ils vont en direction du bateau Tané-Tine
un peu plus à l'est. Sur la route, nous
les voyons faire des ronds au-dessus de l'eau...
coup de jumelles: ils sont au-dessus de baleines,
dont nous voyons les jets très puissants.
Voulant aussi voir le spectacle, nous quittons
notre route et 15mn après, alors que l'hélico
est parti depuis un moment, nous pouvons les observer
à moins de 100m!
Merci! Merci! Quel bel au revoir de la mer à
la famille Apache!
France, France! Arrivée à Port Saint-Louis
du Rhône
Nous arrivons à Port Saint Louis du Rhône
à 4h du matin.
Pourquoi un retour ici plutôt qu'à
Canet d'où nous sommes partis en septembre
dernier?
Parce que nous n'avons pas de place de port,
ni à Canet, ni ailleurs. Il nous fallait
trouver un endroit pour mettre Apache au sec pour
hivernage et après recherche, le port à
sec Navy Service de Port Saint Louis du Rhône
nous a semblé le plus pertinent.
Après près de 12.000 milles parcourus
(soit 22.000 km), nous voilà de retour!
Le mot de la fin
Voilà, nous rentrons, c'est la fin du
voyage.
Dans les prochains jours, nous mettons Apache
au sec pour hivernage et mise en vente, puis nous
rentrons pour déménager et emménager
dans notre nouvelle maison; il nous restera juste
le temps de remplir les cartables... avant la
rentrée scolaire et professionnelle.
Nous n'avons pas envie de tracer ici un bilan,
il est trop tôt, nous n'avons pas encore
de recul. Les enfants et nous sommes très
heureux de rentrer, c'est ce qui était
prévu, c'est la fin de nos "grandes
vacances", nous savions qu'elles finiraient...
nous allons retrouver une vie terrienne plus facile,
avec de l'eau courante, des machines à
laver, une maison qui ne bouge pas.... et des
instruments de torture comme un fer à repasser,
une cravate, un train... et le ciel gris.
C'est aussi la fin du site CLU7.fr qui, l'air
de rien, nous a donné beaucoup de travail,
mais nous a aussi permis de partager nos impressions
au fur et à mesure, et de garder une trace
écrite. Cela limitera peut-être aussi
l'inévitable "alors, c'était
bien?"... auquel il est difficile de répondre
en deux mots!!
Pour ceux qui nous ont suivis, ce site était
certainement un peu comme une émission
de téléréalité, une
sorte de "boat story lanta academy"...
Nous le terminons comme il se doit par un scoop,
la surprise du Capitaine: nous ramenons un petit
passager clandestin! Les observateurs les plus
attentifs auront remarqué l'indice sur
la peinture Apache laissée à Horta
(voir le carnet
Açores).
A bord d'Apache depuis le Venezuela,
il arrivera à Chartres juste avant Noël,
juste à temps pour que de CLU7, nous passions
à 8 en 2008, prêts à aborder
un monde tout 9!!!
Mais le mot de la fin sera pour celui sans qui
rien n'aurait été pareil, celui
qui a partagé nos bons et mauvais moments,
notre compagnon de route, notre refuge....
Parce qu'il le vaut bien, nous lui offrons un
remake du slow le plus guimauve de tous les temps,
chanté par l'homme au strabisme ravageur,
parce que cette année au soleil avec Apache,
c'était...
Notre été Indien
Tu sais, nous avons été
vraiment heureux avec toi,
nous avons voyagé toute une année
au soleil,
un automne et un hiver où il faisait
beau,
une saison qui n'existe qu'en boucle transatlantique.
On l'appelle l'été indien, mais
avec toi, Apache, c'était tout simplement
le nôtre.
Et nous nous souviendrons, nous nous souviendrons
longtemps de ces matins-là,
ça a duré un an, ça a
duré un siècle, une éternité.
On allait, où tu voulais quand
tu voulais,
tes voiles gonflées par le vent,
nous avons même traversé l'océan,
toute la vie, nous nous souviendrons de ces
matins,
aux couleuuuuuurs, de notre été
indien.
Aujourd'hui il est temps pour nous de
rentrer,
il est temps de nous séparer. Nous
penserons à toi.
Nous aurons des images plein la tête,
et nous nous souviendrons,
nous nous souviendrons des marées hautes
et des marées basses,
du soleil et du bonheur qui passaient sur
la mer,
ça a duré un siècle,
ça a duré une éternité,...
ça a duré un an.