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    28. Cadix
7 au 25 juillet 2008
 
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Rubrique Carnets
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Découverte de...
 
Plus dangereux que le chant des sirènes: L'appel de Cadix

Nous arrivons donc dans la baie de Cadix; même si ça n'est pas la destination prévue, c'est l'Europe, la vraie, notre continent, c'est l'Espagne, que nous aimons.

Nous arrivons donc enchantés, et même en chantant, pour apprendre aux enfants que "la Belle de Cadix a des yeux de velours..."

Nous avons choisi la marina de Puerto Sherry, nos guides sont formels, c'est la mieux équipée du littoral Atlantique pour effectuer des travaux. C'est parfait, c'est ce qu'il nous faut.

Personne pour nous accueillir sur le mal-nommé ponton d'accueil d'une marina béton, mais ça ne fait rien, nous sommes contents, nous sommes arrivés, la boucle est bouclée, holà, retour à l'espagnol, "la belle de Cadix a les yeux de l'amour...."

Et puis... nous déchantons très vite: pas un sourire, ni même un "bienvenue!", pour nous demander 125 euros: 1ère nuit payable d'avance, caution pour les clés des douches, pour les clés de ponton, pour les clés de la laverie... vive l'Europe et les prix exorbitants de la haute saison!

Cette marina est isolée, à 15 km de Cadix, il n'y a aucun bus, il faut appeler un taxi, parfois il est d'accord pour venir nous chercher... normalement il y a une piscine, mais elle est fermée pour entretien annuel (riche idée, en plein mois de juillet...)...

Bien sûr, nous ne sommes pas vraiment là pour faire du tourisme: il s'agit d'une escale technique... Allez, tout va vite se passer, pensons-nous alors...

Mais dans la soirée, les paroles de la chanson sont déjà modifiées " dans la marina de Cadix, il fait chaud comme dans un four... la marina de Cadix, si vous pouvez, faites un détour!!"

Il nous faut plus de trois jours pour arriver à faire venir LE mécanicien du chantier à bord. Verdict : c'est l'inverseur, il faut sortir le moteur, il faut sortir le bateau de l'eau, et non, il ne peut rien faire avant "semana proxima".

Mais quel jour? ah, il ne sait pas, entre lundi et samedi.

Et combien de temps prévoit-il pour les travaux? Il ne sait pas du tout. Super.

A part "qué calor", il ne veut donner aucune réponse à nos questions...

Quand il nous apprend qu'à Puerto Sherry, pour des questions d'assurance, nous ne pourrons pas vivre à bord du bateau pendant les travaux, nous décidons de changer de marina: direction le Club Nautico de Santa Maria!


Santa Maria est une petite ville (75 000 habitants) à 20km de Cadix, et à 5 de Puerto Sherry. La marina est en plein centre ville, il y a des jardins ombragés, deux grandes piscines... notre quotidien s'améliore nettement!

Nous nous promenons beaucoup dans la vieille ville, et nous sentons vraiment bien. Avec ses lauriers roses et bougainvilliers, ses caves de vin en plein centre (c'est la ville du Xérès), comme disent les enfants, "ça sent Toulon, ça sent Pollestres (Perpignan)...et ça ressemble à Aix-en -Provence!"....nous nous mettons très vite à l'heure espagnole, et profitons des soirées animées... pipas, tapas y aceitunas!



Dans les rues de Santa Maria             

Nous nous sentons bien à Santa Maria, et réalisons avec plaisir que les touristes ici sont tous espagnols, alors que partout ailleurs sur la côte espagnole, c'est l'invasion de touristes allemands, anglais, français ou belges!

Nous rencontrons des Français, installés à Santa Maria depuis 4 ans; partis pour plusieurs années sabbatiques, Jean-Claude, Véronique et leurs 3 enfants se sont arrêtés là, estimant qu'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient, une qualité de vie, sans le stress français... Leurs deux filles de 10 et 12 ans viennent de partir en vacances chez les grands-parents pendant un mois... les nôtres sont déçues, mais ne tardent pas à trouver des amis à la piscine !

Malheureusement, côté travaux, rien n'avance. Nous espérions pouvoir sortir le bateau sur le petit chantier de la marina et y faire venir le mécano de Puerto Sherry (ceux du Club Nautico étant déconseillés). Mais ce dernier n'était pas un cas isolé, ils se révèlent tous incapables de nous donner une date de sortie d'eau, un tarif, un délai... là aussi, "qué calor" et "semana proxima" sont les seules réponses...

Nous commençons à perdre patience : nous n'arrivons pourtant pas d'un Paris speed, non, nous venons de contrées où la nonchalance est omniprésente... mais ce qui agace ici, c'est la désagréable impression qu'ils le font exprès, qu'ils sont contents de nous faire mariner... la mauvaise réputation de nos garagistes français est vraiment exagérée par rapport à ça!

Nous finissons par trouver un début de solution, la "moins pire" possible: Jean-Claude et Véronique, qui viennent de s'acheter un nouveau bateau ("Lubaïane", un Feeling aussi, un 486, soit 4 pieds de plus que le nôtre, et 5 cabines s'il-vous-plait!), nous proposent très gentiment leur second bateau, qui est vide et en vente, le temps de nos travaux...


Ainsi, nous ramenons Apache à Puerto Sherry, où nous le mettons sur bers. Et vivons à 5 km de là, à Santa Maria, sur le bateau Ailatan!

Lundi 14 juillet, le mécanicien sort l'inverseur... et conclut que sortir le bateau de l'eau n'était pas nécessaire (il avait parlé au début de démonter aussi l'arbre d'hélice)... à 400 euros la sortie d'eau, on aurait bien aimé qu'il y réfléchisse plus tôt... nous lui offririons bien un feu d'artifice de baffes, mais notre sort est entre ses mains... nous sommes bel et bien coincés maintenant... ah, ça ira, ça ira...



Nous avons alors droit au sketch "Il faut commander les pièces, et on ne sait pas combien de temps ça prend, si ça se trouve, ça viendra du Japon, il faudra au minimum 1 mois..." Nous lui expliquons que nous pouvons essayer d'appeler en France pour trouver les pièces, ça prendra peut-être moins de temps... "Bon, si vous voulez vous en occuper, moi, je ne touche plus votre bateau..." Dur de rester calme!...

Voyant le temps restant en juillet et août s'amenuiser, nous imaginons déjà laisser le bateau ici, et rentrer en France en voiture ou en avion... "drôle" de fin pour ce voyage!...

Nous tannons le mécano tous les jours, ce qui l'agace évidemment, pour obtenir une date (et un prix, mais coincés comme nous le sommes, le prix n'a plus d'importance, et de toute façon, nous n'aurons pas le choix...). Aux dernières nouvelles, ce mardi 22 juillet, il devrait recevoir les pièces (de Hollande!), sous 7 jours, "approximativement, peut-être...". Réparation le jour suivant, remise à l'eau dans la foulée...


Espoir de départ? - Nouvelle maison - Autres travaux

Nous reprenons espoir et commençons à entrevoir la possibilité de partir la semana proxima, vers le Maroc, et tant pis pour la Tunisie... en attendant, qué calor!!!

Ce temps d'attente n'est pas complètement perdu: nous avons trouvé une nouvelle maison sur Chartres, moins chère, plus petite, mais avec un plus grand jardin, et peut-être des locataires pour nous remplacer dans l'ancienne! Vive internet, vive les SMS, et surtout, merci aux amies qui ont fait circuler efficacement les infos sur place!

Nous profitons aussi d'être coincés et d'avoir le bateau au sec pour faire quelques travaux:

Dessous:
- Reprise du joint de quille
- Retouches d'antifouling (quille, passe-coque)

Dedans:
- Réparation d'une fuite du réservoir d'eau avant: un vrai gros boulot, avec sortie du réservoir (130kg) de son logement, soudures, sicaflex, repose. Merci Bastien de Lubaïane pour le coup de main!
- Calage réservoir gasoil
- Nettoyage des fonds de cale
- Calage des planchers
- Collage des vaigrages

Dessus:
- Remplacement des rivets de fixation du hale-bas sur le mat

Essentiellement des travaux courants de maintenance, mais que l'on a souvent tendance à reporter. Très bien, tout ça, c'est fait, la "TODO-list" s'en trouve d'autant allégée!

Je passe donc une bonne partie des journées au chantier, sur (ou sous) Apache, pendant que la famille tue le temps entre le marché en ville, la piscine de la marina et à bord du bateau aux heures de sieste de Fleur. Oui, il y a pire, mais ça n'est pas non plus ce que nous avions espéré... nous avons une sacrée sensation d'enfermement, et la chaleur est accablante.

Cela nous permet de vérifier que l'Espagne détient bien la triste seconde place mondiale du taux d'obésité infantile... Il faut dire qu'ils sont en poussette jusqu'à au moins 5 ans (Domitille est scandalisée, "à 5 ans, on est GRAND!"), et se nourrissent de chips, bonbons et sodas toute la journée...

Véronique nous raconte qu'à l'école, nombreux sont ceux qui n'ont pas eu le temps de prendre leur petit déjeuner, alors à 8 h du matin, ils arrivent avec une canette de soda et un paquet de chips.

Voilà ce que ça donne, de laisser tomber une alimentation réputée grasse, et vive les tortillas et l'huile d'olive!

Nos rapports avec le mécanicien ont un peu changé depuis que nous lui avons bien fait comprendre qu'il fallait qu'il arrête de nous répondre systématiquement "semana proxima"; maintenant il répond "sûrement demain", et ça dure depuis une semaine...

Quand je ne suis pas au chantier, nous allons nous balader dans la vieille ville, décidément très agréable. Nous voulions visiter la "plaza de toros", l'une des plus grandes arènes d'Espagne, mais pas de chance, il n'y a plus de visite jusqu'à nouvel ordre, et pas de corrida avant le week-end prochain... le week-end prochain, nous espérons bien être partis!


Visites en Dalousie

Samedi 19 juillet: visite de Cadix, AR en ferry depuis santa Maria.

Cadix est LA grande ville, beaucoup plus touristique que Santa Maria, avec les boutiques classiques des grandes chaînes espagnoles (ZARA, Mango, CASA) mais aussi internationales. Ses dédales de vieilles ruelles grouillantes nous plaisent beaucoup.

Mercredi 23 juillet: après Cadix, nous visitons Xeres, à près de 30 km de Santa Maria. Aller-retour en train. Encore une très belle ville, très agréable, avec un grand centre ancien très bien restauré, plein de vieilles pierres, sans oublier ses caves à vin de Xeres (ou Sherry).


Tio Pepe, un des grands producteurs de Xeres  


L'Andalousie a beaucoup de cachet, et dans d'autres conditions, nous l'aurions vraiment appréciée...

Nous sommes pourtant un peu déçus de constater que les gens ne sont pas du tout accueillants, voire désagréables avec les touristes. Peut-être justement parce qu'ils ne souhaitent pas que le tourisme se développe plus que ça, ils sont très contents d'être les irréductibles qui résistent encore et toujours à l'envahisseur rougeaud... pas si fous ces Andalous!


Départ!

Jeudi 24 juillet: ça y est, les pièces arrivent enfin! Bonne nouvelle, le remontage est fait dans la foulée!

En tentant de me facturer le double des heures de travail, le mécano me donne une dernière occasion de lui dire tout le mal que je pense de lui et de ses méthodes. Nous n'avons jamais fait de pub dans nos carnets, mais là, c'est d'utilité publique, et il est prévenu: surtout, n'allez pas voir Paco chez Nautica Del Sur!

Vendredi 25 juillet: Règlement de l'entrée/sortie d'eau et des 11 jours :-( sur bers, remise à l'eau d'Apache, petit essai en mer pour vérifier que tout est ok, retour à Santa Maria pour récupérer l'équipage -- qui ne cache pas sa joie de retrouver son Apache--, approvisionnement...

YES!!!!! Apache est prêt à repartir... cet après-midi même!

Le vent est bien orienté pour passer Gibraltar, et nous avons en effet assez perdu de temps! Après la Tunisie (vraiment trop loin), nous laissons aussi tomber Ceuta au Maroc, ainsi que la Sardaigne qui était sur la route du retour de Tunisie. Nous irons directement sur les Baléares si la météo reste favorable. Sinon, refuge sur la côte Espagnole.

Nous partons donc finalement encore pour une grosse nav: 5-6j! C'est le prix à payer pour avoir un peu de temps une fois aux Baléares, de profiter des mouillages et d'Apache, avant... le retour en France!...

Merci encore Jean-Claude et Véronique pour votre gentillesse!
Au revoir Andalousie!

Carole et JP

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