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    29. Nav Cadix - Baléares : retour en Méditerranée
25 au 29 juillet
 
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Rubrique Carnets
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25/26 juillet: Départ de Cadix - Trafalgar - Détroit de Gibraltar

15h: nous larguons les amarres et quittons le Club Nautico de Santa Maria.

Nous prévoyons de naviguer 30M jusqu'à Barbatte, au sud de Trafalgar, et d'y passer la nuit, pour un départ le lendemain à l'aube et un passage du détroit de jour.

Mais à la sortie de la baie de Cadix, nous rencontrons un bateau Français qui va directement sur Gibraltar. Nous allons à la même vitesse que lui... aussi décidons-nous de le suivre. En cas de coup dur dans le détroit, nous pourrons toujours (essayer de) nous réfugier à Tarifa!

Peu avant 21h, nous doublons le fameux Cap Trafalgar (Ah tiens, c'est là?) -- sans prendre de coup nulle part.

A la tombée de la nuit, le vent baisse: nous rentrons toutes les voiles et démarrons le moteur.

Tremblez, matelots, car voilà le détroit de Gibraltar! Nous avions eu de bonnes conditions météo à l'aller, ce ne sera peut-être pas pareil au retour! Une pensée pour les Grenouille, qui nous accompagnaient alors...

Mais ça passe comme une lettre à La poste! Mais en plus rapide, un colissimo: 6-7 nœuds au moteur sans vent jusqu'à Tarifa, que nous croisons vers 1 heure du matin; Le vent se lève alors progressivement. Nous sortons le Génois et aidés par le courant, nous prenons de la vitesse: 8, 9 10, 11, 12N! 12N, c'est notre vitesse moyenne au passage du rocher de Gibraltar, par 30N de vent arrière. Nous allons nettement plus vite que les vagues, le sillage d'Apache est très impressionnant!

A 3 heures du matin, nous coupons le moteur, laissé jusqu'ici pour sortir au plus vite du détroit. L'autre bateau français, resté près de la côte au moment de la renverse de courant, est resté littéralement scotché sur place et en 1h, il a disparu loin derrière nous, parmi les lumières: celles des villes espagnoles et marocaines, et des nombreux paquebots, cargos et autres ferries (toujours aussi rapide et impressionnant, le ferry Algéciras-Tanger!). Malgré ce trafic, et le fait que nous nous sommes fortement rapprochés de la limite de navigation côtière (nous croisons les bateaux commerciaux d'assez prêt...), à aucun moment nous ne nous sommes sentis en danger. Et que c'est grisant de voir Apache glisser comme ça, entourés de nombreux dauphins qui se régalent dans notre vague d'étrave!


26 juillet: Méditerranée, nous revoilà! - Costa Del Sol

Cette "rentrée" en Méditerranée est un soulagement: non seulement Gibraltar est (re-) passé, mais surtout, l'Atlantique et ses énormes nav toujours angoissantes est derrière nous! Avec l'Espagne, c'est le retour aux nav avec la côte toujours en vue: on réalise seulement maintenant à quel point c'est rassurant, même notre téléphone portable passe !

Et puis la Méditerranée, c'est chez nous!


Nav très agréable toute la matinée: vent arrière (SO) 15-20N, mer peu agitée, nous avançons confortablement à 5-6N sous génois tangonné.

Nous longeons à 10-15M la côte rocheuse de la Costa del Sol. Nous passons successivement au large de Marbella, Malaga, Almerimar, et Almeria.

Loin devant nous, un drôle de cargo, tout carré; on dirait un immeuble flottant! Nous le croisons 1h plus tard: il s'agit d'un morceau de digue flottante, tractée par un remorqueur tout petit en comparaison!



Nous rappelant que nous n'avions rien pêché en Méditerranée à l'aller, nous retentons notre chance et mettons la traîne.


Pendant que nous déjeunons, nous entendons un mayday, relayé par Malaga radio: un homme est tombé à la mer autour de Tarifa, les bateaux dans le secteur sont appelés à être vigilants...


Nous en sommes bien loin maintenant, mais c'est l'occasion de rediscuter avec les enfants de ce qu'il faut faire dans ces cas-là... ils s'en souviennent assez bien: bien sûr, ne pas quitter la personne des yeux, hurler pour appeler papa ou maman... mais nous découvrons qu'ils sont tous prêts à se jeter à l'eau si c'est Fleur qui tombe, et si l'on ne voit plus la personne, Domitille suggère que l'on mette des affiches pour la retrouver!... Juliette, elle, a envie que nous parlions d'autre chose, c'est bon, on sait!

Fleur, elle ne se fait aucun souci!



Nous entendons toutes les heures cet appel relai à la VHF, et quand la nuit tombe, que Malaga radio appelle encore, nous comptons les heures passées depuis que cette personne est dans l'eau... difficile de ne pas y penser toute la nuit...

Le vent tombe complètement dans l'après-midi, et nous devons remettre le moteur. Nous nous rapprochons de la côte pour tenter de bénéficier d'une éventuelle brise, mais après une fausse joie -- 1/2h de vent --, nous nous résignons à passer la nuit au moteur.

Nous nous résignons aussi à rentrer la traîne: aujourd'hui, bredouille!


27 juillet: Costa Blanca

Au petit matin, nous croisons le Cap de Gata, la pointe sud-est de l'Espagne. Si l'homme à la mer est hélas toujours à la mer :-(, le vent, lui, est toujours ailleurs!

Vers 13h, le vent fraîchit un peu. Pendant 2h, nous sommes au près serré sur une mer toute plate par 10N de vent. Quand vers 16h le vent baisse à nouveau, nous faisons durer encore un peu ce moment de calme. Mais quand notre vitesse tombe sous les 2N, nous remettons le moteur.

Comme la veille, nous mettons la traîne à l'eau toute la journée: pas plus de succès!

En soirée, encore une petite fenêtre de 3 heures à la voile, avant que le moteur reprenne le relais toute la nuit.

Nous passons au large de Carthagène, puis doublons le cap de Palos vers 1h du matin. C'est le début de la route vers le large: nous nous éloignons des côtes espagnoles, direction Formentera!


28 / 29 juillet : Traversée Cap de Palos - Formentera

Il y a au large du Cap de Palos presque autant de circulation que dans le détroit de Gibraltar, avec là aussi, ses zones de navigation réglementée. Il nous faut près de 3h pour couper cet autoroute des cargos et sortir de la zone dangereuse.

Le reste de la nuit se passe tranquillement. Au petit matin, il nous reste 80 milles pour atteindre Formentera. A la faveur d'une petite brise, nous tentons d'abord d'accélérer pour arriver dans la soirée. Mais après 2h à 6,5N (voiles+moteur), le vent tombe et nous essayons cette fois de ralentir pour arriver après la nuit!

Vers 18h, le vent monte à 15N... sacrilège: nous prenons 3 ris dans le génois et la GV pour ne pas aller trop vite! Quelle frustration!

Pêche: encore bredouille! Mais nous voyons 2 tortues et quelques dauphins.


29 juillet 7h: après une mauvaise nuit (à 3 nœuds avec une mer hachée, ça ballotte!) nous approchons du port de la Savina, sur Formentera, où nous étions déjà passés avec les Grenouille.

Nous nous y arrêterons pour faire les pleins de gasoil et d'eau, puis direction l'île d'Espalmador et sa plage qui nous avait beaucoup plu en octobre, pour voir ce que ça donne en plein été.

Ouf, cette fois, c'en est fini des grosses nav!

JP


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