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    4. Baléares : Majorque - Ibiza - Formentera - Retour des Baléares
16 septembre - 2 octobre 2007
 
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Majorque - 16 au 22 septembre
Côtes de Majorque - Frigoboat grillé

Le lendemain de notre arrivée à Soller, nous repartons pour Palma : une journée de navigation en contournant l'île par l'ouest.
Avec ses falaises à l'aplomb de la mer, la côte de Majorque offre un cadre assez spectaculaire!

Nous ferons presque toute la route au moteur : le vent a trop soufflé au début du mois, il est bien fatigué maintenant!

Ligne de traîne sortie, nous prenons le temps de zigzaguer pour passer sur les bancs de thons : mais sans succès : pas une seule prise!


Grenouille longeant les falaises de Majorque   

Soudain, odeur de caoutchouc brûlé à l'intérieur!!!! C'est dans le compartiment moteur : le frigoboat, système de production de froid entraîné par le moteur, est grillé!!!! Problème de thermostat ou autre, il a du tourner sans arrêt depuis notre départ!!! Heureusement, il nous reste le frigo sur batteries!

C'est la rentrée des CE2 (Philippine) et le deuxième jour de classe pour les autres.


Séance coiffeur + Panne Moteur !

S'ensuit une grosse séance de coupe de cheveux : Juliette et Philippine passent en premier, sous les doigts experts de Carole. Excédée par le temps passé à coiffer ces cheveux emmêlés par le sel et le vent, Carole avait annoncé l'imminence de l'événement. Le jour est arrivé! La coupe est radicale, et les filles repartent dans leur cabine en râlant!

C'est ensuite au tour de Carole. Mais alors qu'elle m'explique la théorie d'un carré réussi, le moteur s'arrête! Impossible de redémarrer! La situation est très mauvaise: sans moteur le long d'une côte rocheuse: ça risque de mal tourner. Je repasse dans ma tête ma mini-formation en mécanique mais cela reste sans effet sur le moteur qui reste muet!

Heureusement, Grenouille est à moins d'un mille devant nous! Nous les appelons par radio mais pas de réponse! Vite le GSM! Ouf ils répondent!
Quelques minutes plus tard, nous sommes remorqués par le bateau-ami. Merci les Grenouille! Nous vous devons une fière chandelle!

Mais tout n'est pas réglé : reste à trouver le moyen de ramener Apache à bon port! A la queue-leu-leu, nous recherchons un endroit où mouiller aussi spacieux que possible pour permettre la manœuvre. Bien entendu, nous ne trouvons pas. Entre-temps, le vent a fraichit, ajoutant un peu de tension...

Grenouille nous laisse au large, le temps d'aller repérer une petite crique. Il annonce la couleur: elle est petite, et il y a du monde, mais en jouant serré, ça devrait passer! De toute façon nous n'avons pas le choix.

Nous nous approchons autant que possible à la voile, puis affalons. Coup de chance, 2 bateaux sortent de la crique, libérant un peu d'espace! Grenouille nous remorque alors au ralenti, face au vent, et vire au dernier moment pour éviter les rochers. Nous larguons le bout de remorque, puis jetons l'ancre en croisant les doigts pour que ça tienne du premier coup. Ouf, tout se passe bien: le bateau est immobilisé.

Il est tard : nous remettons la résolution de la panne au lendemain et profitons de la soirée: assez d'émotions pour aujourd'hui!


Escale forcée à Palma de Majorque -Séance coiffeur, suite - 1ère dent de Fleur

Le lendemain, le moteur démarre sans problème : nous arrivons au port de Palma 1 heure après, moteur à 1500 t/mn pour limiter le risque de nouvelle panne.
Nous nous mettons aussitôt à la recherche d'un mécanicien pour nettoyer le réservoir de gasoil : car la cause du problème est à priori identifiée : il y a un dépôt important au fond du réservoir: lorsqu'une saleté est aspirée, elle vient couper l'alimentation en gasoil... et le moteur par la même occasion.
Le nettoyage du réservoir était sur notre interminable "TODO" avant le départ, mais nous avions décidé de décaler l'opération. Mal nous en a pris!

Entre deux travaux forcés à Palma, Carole a droit à sa coupe de cheveux : beaucoup moins raté que ma précédente tentative il y a quelques années, mais le verdict des enfants est sans appel: "c'est horrible!".

Un peu plus tard, nous découvrons la première dent de Fleur! Super-Fleur : pas de pleur ni de fièvre à l'arrivée de cette dent : c'est une bonne nouvelle pour la suite!

Nous profitons de cette escale pour essayer de régler le problème de VHF: nous nous sommes aperçus à l'occasion de cette panne de moteur que sa portée était très limitée. Problème de VHF proprement dite? D'antenne? De câble entre les deux? Ça a l'air tout simple mais rappelons qu'une vingtaine de mètres séparent la VHF de l'antenne, dont 15 dans le mât, durement soumis aux intempéries. Difficile d'identifier la cause du problème.
N'ayant pas les appareils des professionnels permettant de mesurer la qualité du signal, nous devons, pour tester chacune de nos opérations, appeler une station (capitainerie, club nautique, marina...). Mais lorsque cela répond, cela ne veut pas dire que le problème est réglé car ces stations ne sont pas toujours suffisamment éloignées, et lorsque cela ne répond pas cela ne signifie pas forcément que cela ne marche pas : il peut très bien n'y avoir personne au bout du fil!


Nous tentons également sans succès de trouver quelqu'un pour réparer le frigoboat, mais sans succès!

Bref, si on ajoute à cela les averses pendant qu'on est en tête de mat, la tension qui monte dans le bateau car les sorties sont à nouveau limitées par (tout) le temps consacré aux travaux, une multitude d'autres petits ennuis qui nous tombent dessus tous en même temps, et le tarif à la nuit du port (90 euros!), vous comprendrez que nous sommes heureux de pouvoir enfin quitter Palma après 4 jours de cette escale forcée!


La veille du départ, les travaux enfin terminés, nous faisons une rapide visite de Palma.

Nous retiendrons 3 choses :

1. Palma est une ville très riche.
2. Après la sortie de l'école, les Mamans boivent une bière dans les bars installés au milieu des parcs pour enfants.
3. pendant ce temps ces derniers grignotent un goûter salé (des pipas).



Petite promenade à Palma                 

22 septembre - Traversée Majorque - Ibiza

Pas de vent: les 10 heures de traversée se font à nouveau au moteur! Ça devient lassant et nous n'imaginions pas la voile ainsi!... Mais positivons : au moins, nous pouvons vérifier que le problème de moteur est bien réglé!

Dans le carré, l'école est maintenant bien organisée, mais Domitille manque d'occupation et perturbe un peu la classe. La maîtresse me l'envoie pour une séance de lecture : aujourd'hui, le "é"!

Les réflexes de sécurité commencent aussi à s'installer : les enfants n'oublient plus de demander l'autorisation à chaque entrée/sortie du carré/cockpit. Même si nous sommes plus conciliants avec Juliette et Philippine en navigation côtière par temps calme, le réflexe gilet de sauvetage est lui aussi bien acquis par tous pour les traversées.


D'ailleurs, vers 14h, lorsque j'appelle "dauphins!", les enfants arrivent très vite, gilets mis, et pendant quelques minutes, 5 dauphins sautent et font des vrilles devant l'étrave du bateau. Je mets plus de gaz espérant atteindre une vitesse adaptée à leurs jeux, mais ils finissent par se lasser et disparaissent comme ils sont arrivés!

Ibiza - 23 au 27 septembre 2007

23 au 25 septembre - Cala Portinatx - Marin et Domitille enlèvent les bouées - Premier bain de Fleur

Nous sommes bien secoués pendant les derniers milles de la traversée Majorque - Ibiza. Alors qu'on pensait qu'elle se plaignait simplement parce qu'elle ne voulait pas travailler, Philippine finit par vomir.
Domitille gère très bien ces moments : dès que ça bouge, elle va s'allonger et dort pendant des heures. Quand elle se lève, elle est en pleine forme!
Nous arrivons vers 18H à la Cala Portinatx, jolie crique à la pointe nord de l'île d'Ibiza.

Le soir, nous nous offrons un restau avec les Grenouille, où les adultes se partagent en terrasse la pêche du jour : 2 sars, 1 dorade et 4 rougets (la pêche du coin, pas la nôtre: nous n'avons rien péché depuis notre départ de France!). Pendant ce temps, les enfants mangent une pizza à l'intérieur en regardant "Mission Impossible" en espagnol!

Nous sommes les seuls clients du restau : arrivés trop tôt pour l'heure espagnole? Non, le patron nous confirme que la saison est quasi finie : il marche encore à plein à midi, mais le soir c'est vide.

Nous sommes encore très secoués toute la nuit.



             Séance détente


Le lendemain, c'est le premier vrai jour de détente. Nous profitons de cette piscine aux eaux turquoise.

Domitille se baigne sans bouées, palmes aux pieds, et s'en sort très bien. Marin rechigne à essayer, mais finit par trouver ça super et veut aussi enlever les palmes! Il réussit à faire quelques mètres!

C'est rassurant car nous comptons bien qu'ils se débrouillent tous les deux très vite à la nage!

C'est aussi le premier bain de Fleur depuis le départ!

Le soir nous recevons un BMS (Bulletin Météo Spécial) annonçant un gros coup de vent (7 à 8 Beaufort) plus au nord de la zone. Nous décidons par prudence de nous éloigner le lendemain du mauvais temps et d'aller trouver un abri à l'ouest de l'île.


25 au 27 septembre - San Antonio - Mer forte - 2ème dent de Fleur

Nous arrivons à San Antonio dans l'après midi. Pas terrible comme abri : avec cette houle, impossible de fermer l'œil de la nuit! Le vent se lève et vers 4H du matin, craignant un dérapage sur un bateau tout proche, je monte veiller jusqu'au matin.
Les enfants s'accommodent beaucoup mieux que nous de ces conditions et dorment très bien, eux!

Le lendemain, quelques achats au seul ship du coin et quelques courses. Le vent ne faiblit pas et nous préférons rester une nuit de plus plutôt que reprendre la mer.


San Antonio en fin de journée            

Mais cette fois, nous prenons les devants et mettons en pratique la "méthode de l'ancre traversière" enseignée par les Grenouille : cela consiste à placer une deuxième ancre sur le côté du bateau, et de tirer dessus de façon à désaxer légèrement le bateau du lit du vent, jusqu'à trouver un compromis correct entre la prise au vent (qui augmente avec l'angle du bateau par rapport au lit du vent) et l'effet de la houle (qui augmente avec l'angle du bateau par rapport au sens de la houle).
Sur le coup, l'opération s'avère miraculeuse : le bateau ne bouge plus!
Mais dans la nuit, le vent tourne et le bateau lui offre alors tout le flanc... nous remontons l'ancre traversière pour éviter le dérapage.

Vaut-il mieux passer ses nuits à essayer d'adapter son mouillage aux changements de météo où à supporter ces changements? Après cette nouvelle nuit pourrie, et la fatigue qui commence à nous peser, nous nous posons la question!

Le lendemain matin, nous partons avec Alex en annexe chercher du pain pour le petit-déjeuner : à l'arrivée, il y a une barre pas facile à négocier avec une telle embarcation : à l'aller, nous manquons de peu de chavirer, et au retour, nous enfournons : résultat: la moitié du pain est trempée! Il n'y a que des Français pour aller chercher du pain dans des conditions pareilles!

Pas question de rester une nuit de plus! Après avoir vérifié la météo, nous quittons San Antonio dans l'après-midi. Remontée de l'ancre difficile: la chaîne se coince dans le guindeau (moteur qui remonte la chaîne). Impossible de la décoincer. Il faut remonter les 20 derniers mètres à la main! Heureusement, Carole m'aide bien à la barre et cela se fait sans trop de mal.

Ensuite, pendant 2 heures, nous faisons face au vent et à des creux de 4 mètres. Pour la première fois, nous nous sommes assurés avec les harnais. Régulièrement, des vagues déferlent et couchent le bateau : c'est à la fois très impressionnant, et rassurant de constater le bon comportement du bateau dans ces conditions.
A l'intérieur, l'école s'arrête car ce n'est vraiment pas tenable.

Nous nous inquiétons pour Fleur car le bateau tape régulièrement au creux des vagues: elle doit rebondir de tous les côtés dans sa bannette! Carole va jeter un œil : elle dort à poings fermés, ça bouge, mais ça va. Et puis elle est protégée par la toile antiroulis d'un côté, et par des tonnes de paquets de couches partout ailleurs!

A propos de Fleur, plus tôt, nous avons découvert qu'une deuxième dent commençait à pousser! Brave Fleur qui supporte tout ça avec le sourire!

Après avoir contourné une presqu'ile, notre nouveau cap nous offre immédiatement des conditions de navigation plus confortables : si les creux sont toujours là, les vagues et le vent vont maintenant dans le même sens que nous.
Nous descendons vers le sud de l'île, passant entre la côte et des petits ilots aux reliefs très impressionnants: un d'eux culmine à près de 400m de hauteur pour à peine plus de long!


27-28 septembre - Cala Llentresca



œufs ou galets ?                    

Nous mouillons dans la Cala Llentrisca, qui présente une succession de petites plages de galets blancs, le tout avec une eau transparente... sitôt mouillés, sitôt baignés!

Le lendemain, courses d'annexes et PMT (palmes, masque, tuba) sont au programme pour les plus "sportifs".


Dans une crique, nous trouvons un morceau de crâne avec un trou sur le dessus: vraisemblablement celui d'un dauphin, ce trou devant correspondre à l'évent.

Formentera - 28 septembre au 2 octobre 2007


28-30 septembre - Espalmador : Plage de rêve et petits hommes verts

Petite île située au sud, entre Ibiza et Formentera, Espalmador nous offre la plus belle plage depuis le départ: sable blanc, eau turquoise à 26° (nous sommes partis de Canet il y a quinze jours, et l'eau était à 18°, ce qui n'était déjà pas si mal pour une fin de saison). De plus les bouées "européennes" (subventionnées par l'Europe sous prétexte que tous les européens vont polluer les plages Espagnoles) ont le double avantage d'être sécurisantes car solidement amarrées au fond, et gratuites!

Revers de la médaille: il y a beaucoup de bateaux, et les fonds sont jonchés de déchets plastiques. Comment les gens qui ont la chance de profiter d'endroits pareils peuvent-ils les polluer ainsi?

En fin de journée, nous nous baladons sur la plage et profitons de la jolie lumière du soir pour faire des photos.

Nuit excellente, enfin!
Le matin, nous allons voir une épave sur la côte: à proximité, nous découvrons une des bouées européennes. La bouée s'est décrochée, laissant le bateau s'échouer sur les rochers! Qui a dit que ces bouées étaient sécurisantes, déjà? Il est d'ailleurs étonnant que personne n'aie pensé à enlever cette bouée depuis l'accident!

Sur la plage nous voyons soudain sortir des buissons un défilé d'extra-terrestres! En regardant mieux, on finit par reconnaître des êtres humains. Mais pourquoi sont-ils verts? Et tout nus?


Ces trois couples de nudistes sortent en fait d'un bain de boue!

L'après-midi, nous partons à la recherche de cet endroit. L'île étant très étroite, nous découvrons très vite un grand marécage d'eau de mer quasi à sec. Les quelques flaques sont saturées de sel, lequel leur donne des teintes rouge et vert.

Malgré l'odeur pestilentielle, nous voilà quelques minutes plus tard vautrés comme des cochons dans la boue!

De retour à la plage, à notre tour de jouer les extra-terrestres!



Des Apache et des Grenouille sont cachés     
sur cette photo...                    


30 septembre - 1er octobre - Formentera

Formentera est à moins d'1/2h d'Espalmador. Nous passons faire le plein au nord de l'île, au port de la Savina. Puis nous rejoignons à l'Est la Cala Pujols, une anse protégée du vent par une petite falaise d'une vingtaine de mètres. L'eau est vraiment transparente : nous voyons très nettement notre ancre à 10 mètres de fond!

Juliette, Marin et Domitille jouent les intrépides en sautant du haut des plongeoirs offerts par la paroi rocheuse.

Le soir, petite virée dans la ville d'Es Pujols, à 5mn en annexe. Nous passons dans un cybercafé récupérer nos mails. Beaucoup nous demandent des nouvelles. Nous avions promis un site web à cet effet, et plus de 15 jours après notre départ, toujours rien!

Il faut dire que le manque de sommeil nous empêche de trouver l'énergie nécessaire à la tâche. Egoïstement, la nuit quand nous pouvons, nous essayons de dormir! Et les journées passent tellement vite!

Mais promis, c'est pour bientôt!

Retour des Baléares - 2 octobre 2007

Nous traversons au plus court, direction le cap de la Nao : une dizaine d'heures de navigation plein ouest avec 10 à 15 nœuds vent arrière. La houle nous fait rouler fortement et à mi-parcours, c'est l'empannage accidentel! Grand bruit sec : quelque chose s'est cassé. Coup de chance, rien de grave: ce n'est que le rivet de fixation du hale-bas à la bôme qui a sauté. Je fais une réparation provisoire avec un rivet un peu petit; on fera quelque chose de plus sérieux à l'arrivée!

Je commence à prendre un peu plus part à l'école et Carole un peu plus à la navigation et la conduite du bateau. Tout étant allé très vite jusque là, chacun s'est concentré sur ses propres domaines, et la répartition des tâches est à mon avantage: en quantité comme en intérêt!

D'un commun accord, nous décidons d'équilibrer tout cela. Je promets de faire mon possible mais il faut se rendre à l'évidence: il y a des domaines où Carole est nettement plus efficace!

JP

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