Accueil Clu7.fr
  |  Accueil - Carnets  |   Photos  |   Projet/Bateau/Equipage  |  Actus  |  Contact   
    27. Traversée Açores - Gibraltar
28 juin au 7 juillet 2008
 
    <- Carnet précédent - Carnet suivant ->  
Rubrique Carnets
Voir l'itinéraire parcouru
Juste après
Découverte de...
 
Départ

Midi ce samedi 28 juin: un dernier hamburger-frites-bière(s) à la brasserie de la marina avec Christophe de Harem et Rémi de Emma.

Voilà Julie et Ray de Meander. Ils sont arrivés cette nuit à Horta. Les pauvres ont mis 18j pour cette traversée Bermudes-Açores! Record de lenteur pour un cata... Nous le rebaptisons définitivement Catastrofix...

14h: adieux aux bateaux français restant à Horta, et avec lesquels nous avons partagé apéritifs, barbecues et... soirées foot: Emma, Contre-temps, Semeda et Taravana.

Après Bahamas - Bermudes (720M et 8j de nav) et Bermudes - Açores (1800M, 13,5j), c'est parti pour la 3ème partie de cette transat retour: Açores - Gibraltar, 1050M, soit 7 à 10 jours de nav.

La météo nous annonce 2j de quasi-pétole, puis 15-20N d'ouest virant progressivement nord les jours suivants. Tant pis pour la pétole: plutôt que d'attendre le vent au ponton, nous avons décidé d'avancer. Il faut dire que cette étape aux Açores a été finalement assez longue et que la bougeotte a repris le dessus!


Pétole confirmée

Nous passons entre Pico et Sao Jorge, où nous bénéficions pendant quelques heures d'une accélération à 15N. Sympa mais bref: ça retombe vite à 5 nœuds et nous remettons le moteur, sans doute pour les 48 prochaines heures.

Dans le canal de Sao Jorge, 2 avions de chasse américains passent à plusieurs reprises à moins de 100m d'altitude entre nos 2 bateaux. Le fracas nous surprend la première fois, et effraie Fleur à chaque passage. Contents de leur effet, ils nous saluent d'un battement d'ailes. Allez, au revoir les Açores!


Traversée de l'archipel des Açores          


Sortis du canal de Sao Jorge, nous faisons route plein est, cap sur Sao Vincente, pointe sud-ouest du Portugal.

Nous passons à quelques milles au sud de l'île de Terceira.


Nous sommes au moteur sur une mer toute plate, à peine ridée par moins de 2 à 3 N de vent.

Le dimanche, nous longeons l'île de Sao Miguel, que nous devinons dans les nuages, à plus de 35M plus au sud.

Nous croisons un cata qui fait le trajet dans le sens Europe-Açores.

Comme prévu, le vent ne fait son apparition que dans la nuit de dimanche à lundi. Nous coupons enfin le moteur.



2j de moteur, ça use, ça use...          

Nos nuits sont aussi belles que nos jours - Fin de l'année scolaire

Par 10N de vent, nous avançons ensuite tranquillement à 5N, sur une mer tout aussi tranquille.

Harem est plus léger. Pour éviter de nous distancer, Christophe prend 1 ris dans la GV.

Nous pouvons manger dans le cockpit matin, midi et soir. Non seulement les couverts ne valsent pas, mais en plus il fait bon toute la journée.

L'école, arrêtée pendant tout le séjour aux Açores, reprend son cours... pour la dernière journée!

Les jours et les nuits suivants se ressemblent: 5 à 6N par un vent de 10 à 12N, sur une mer belle.

Seul problème: pour éviter le vent d'ouest arrière, nous faisons une route trop sud. Et le passage du vent au nord-ouest ne vient pas!

Mais le vent tombe à nouveau: nous remettons le moteur quelques heures. Nous profitons de cette mer presque plate pour monter changer l'ampoule de feu de mat. Une fois en haut, balancé sans ménagement, on se dit que finalement, elle n'est pas si plate que ça!


Le vent remonte à peine. Suffisamment pour couper le moteur. Le silence revenu, nous entendons un "Tac Tac Tac" au niveau de l'hélice...

Il fait déjà sombre, nous verrons demain matin.

Nous mettons les voiles en ciseaux, configuration bien plus efficace et confortable que le grand largue (surtout maintenant qu'on maîtrise -- il était temps!) et confiants, gardons cette configuration pour la nuit.



Apache en ciseaux (photo Harem)          


Au moins une fois par jour, nous nous retrouvons bord contre bord avec Harem. C'est vraiment plus sympa ces grosses nav à plusieurs bateaux: quelqu'un d'autre avec qui discuter météo, échanger des astuces pour trouver des solutions à nos petits problèmes quotidiens, où tout simplement parler de tout et de rien et plaisanter...

Grosse frayeur lors d'une de ces rencontres quotidiennes: Harem et Apache manquent de se heurter! Ouf! C'est passé près!

Le vent retombe à nouveau. Nous n'avançons qu'à 2-3N: l'occasion d'aller faire un tour sous le bateau pour vérifier l'hélice.



Tiens, v'là Harem!                   


C'est toujours impressionnant ce grand vide bleu partout autour. Difficile de s'empêcher de regarder alentour ou d'imaginer des ombres menaçantes... Rien de coincé dans l'hélice. L'anode est bien en place, bien serrée. Je secoue un peu le tout pour voir s'il y a du jeu, mais sous l'eau et avec ce courant, difficile de se faire une opinion. Je remonte, laissant seul sous le bateau un nuage d'une centaine de petits maquereaux...

Pas question de redémarrer le moteur. Nous allons en réserver l'utilisation à la manœuvre d'arrivée, en espérant qu'il tiendra le coup.

Nous libérons Harem, qui nous a déjà beaucoup attendus jusqu'ici. Il met le moteur et disparait très vite à l'horizon! Bonne fin de transat Christophe!

Nous passons 36h avec à peine de quoi gonfler nos voiles en ciseaux, avançant à 2 ou 3N...

Et puis arrive un gros front nuageux... qui va surement nous amener du changement!

Effectivement, nous passons rapidement à 25-30 nœuds de vent, qui ne vont plus nous quitter pendant les 3 derniers jours. D'abord de nord-ouest, puis nord, puis nord-est. Apache sort de sa torpeur: 8N de moyenne dans la journée, 6N la nuit, ça booste!

Le ballet des cargos nous rappelle que nous approchons de Gibraltar... le trafic augmente régulièrement.


Avec la mer qui s'est creusée, on les voit parfois un peu tard et à chaque fois c'est le stress: il nous a vu ou pas, celui qui arrive droit sur nous?!!

Nous avons abandonné la route directe sur Gibraltar, et décidé d'aller sur Cadix, plus précisément à la marina de Puerto Sherry, où l'on trouve parait-il tout ce qu'il faut pour réparer.

Nous coupons donc la route des cargos sortant de Méditerranée et se dirigeant vers le nord pour contourner le Cap de Sao Vincente... Quelques heures de très très gros trafic et puis ça finit par se calmer.



Celui-là ça va: il fait jour et il passe assez loin 


Arrivée dans la baie de Cadix, ce sont les chalutiers qui prennent le relais au lever du jour. Il y en a beaucoup, et malgré nos appels pour signaler notre avarie moteur, ils ne font aucun effort pour nous rassurer, ne répondant pas et nous passant vraiment très près.

Il y a aussi des filets de pêche un peu partout: on ne voit les minuscules drapeaux censés signaler ces saletés qu'au dernier moment... et il est déjà trop tard... on est soit pris dedans, soit passé juste à côté... ça va: cette fois nous passons!

11h le 7 juillet: après près de 9j de nav, nous arrivons à Cadix, et touchons enfin notre vieux continent... Plus de grosses nav en perspective, il nous reste les grandes vacances.... c'est ça, La Belle!!!

JP

  Haut de page <- Carnet précédent - Carnet suivant ->