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    17. Venezuela : Los Roques (2ème)
8 au 17 mars 2008
 
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Nav Bonaire - Los Roques

Nous avons été un peu optimistes en imaginant avancer à 4 nœuds de moyenne: le courant est très fort au départ de Bonaire et nous n'avançons qu'à 2,5 nœuds. Même chose à l'approche des îles sur la route...

Le vent est plus fort qu'annoncé par la météo : 15 à 20 nœuds. Avec le vent en plein dans le nez, l'utilisation des voiles nous fait certes gagner en vitesse, mais perdre en cap et nous dérivons alors trop pour que ce soit intéressant. Le moteur tourne donc pendant toute la route.


Heureusement, la météo ne s'est pas trompée sur la hauteur des vagues: 2m, ce qui reste très supportable, même face au vent.

Dans la journée, tout le monde préfère rester dehors à prendre l'air.
La nuit, Carole et moi laissons notre cabine arrière, moins secouée que celle d'avant, à Philippine et Juliette. Ça tape pas mal toute la nuit, mais ça n'empêche pas les enfants de dormir.

Le lendemain, la mer est un peu plus plate et la fin de la route est plus confortable.



Moment de calme après une nuit de nav      

Nous mettons finalement 30 heures pour parcourir 100 milles, soit moins de 3,5 nœuds de moyenne.


Los Roques : Sarqui (2ème)

Nous aurions voulu aller sur Gran Roque directement pour nous connecter à internet et prendre les prévisions météo pour les prochains jours, et poursuivre dès le lendemain notre route vers Margarita.

Mais nous atteignons l'ouest de l'archipel de Los Roques trop tard pour tenter d'aller plus loin. Nous nous arrêtons donc sur l'île de Sarqui.


Le soleil est déjà trop bas pour voir le fond, mais pas de souci: nous connaissons ce mouillage déjà fait lors de notre premier passage. Comme cette première fois, nous sommes seuls au mouillage.

Quel plaisir de revenir ici, au Venezuela, dans cet archipel si tranquille et si beau, où nous étions passés un peu rapidement à l'aller. Après Bonaire et Curaçao, c'est un vrai bonheur!

Le lendemain, nous quittons Sarqui à 9h pour faire les 10 milles qui nous séparent de Gran Roque.



Los Roques : Gran Roque (2ème) - Apache l'indécis

A peine arrivés, nous testons la connexion wifi depuis le bateau. Zut, ça ne marche pas du tout, alors que nous sommes mouillés plus près du village que la dernière fois!

Nous descendons tous à terre et arrivons juste avant la fermeture dans un cyber espace. La météo n'est pas aussi favorable qu'espéré, mais en décalant notre départ d'un jour, ça devrait aller.

Nous recevons des mails d'autres bateaux amis. Grenouille, notre compagnon de route des débuts, arrive des Antilles vers le Venezuela : ce serait sympa de se revoir après tout ce temps! Un autre, Yalling'Up, rencontré à Madère, arrive aussi des Antilles et poursuit ensuite sur la République Dominicaine, puis Cuba, puis les Bahamas... un programme pas si éloigné de celui que nous venons d'abandonner (Cuba direct puis Bahamas), et qui nous fait à nouveau hésiter pour la suite!

Nous décidons de rester un peu sur Los Roques en attendant d'avoir des nouvelles de ces 2 équipages.

En rentrant au bateau, nous rencontrons Christophe et Catherine, sur Harem, avec leurs 3 filles India (8 ans), Jenna (6 ans) et Audrey (3 ans). Après Los Roques, ils repartent vers le sud des Antilles via Margarita et le continent Venezuélien: si nous maintenons le choix du retour par l'est, nous pourrons faire la route ensemble, ce sera l'occasion de faire de nouvelles escales au Venezuela.

Pour l'heure, Harem va sur l'île de Francisquis, au nord-ouest de l'archipel de Los Roques, et à moins de 2 milles de Gran Roque. Nous nous donnons rendez-vous l'après-midi pour discuter de nos programmes respectifs.


Los Roques : Francisquis - "Beaucoup" de monde


La proximité de Gran Roque fait de Francisquis une île très fréquentée: beaucoup de voiliers au mouillage, mais aussi de nombreux touristes, déposés là pour la journée avec glacière et parasol par des "water-taxis". C'est pour cela que nous l'avions zappée à l'aller.

Il faut quand même relativiser: avec une trentaine de personnes à terre, il n'y a rien à voir avec les plages bondées de Méditerranée, et il ya largement la place pour tout le monde! Et puis ceux amenés en water-taxi repartent vers 17h, nous avons donc l'île pour nous toute la soirée.



Encore un très bel endroit: grand lagon, bandes de sable entre les plages, piscines "naturelles" entourées de corail où les poissons se laissent toucher, couleurs... tout y est!


Nous rencontrons le catamaran Téou (Christophe et Maïken et leurs enfants Timéry (3 ans) et Anthonin (8 mois)), en voyage depuis 13 ans, qui remonte après les Caraïbes vers le Canada puis le grand froid du Groenland!

Après-midi puis apéritif sur la plage avec les 3 équipages, les enfants, privés de copains depuis un bon moment, se régalent!

Après 2 jours, nous quittons Francisquis pour Noronsquis, à 1/2 heure de nav (sur l'archipel il y a toujours une île à moins d'une heure de nav).



Los Roques : Noronsquis (Bequeve) - Beaucoup de tortues

Le mouillage de Noronsquis est un petit lagon coincé entre 2 îles et un récif corallien. Il y a de la place pour 4 voiliers, guère plus. Mieux vaut arriver avant les charters (bateaux de location avec skipper) si vous voulez de la place! Vers 16h, ces derniers repartent et laissent Harem et Apache seuls au mouillage.


Les mots et les superlatifs commencent à nous manquer pour décrire l'endroit. Disons que tous ces coins sont plus beaux les uns que les autres. Ce qui change, c'est la présence d'oiseaux ou non, de végétation ou non (certaines îles sont bordées de mangroves), de touristes avec glacière ou non, de récifs coralliens ou non.

Une particularité quand même à ce mouillage: la présence de nombreuses tortues peu farouches, qui à peine le bateau mouillé, viennent nous rendre visite en espérant quelque chose à manger!


Los Roques : Felipe

Téou, Harem et Apache se retrouvent sur la route entre Noronsquis et Felipe. Toutes traînes sorties, soit 7 en tout, nous "ratissons la mer" dans la zone la plus profonde de l'archipel (+ de 100m).

Nous prenons un thon juste au moment d'arriver sur le mouillage. Contre l'avis de Carole, je laisse le thon "surfer", maintenu en surface par 2 mètres de traîne, le temps de rentrer les voiles.


Pas de chance -- ou évidemment, selon le point de vue --, le thon parvient à se libérer... Carole, relayée le soir par les autres équipages, ne se fait pas prier pour se moquer de moi, pauvre pêcheur!
Bouh! Notre premier thon depuis le départ!... :-(

Téou, lui, n'a pas laissé échapper un beau barracuda.

Nous tenions à faire ce très beau mouillage de Felipe, au sud-est de l'île de Carenero, que nous avions vu de loin à l'aller: beaucoup de végétation, une grande baie avec partout autour une eau aux couleurs magnifiques. Une très jolie plage au bord de laquelle vivent de nombreux lambis.



A Felipe, les enfants découvrent           
la "5ème cabine" d'Apache               


Le soir, apéro sur Téou pour les parents et les plus jeunes, pendant que les "grands" regardent un dvd sur Apache. Nous dégustons le barracuda de Téou en "ceviché" (macéré dans l'huile d'olive, avec oignons, mangue et gingembre par exemple, sinon, avec ce que l'on a à bord, et 10 minutes avant de servir, largement arrosé de citron. cela doit "baigner"...) et la discussion tourne , comme souvent, autour des prochaines destinations de chacun. Nous ferons certainement un bout de route avec Harem le long du continent Venezuélien: la navigation vers l'est est plus facile près des côtes qu'en pleine mer. Et de ce côté-là, pas de problème de pirates.


Los Roques : Gran Roque (3ème et dernière) - Apache l'indécis (2ème)

Nous quittons Téou et Harem : nous devons repasser à Gran Roque pour consulter nos mails et prendre une décision pour la suite.

Mais les mails attendus ne sont pas encore arrivés: il faut dire que comme nous les autres bateaux n'ont pas souvent d'accès internet! Pas facile de se donner rendez-vous lorsque l'on ne peut donner des nouvelles qu'une fois par semaine et à sens unique!

Nous prenons donc les devants et indiquons notre programme pour les jours à venir: après un dernier mouillage à l'est de l'archipel, nous quitterons Los Roques le 17 mars, direction Caranero (85 milles au sud) sur le continent. Puis navigation vers l'est le long des côtes jusqu'à Puerto La Cruz (100 milles), puis balade dans le golfe de Cariaco. Vers le 25 mars, nous devrions repartir vers Margarita.

Nous ferons ce trajet avec Harem. D'ici là, nous aurons reçu les mails attendus et en fonction de la compatibilité des dates et des escales, nous choisirons notre route pour la suite du programme!

Plus que jamais : à la voile, le seul programme, c'est pas de programme!

Mais le temps passe, et il va falloir trancher très vite!

Pour notre dernière nuit à Los Roques, nous préférons faire un nouveau mouillage que rester devant Gran Roque. Nous partons après quelques allers-retours en annexe pour faire le plein d'eau (plus simple que la solution avec tuyaux expérimentée lors de notre premier passage dans l'archipel!).


Los Roques : nordisqui

Nous convenons avec Harem de nous retrouver le lendemain à Boca del Medio (la "passe du milieu"), un mouillage sur la route pour sortir de l'archipel. Ils y ont déjà mouillé, et ont trouvé l'endroit magnifique.

Nous sommes moyennement rassurés de nous engager de ce côté-là de l'archipel, pleins de récifs et de hauts-fonds.

En chemin, nous décidons finalement de trouver un autre mouillage pour la nuit. Proche et si possible nouveau: nordisqui ou Cayo Vapor, 2 petites îles au nord est de l'archipel, à 3 milles de là.

L'accès se fait à vue, et pendant près d'1/2 mille, nous slalomons entre les récifs et les bancs de sables affleurant. L'approche se fait alors que le soleil est encore assez eau pour que l'on distingue aisément les différences de couleurs des fonds. Quelques tâches sombres nous inquiètent un peu, car nous n'avons pas d'autre choix que de passer dessus, mais il s'avère que ça passe largement à chaque fois (nous n'avons jamais moins de 4,5 mètres de fond).

Arrivés devant nordisqui, nous constatons qu'il y a moins de place qu'il ne paraissait sur le guide. Nous mouillons entre un banc de sable à 50m devant le bateau et un long récif 50 mètres derrière. Autour, beaucoup de tâches sombres, dues pour la plupart à des algues au fond, et quelques récifs. Avec 35m de chaîne, le bateau a assez de place pour tourner autour de son ancre sans rien toucher.

Mais tout est question de point de vue. Et puis la loi de Murphy (vous savez, celle de l'emmerdement maximum), qui sévit avec force sur la majorité des voiliers rencontrés, veut que lors de nos mouillages un peu chauds, Fleur commence à se réveiller en pleurant, les enfants à se disputer ou réclamer le goûter, quelqu'un nous appeler à la VHF...

Bref, ce mouillage n'échappe pas à la règle, et s'ensuit une jolie engueulade à haut niveau sonore. Il faut dire que la veille, nous avons dérapé en pleine nuit devant Gran Roque, de près de 40m vers le large... ici nous n'avons pas beaucoup de marge de sécurité et remouiller en pleine nuit sans voir le fond serait très aléatoire!

Mais contrairement à Gran Roque, la couche de sable est profonde et l'ancre s'y est bien enfoncée.


Je pêche un pagre que nous mangeons le soir-même: ceux qui aiment le moins le poisson le trouvent très bon: "on dirait du Findus!". Les autres ne lui trouvent qu'un léger goût, plutôt mauvais. Nous éviterons le pagre à l'avenir.

Et pour la sérénité de l'équipage, la prochaine fois, nous irons directement au mouillage prévu initialement, Boca del Medio, certainement pas plus difficile d'accès!

Le lendemain matin, nous profitons d'une jolie petite plage pour nous tout seuls quelques heures avant de lever l'ancre.



Los Roques : partie est jusqu'à la passe de Sebastopol

Après 1/2 heure de slalom pour sortir de nordisqui, nous quittons ce mouillage "tonique" et retrouvons Harem en chemin.

Nous poursuivons ensemble vers le sud-est de l'archipel, entre 2 longues bandes de récifs coralliens. de temps en temps, une patate ou un ban de sable à contourner mais avec le soleil au zénith, tout cela est très prévisible et tout se déroule sans aucun problème ni angoisse particulière. Peut-être l'entraînement de la veille? Plus certainement le fait que les cartes donnent l'impression que l'on ne peut pas faire 10m sans avoir à éviter un récif, alors qu'en réalité, avec les différences de couleurs, tout est finalement très simple!

Nous sommes contents d'avoir pu repasser par Los Roques : sans cette partie-là de l'archipel, notre séjour ici n'aurait pas été complet!

Vers 14h, nous mouillons pour l'après-midi juste avant la passe de Sebastopol, que nous franchirons vers 17H, pour une nav de nuit jusqu'à Carenero sur le continent.


Nous profitons de ce tout dernier mouillage pour nous détendre: baignade entre les bateaux, toboggan sur la jupe arrière d'Apache, balade sur le récif : d'un côté, la mer des Caraïbes, très calme aujourd'hui, de l'autre les eaux transparentes de l'archipel de Los Roques.

A 17h30, nous levons l'ancre et quittons Los Roques après 2 fois 9 jours passés ici. Appel radio à Téou pour un dernier au-revoir, et c'est parti pour une nouvelle partie du voyage: quelques jours le long des côtes Venezuéliennes!

JP



Dernier mouillage à Los Roques           
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