Partis dans la matinée des Baléares,
nous arrivons à 20h à Javea, sur
la côte Espagnole. Il fait déjà
très sombre: pas le temps de chercher meilleur
mouillage: très exposée à
une forte houle, l'anse de Javea, au nord du Cap
de la Nao, est notre pire mouillage depuis le
départ.
Pourtant, 5 minutes après avoir rejoint
leur lit, les enfants dorment! Comment font-ils?
Le lendemain, nous nous levons en nous disant
qu'il nous faut très rapidement une nuit
convenable.
Programme prévu pour la journée
: 2 ou 3 heures de navigation, après-midi
tranquille dans une crique bien abritée,
et surtout... DODO!
Peu après avoir levé l'ancre, nous
devons modifier le programme : non annoncés
par la météo, le vent à 25-30
nuds et une mer forte ont rendu bien dérisoires
les abris identifiés sur la carte le long
des côtes!
Nous poursuivons donc notre route plus au sud
pendant quelques heures. Sans voiles, car ma réparation
de fortune du hale-bas de GV n'a pas tenu.
A l'intérieur, pas d'école, ça
bouge beaucoup trop! Carole me rejoint, suivie
de Juliette et Philippine, qui ont un peu mal
au cur. Marin et Domitille, comme à leur
habitude quand ça secoue, se sont allongés
à l'intérieur: Marin dans le carré,
Domitille dans la cabine avant, celle qui remue
le plus! Fleur dort paisiblement dans sa cabine.
Pendant ce temps-là, à l'extérieur,
nous prenons régulièrement des paquets
d'eau dans la figure!
Nous nous résignons à passer la
nuit dans un port. C'est plus cher que le mouillage
forain, mais par un temps pareil, le prix importe
peu et notre sommeil est devenu une priorité!
Nous confirmons le dicton : à la voile,
le seul programme, c'est "pas de programme"!
Calpé
- 3-5 octobre - Lancement
du site clu7.fr
2 chalutiers arrivent en même temps que
nous dans le petit port de Calpé, accompagnés
de nuées de mouettes. Sur le ponton, on
se croirait dans le film "Les oiseaux"
de Hitchcock! D'ailleurs, des corbeaux en plastique
ont été posés un peu partout,
censés éloigner les mouettes chieu...
rieuses et protéger les bâches des
bateaux de plaisance.
Dans la soirée, nous nous promenons dans
Calpé, station balnéaire déjà
complètement vidée de ses touristes.
Sur les façades des grands immeubles aux
volets fermés, de nombreux appartements
affichent "se vende" (à vendre)
ou "se alquila" (à louer). Dans
les rues, les rares touristes sont allemands et
d'un âge bien avancé.
"El pinon de Ifach",
emblématique de Calpé
Le port de Calpé tient ses promesses :
le soir, nous dormons comme des bébés!
Le lendemain, le temps se gâte encore:
nous restons donc à l'abri. En fin de matinée,
les Grenouille dont nous étions séparés
depuis 2 jours, arrivent au port sous des trombes
d'eau et près de 40 nuds de vent. Eux
aussi sont bien contents de trouver refuge ici!
Calpé est finalement une assez petite
ville et malgré la présence d'un
port de plaisance, impossible de trouver un ship
correctement achalandé.
Par contre, il y a internet et nous récupérons
nos mails. Famille et amis, beaucoup nous demandent
des nouvelles. Sous la pression, nous mettons
le paquet pour sortir une première version
du site le lendemain avant le départ.
Ayé! Le site Clu7.fr est en ligne! Sa
seule prétention? Donner de nos nouvelles
à nos proches. Alors forcément,
nous y racontons un peu notre vie (j'en entends
dire "pour une fois!"), et nous nous
excusons auprès de ceux qui en arrivant
sur ces pages espéraient y trouver de quoi
préparer leur propre projet. Il y a d'autres
sites très bien faits pour cela : n'hésitez
pas à les consulter!
Alicante
- 5-6 octobre - 8 ans Philippine
Le temps s'est calmé. Nous naviguons 3-4
heures, le temps de l'école. Nous arrivons
en début d'après-midi dans une petite
anse protégée au sud par la pointe
de l'Albir. Au programme, baignade et promenade
dans les rochers.
7h30 le lendemain. C'est l'anniversaire de Philippine!
Tout le monde est réveillé, sauf
elle. Le soleil aussi pointe le bout de son nez.
Nous lui faisons la surprise de lui amener son
gâteau dans sa cabine... où elle fait semblant
de se réveiller! La coquine, elle espérait
bien avoir cette surprise!
Pointe de l'Albir au petit matin
Ensuite, direction Alicante. Grande ville, grand
port : nous comptons cette fois trouver un magasin
d'accastillage.
Quelques heures de navigation dont 2 au près
serré, par mer calme donc assez confortable.
Sur la route, nous passons Benidorm, au "skyline"
étonnant avec ses nombreux immeubles comme
enfermés entre les rochers.
Arrivés à Alicante, nous réalisons
que nous sommes samedi : en Espagne, tout est
fermé! Nous tentons quand même le
coup.
Benidorm vue du large
Mais à part quelques "supermercados"
de quartier et un "Corte Ingles", un
grand magasin (très grand même: il
tient sur 8 étages!), rien d'ouvert!
C'est dommage, nous sommes venus dans un port
exprès! C'est le "problème"
de ce voyage: depuis le départ, nous ne
nous préoccupons plus du tout de la date.
Comme punition, nous payons une nuit au port pour
rien!
De retour au bateau, apéro sucré-salé
(haribo-pipas) avec les Grenouille en l'honneur
de Philippine.
Alicante
à Cartagène - 7-8 octobre
2ème nav de nuit et quatre-quarts
Nous ferons nos emplettes plus loin. Vraiment
plus loin: en effet, il nous faut maintenant descendre
franchement dans le sud, et ces petites navigations
côtières ne nous avancent pas suffisamment.
Le 7 octobre, nous quittons Alicante à
10h pour une trentaine d'heures de route, afin
d'arriver le lendemain matin à destination.
Les enfants sont déçus de cette
décision: ils aiment bien le principe "école
le matin, baignade l'après-midi" (surtout
baignade l'après-midi!). Nous leur assurons
qu'avec une navigation de nuit, c'est magique:
tu te couches, et le lendemain, tu as une crique
encore plus super que la veille! Mais ils ne sont
pas dupes : leur baignade du jour tombe à
l'eau :-), et aucune garantie quant à la
beauté de la prochaine crique!
Mais passant près de l'île de Tabarca,
à quelques milles au sud d'Alicante, nous
modifions le programme et nous arrêtons:
les enfants auront leur baignade aujourd'hui!
Baignade mais aussi balade sur cette petite
île étonnamment verte : de l'herbe
recouvre le sol rocailleux et des figuiers de
barbarie poussent en gros buissons ça et
là.
Nous repartons le soir-même pour notre
deuxième nuit de navigation, pour laquelle
nous expérimentons les quarts à
4.
Sur l'île de Tabarca
Non, non, nous ne sommes toujours que 2 adultes
sur le bateau! Et Juliette et Philippine sont
encore un peu jeunes pour une telle responsabilité!
Nous sommes 4 avec les parents Grenouile: chacun
prend à tour de rôle la surveillance
des 2 bateaux, éloignés d'une centaine
de mètres l'un de l'autre. A chaque changement
de quart, nous faisons le "point carte"
(où sommes nous? Quelle route suivons-nous?),
indiquons le cas échéant le nouveau
cap aux 2 pilotes automatiques, puis celui qui
termine son quart va se coucher tandis que celui
qui le prend n'a plus qu'à surveiller l'horizon
et vérifier que l'on tient bien le cap.
Régulièrement, il modifiera de quelques
degrés le cap sur son pilote de sorte à
suivre l'autre bateau sans avoir à le réveiller.
Lors de notre première nuit pendant la
traversée vers les Baléares, le
pilote des Grenouille était en panne: nous
n'avions pas pu utiliser cette technique.
Du point de vue du sommeil, il n'y a pas photo
: nous avons tous dormi 2 fois plus que lors de
cette première fois! Mais ça reste
quand même plus fatigant qu'une nuit "normale"!
Précision ultérieure
à la publication de ce carnet : nous sommes
au moteur uniquement. Hors de question de faire
un quatre-quarts à la voile!
Le lendemain en début de matinée,
nous mouillons dans la petite anse de la Fuente,
située 25 milles à l'Est de Cartagène.
En 12 heures de navigation, nous avons parcouru
près de 80 milles et après avoir
passé le Cap de Palos, avons le sentiment
d'attaquer vraiment la partie sud de l'Espagne.
Fleur s'assoit - Raie
Ce matin, Carole a eu la surprise de trouver
Fleur assise dans sa bannette! Les mains appuyées
sur sa toile antiroulis, elle était toute
fière de son exploit!
Lors d'une sortie PMT (palmes, masque, tuba --
attention, c'est la dernière fois que je
traduis!), nous démasquons avec Philippine
une raie pourtant bien camouflée dans le
sable. Nous la dérangeons et elle part
d'un vol majestueux se poser un peu plus loin.
Cartagène
à Solobrena - 7-8 octobre
3ème nav de nuit - Chalutiers fantômes
Nous faisons le plein et quelques courses dans
le petit port de Aguilas, puis repartons pour
un nouveau "quatre-quarts" de nuit (cf..
plus haut).
Dans la nuit, nous croisons de nombreux chalutiers
dont le comportement laisse penser qu'ils agissent
en infraction -- zone ou méthode de pêche
interdite? : à plusieurs reprises, alors
que l'horizon semble dégagé, des
feux de navigation s'allument soudainement devant
nous. Il faut du temps pour se faire une idée
de la route que suit ce bateau, évaluer
le risque de collision et décider s'il
faut réveiller l'autre bateau ou non.
Les premières fois ça fait peur,
et puis on se rend compte que ces bateaux ont
l'habitude d'être dérangés
: en cas de risque de collision, se sont systématiquement
eux qui modifient leur route.
La nuit modifie notre perception des distances
: on imagine la côte à quelques centaines
de mètres alors qu'elle est à plus
de 2 milles, et on pense foncer dans un rocher
alors qu'il s'agit d'un cap éloigné
de 15 milles, soit 3 heures de route! Ce doute
permanent sur les distances nous tient éveillés
sans peine!
L'avantage de ces quarts très animés,
c'est qu'on ne les voit pas passer et que l'on
retourne rapidement dans son lit!
Au milieu de la nuit, nous passons le Cap de
Gata, après lequel nous faisons route à
270°: plein ouest! Cette fois, nous sommes
vraiment au sud de l'Espagne!
En fin de matinée, nous mouillons à
Salobrena, à mi-chemin entre Almeria et
Malaga.
10 octobre - 35 ans Carole -Cabane à Salobrena
Les enfants passent tout l'après-midi à
construire une cabane en roseaux sur la plage.
Pendant ce temps, en nous promenant en ville,
nous repérons 1 cybercafé: il faudra
revenir plus tard avec l'ordinateur pour mettre
en ligne le dernier carnet!
Mais quand nous repassons en début de
soirée, il est déjà fermé!
Les nouvelles attendront!
Le soir, nous fêtons les 35 ans de Carole
en pique-niquant sur la plage près de la
cabane des enfants.
Après une très bonne nuit, nous
appareillons à 8h : objectif: arriver vers
16h à Malaga, où nous sommes certains
de trouver enfin un ship!
Solobrena
à Malaga - 11-12 octobre
1ère dorade coryphène -Fête
Nat.
Vers 11h, sortant du carré, je m'aperçois
que notre bobine de traîne est en train
de se dérouler. Je me précipite
dessus pour l'arrêter. Autour de nous flottent
de nombreux débris de bois: nous avons
encore du prendre une saleté!
Enervé, je remonte la quasi totalité
du kilomètre de fil nylon. 20 minutes plus
tard, le poignet tout ankylosé, j'appelle
tout le monde: ce n'est pas un sac en plastique,
c'est un poisson : une dorade coryphène!
Elle est un peu petite mais bon, c'est la première!
Nous inaugurons pour l'occasion notre barbecue
et dégustons notre pêche 2 heures
plus tard! Il est frais mon poisson!
Mais il faut être réaliste : il va
falloir augmenter le rythme, car avec 1 poisson
par mois, on n'a pas intérêt à
tout miser sur la pêche pour nourrir la
petite famille!
Nous mouillons devant la plage, à l'est
du port de Malaga et nous mettons rapidement en
quête d'un ship. Mais décidément,
nous n'avons pas de chance : Malaga est un grand
port commercial, mais un tout petit port de plaisance,
et le seul ship que nous finissons par trouver
n'est pas très fourni! Il y en aurait bien
d'autres, mais après avoir fait 4 fois
le tour de la ville, nous abandonnons tout espoir
de les trouver. De plus, nous apprenons que le
lendemain c'est la fête nationale espagnole:
tout sera fermé!
Quand nous rentrons à la plage, la houle
s'est levée et les rouleaux rendent délicate
la mise à l'eau de l'annexe. Pour limiter
les risques, nous faisons 2 voyages: j'amène
d'abord Juliette et Philippine et toutes nos courses,
puis retourne chercher Carole, Fleur, Domitille
et Marin. Ouf, plus de peur que de mal: quelques
uns sont complètement trempés, mais
l'annexe ne s'est pas retournée et les
courses sont sauvées (même le pain
frais est resté sec! ;-) (cf.. le pain trempé
à San Antonio dans le
Carnet Baléares/Ibiza)
Nous comptions retourner à terre avec
l'ordinateur pour un "petit coup de web"
mais le risque est trop grand: pas question de
perdre l'ordinateur, sur lequel nous avons, entre
autres, le logiciel de cartographie contenant
les cartes de tout le voyage!
Le vent ayant forci lui-aussi, nous préférons
déplacer le bateau à l'abri d'un
grand quai en travaux. Les nombreux pêcheurs
semblent surpris d'y voir arriver nos bateaux.
Nous apprendrons plus tard qu'il est destiné
à l'embarquement des paquebots! Mais les
travaux sont bloqués et la mise en service
n'est pas prévue avant 2 ans!
Pour la première fois depuis le début
du voyage, nous passons donc une nuit au port
gratuite! Nous n'avons certes pas l'eau et l'électricité,
mais nous sommes à l'abri! Et lorsque dans
la nuit, le vent monte à 30 nuds, nous
sommes bien contents d'avoir déplacé
les bateaux! Par sécurité, nous
doublons les amarres et retournons nous coucher.
Le matin, un troisième bateau venu s'amarrer
sur le ponton nous apprend qu'il y a de nombreux
ships à Benalmadena, à 8 milles
de là, et qu'ils sont ouverts le dimanche
matin. Ça sera donc notre prochaine escale.
En ce jour de fête nationale, nous nous
promenons une deuxième et dernière
fois dans les rues de Malaga, puis partons pour
Benalmadena.
Malaga
à Gibraltar - 12-16 octobre
12-14 octobre - Benalmadena - Poisson-lune - Enfin
un ship
Juste avant l'arrivée à Benalmadena,
nous apercevons une forme flottant entre 2 eaux:
nous nous approchons, c'est un énorme poisson-lune
de près d'un mètre. Il a l'air mort:
il a un il crevé et la nageoire dorsale
toute abimée, avec des traces de peinture
: certainement une collision avec un hors-bord.
Nous le touchons avec la gaffe: il s'enfuit mollement,
pour revenir flotter en surface 20 mètres
plus loin.
Philippine qui a beaucoup aimé la dorade,
me demande de le pêcher! Je ne l'aurais
pas fait si cet animal avait été
en bonne santé : tirer sur un poisson-lune,
c'est aussi facile que sur un paresseux! Mais
il est à moitié mort, nous pouvons
abréger ses souffrances, et si ce n'est
pas nous, quelqu'un d'autre le pêchera!
Carole, elle, n'est pas très chaude: c'est
vrai qu'avec sa tête de veau, cet énorme
poisson ne donne pas très envie. Et puis
dans quoi le faire cuire?
Finalement je tire. M'attendant à une
réaction très vive, j'ai attaché
une bouée au fusil, afin de les retrouver
(le fusil et le poisson) si l'animal me l'arrache
des mains. Mais il ne bouge plus.
Lorsque nous arrivons au port, nous sommes accueillis
par les insultes des nombreux membres de la marina
célébrant la fête nationale:
il semble que le poisson-lune soit une espèce
protégée! Nous avons beau expliquer
qu'il allait mourir (et que maintenant il est
mort), rien n'y fait: les officiels s'en mêlent
et nous demandent d'aller rejeter notre prise.
Nous préférons éviter les
ennuis et obtempérons. Alors: protégé
ou pas protégé, le poisson-lune?
Si c'est le cas, toutes mes plus plates excuses
! Mais alors pourquoi y en avait-il 2 sur l'étal
d'un marché de Malaga hier?
L'annexe a disparu - Et après
on va où?
Non seulement il y a des ships à Benalmadena,
mais en plus ils sont ouverts le jour de la fête
nationale! L'un d'eux est en liquidation: tout
est à 50%! Nous faisons les achats tant
attendus et profitons des tarifs attractifs pour
prendre de l'avance : cordes, manilles, mousquetons,
poulies, coupe-contact pour le moteur de l'annexe,
clé de nable (bouchon des réservoirs
d'eau et de gasoil), et plein d'autres choses
qui ne nous serviront peut-être jamais!
C'est le danger des ships: à chaque fois
que l'on y entre, on achète plein de trucs
en plus (plus particulièrement de l'accastillage)!
Dans la marina de Benalmadena, l'annexe est très
utile pour les déplacements : il faut 1mn
pour traverser entre 2 pontons quand il faut 1/2
heure pour faire le tour à pied!
Au moment de repartir entre 2 courses, je ne retrouve
pas l'annexe à sa place! Heureusement,
elle n'est pas loin : emportée par le vent,
elle s'est retrouvée sur le ponton d'en
face! Quel idiot, j'avais oublié de l'attacher!
Pour la peine, j'ai droit à la 1/2 heure
à pied pour aller la chercher!
Nous sommes maintenant à 10 heures de
navigation de la ville de Gibraltar, où
nous nous arrêterons le temps de glaner
les infos qui pourront nous aider à préparer
le passage du détroit, et à attaquer
la partie Atlantique de notre voyage. Nous nous
interrogeons sur la suite du programme : nous
pensions au départ longer la côte
africaine jusqu'au Sénégal, puis
rejoindre le Cap-Vert avant de traverser l'Atlantique.
Mais il semblerait que ces côtes soient
dangereuses. Aussi réfléchissons-nous
à un autre itinéraire : Gibraltar
- Madère - Canaries - traversée.
Par ailleurs, nous avons du temps à perdre
avant la traversée de l'Atlantique, qui
ne se fera pas avant mi-novembre: peut-être
passerons-nous quelques jours au Portugal, pays
non prévu initialement au programme?
Si vous avez des infos ou conseils pour nous
aider dans notre réflexion, n'hésitez-pas
: écrivez à apache@clu7.fr.
Merci d'avance!
Fleur aux urgences
Depuis hier, Fleur a 39,5° de fièvre.
Nous la couchons avec un suppo de doliprane. Mais
ce matin, après une mauvaise nuit, ça
ne va pas mieux. Nous sommes dimanche: pas de
médecin. Direction les urgences!
Un médecin très désagréable
rassure Carole : ce n'est qu'une angine, et ça
se soigne, comme chez nous, avec de l'"Augmentine".
Y'a de l'eau dans le gasoil!
Avant notre départ de Benalmadena, nous
remplissons les réservoirs d'eau. Enfin...
nous croyons remplir les réservoirs d'eau:
Carole, qui réalise l'opération
pour la première fois, choisit celui de
bâbord: manque de chance: c'est le réservoir
à gasoil! Quand nous nous en apercevons,
il est trop tard: le plein, et le mal avec lui,
est fait!
Quelques noms d'oiseaux plus tard, on se calme
et on réfléchit. Puis Alex, encore
une fois sollicité, nous confirme que l'eau
n'est pas miscible dans le gasoil : les 2 resteront
donc séparés. C'est une bonne nouvelle,
ça devrait nous éviter de jeter
200l de gasoil!
Alex précise aussi que l'eau est plus lourde
que le gasoil: l'eau ajoutée va donc se
retrouver au fond du réservoir.
Très intéressant! Mais problème
: comment éliminer cette eau sans jeter
tout le gasoil?
Alex nous fournit l'outil ad-hoc : une poire,
qui raccordée au tuyau d'alimentation du
moteur, permet d'aspirer l'eau par le bas. Eau
que nous récupérons dans un bidon.
Nous remplissons ainsi 3 bidons d'eau (soit 60l)
avant de commencer à aspirer du gasoil.
Nous remplissons par sécurité un
4ème bidon. Si nous avons jeté à
l'eau les 3 premiers bidons, nous attendrons pour
le dernier de trouver une cuve à déchets
dans un prochain port.
Il nous faut ensuite réamorcer le moteur,
c'est à dire évacuer l'air entré
dans le circuit d'alimentation lorsque nous avons
mis la poire en place.
Avec 2 heures de retard, nous démarrons
le moteur et appareillons! Il faudra surveiller
de près le filtre à décantation
car si l'essentiel est enlevé, il reste
certainement encore de l'eau dans le réservoir:
si le moteur l'aspire: c'est la casse assurée!
Pour sa défense, il faut dire que Carole
ne savait pas que les 3 nables sont tous identiques
et s'ouvrent avec la même clé!
14-16 octobre - Fuengirola - Liquidation mon il!
Nous passons 2 jours au port de Fuengirola, à
moins de 2 heures de Benalmadena: le temps est
incertain, nous avançons à petits
pas! De plus, il y a de moins en moins de mouillages
bien abrités: le port (pas celui du casque
;-)) devient obligatoire. Heureusement, les prix
sont moins élevés qu'à Palma:
depuis le retour sur "le continent",
nous payons en moyenne 35 euros la nuit.
Nous y rencontrons un bateau suisse, dont le
capitaine attend l'arrivée d'une co-équipière
recrutée via internet!
Ils partent ensuite sur Gibraltar, puis Seville
avant de rejoindre madère et les Canaries.
Plus malin que nous, il profite de la fermeture
de la station essence et passe une nuit gratuite
au port. De notre côté, non seulement
nous payons, mais en plus, comme il y a peu de
places, nous payons le prix d'une place prévue
pour de plus grands bateaux! C'est la première
fois que nous voyons ça : d'habitude, on
paye en fonction de la taille de son bateau, pas
de celle de la place!
Le comble, c'est que la "grande" place
en question s'avère à peine assez
grande pour Apache!
En passant devant un ship, nous nous apercevons
que les prix sont bien moins élevés
que chez le magasin en liquidation de Benalmadena!
Quels naïfs nous avons été!
Si ça se trouve, il est en soi-disant liquidation
depuis toujours et attrape les plaisanciers en
herbe trop contents de faire une bonne affaire!
17 octobre - Fuengirola - Gibraltar
Le 17 à 9h, nous partons sur Gibraltar
(50 milles), dernière escale avant de passer
le détroit du même nom.
Le vent est avec nous et l'essentiel de la route
se fait à la voile.
Vers 17h, en vue du rocher de Gibraltar, la mer
présente soudain une surface étonnante:
crées par des courants de surface, des
vaguelettes déferlantes secouent le bateau
en tous sens. Heureusement elles sont petites
et nous retrouvons régulièrement
des zones plus calmes. Le bateau Suisse nous avait
parlé de ce phénomène appelé
selon lui les "wheeling waves" (? --
nom à confirmer).
Gibraltar, zone de fort trafic
maritime  
Peu avant l'entrée dans l'Anse d'Algesiras,
des dizaines de dauphins s'approchent et nous
escortent pendant un bon moment. Les dauphins,
on ne s'en lasse pas: à chaque fois, c'est
l'euphorie à bord!
Mais nous arrivons dans une zone pleine de cargos
et de pétroliers et les dauphins nous abandonnent.
Dommage!
Nous longeons le port de Gibraltar et jetons
l'ancre juste après, à La Linea
de la Conception. C'est finalement là que
nous attendrons une fenêtre météo
favorable pour passer le détroit.