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    5. Côte sud espagnole - De Javea à Gibraltar
2 au 16 octobre 2007
 
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Rubrique Carnets
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Javea - 2-3 octobre - Record de mouillage pourri

Partis dans la matinée des Baléares, nous arrivons à 20h à Javea, sur la côte Espagnole. Il fait déjà très sombre: pas le temps de chercher meilleur mouillage: très exposée à une forte houle, l'anse de Javea, au nord du Cap de la Nao, est notre pire mouillage depuis le départ.

Pourtant, 5 minutes après avoir rejoint leur lit, les enfants dorment! Comment font-ils?

Le lendemain, nous nous levons en nous disant qu'il nous faut très rapidement une nuit convenable.
Programme prévu pour la journée : 2 ou 3 heures de navigation, après-midi tranquille dans une crique bien abritée, et surtout... DODO!

Peu après avoir levé l'ancre, nous devons modifier le programme : non annoncés par la météo, le vent à 25-30 nœuds et une mer forte ont rendu bien dérisoires les abris identifiés sur la carte le long des côtes!

Nous poursuivons donc notre route plus au sud pendant quelques heures. Sans voiles, car ma réparation de fortune du hale-bas de GV n'a pas tenu.

A l'intérieur, pas d'école, ça bouge beaucoup trop! Carole me rejoint, suivie de Juliette et Philippine, qui ont un peu mal au cœur. Marin et Domitille, comme à leur habitude quand ça secoue, se sont allongés à l'intérieur: Marin dans le carré, Domitille dans la cabine avant, celle qui remue le plus! Fleur dort paisiblement dans sa cabine. Pendant ce temps-là, à l'extérieur, nous prenons régulièrement des paquets d'eau dans la figure!

Nous nous résignons à passer la nuit dans un port. C'est plus cher que le mouillage forain, mais par un temps pareil, le prix importe peu et notre sommeil est devenu une priorité!

Nous confirmons le dicton : à la voile, le seul programme, c'est "pas de programme"!

Calpé - 3-5 octobre - Lancement du site clu7.fr


2 chalutiers arrivent en même temps que nous dans le petit port de Calpé, accompagnés de nuées de mouettes. Sur le ponton, on se croirait dans le film "Les oiseaux" de Hitchcock! D'ailleurs, des corbeaux en plastique ont été posés un peu partout, censés éloigner les mouettes chieu... rieuses et protéger les bâches des bateaux de plaisance.

Dans la soirée, nous nous promenons dans Calpé, station balnéaire déjà complètement vidée de ses touristes. Sur les façades des grands immeubles aux volets fermés, de nombreux appartements affichent "se vende" (à vendre) ou "se alquila" (à louer). Dans les rues, les rares touristes sont allemands et d'un âge bien avancé.



"El pinon de Ifach", emblématique de Calpé    


Le port de Calpé tient ses promesses : le soir, nous dormons comme des bébés!

Le lendemain, le temps se gâte encore: nous restons donc à l'abri. En fin de matinée, les Grenouille dont nous étions séparés depuis 2 jours, arrivent au port sous des trombes d'eau et près de 40 nœuds de vent. Eux aussi sont bien contents de trouver refuge ici!

Calpé est finalement une assez petite ville et malgré la présence d'un port de plaisance, impossible de trouver un ship correctement achalandé.

Par contre, il y a internet et nous récupérons nos mails. Famille et amis, beaucoup nous demandent des nouvelles. Sous la pression, nous mettons le paquet pour sortir une première version du site le lendemain avant le départ.

Ayé! Le site Clu7.fr est en ligne! Sa seule prétention? Donner de nos nouvelles à nos proches. Alors forcément, nous y racontons un peu notre vie (j'en entends dire "pour une fois!"), et nous nous excusons auprès de ceux qui en arrivant sur ces pages espéraient y trouver de quoi préparer leur propre projet. Il y a d'autres sites très bien faits pour cela : n'hésitez pas à les consulter!

Alicante - 5-6 octobre - 8 ans Philippine


Le temps s'est calmé. Nous naviguons 3-4 heures, le temps de l'école. Nous arrivons en début d'après-midi dans une petite anse protégée au sud par la pointe de l'Albir. Au programme, baignade et promenade dans les rochers.

7h30 le lendemain. C'est l'anniversaire de Philippine! Tout le monde est réveillé, sauf elle. Le soleil aussi pointe le bout de son nez.

Nous lui faisons la surprise de lui amener son gâteau dans sa cabine... où elle fait semblant de se réveiller! La coquine, elle espérait bien avoir cette surprise!



Pointe de l'Albir au petit matin            


Ensuite, direction Alicante. Grande ville, grand port : nous comptons cette fois trouver un magasin d'accastillage.

Quelques heures de navigation dont 2 au près serré, par mer calme donc assez confortable.

Sur la route, nous passons Benidorm, au "skyline" étonnant avec ses nombreux immeubles comme enfermés entre les rochers.

Arrivés à Alicante, nous réalisons que nous sommes samedi : en Espagne, tout est fermé! Nous tentons quand même le coup.



Benidorm vue du large                

Mais à part quelques "supermercados" de quartier et un "Corte Ingles", un grand magasin (très grand même: il tient sur 8 étages!), rien d'ouvert!


C'est dommage, nous sommes venus dans un port exprès! C'est le "problème" de ce voyage: depuis le départ, nous ne nous préoccupons plus du tout de la date. Comme punition, nous payons une nuit au port pour rien!

De retour au bateau, apéro sucré-salé (haribo-pipas) avec les Grenouille en l'honneur de Philippine.

Alicante à Cartagène - 7-8 octobre

2ème nav de nuit et quatre-quarts

Nous ferons nos emplettes plus loin. Vraiment plus loin: en effet, il nous faut maintenant descendre franchement dans le sud, et ces petites navigations côtières ne nous avancent pas suffisamment.

Le 7 octobre, nous quittons Alicante à 10h pour une trentaine d'heures de route, afin d'arriver le lendemain matin à destination. Les enfants sont déçus de cette décision: ils aiment bien le principe "école le matin, baignade l'après-midi" (surtout baignade l'après-midi!). Nous leur assurons qu'avec une navigation de nuit, c'est magique: tu te couches, et le lendemain, tu as une crique encore plus super que la veille! Mais ils ne sont pas dupes : leur baignade du jour tombe à l'eau :-), et aucune garantie quant à la beauté de la prochaine crique!


Mais passant près de l'île de Tabarca, à quelques milles au sud d'Alicante, nous modifions le programme et nous arrêtons: les enfants auront leur baignade aujourd'hui!

Baignade mais aussi balade sur cette petite île étonnamment verte : de l'herbe recouvre le sol rocailleux et des figuiers de barbarie poussent en gros buissons ça et là.

Nous repartons le soir-même pour notre deuxième nuit de navigation, pour laquelle nous expérimentons les quarts à 4.



Sur l'île de Tabarca                 

Non, non, nous ne sommes toujours que 2 adultes sur le bateau! Et Juliette et Philippine sont encore un peu jeunes pour une telle responsabilité!


Nous sommes 4 avec les parents Grenouile: chacun prend à tour de rôle la surveillance des 2 bateaux, éloignés d'une centaine de mètres l'un de l'autre. A chaque changement de quart, nous faisons le "point carte" (où sommes nous? Quelle route suivons-nous?), indiquons le cas échéant le nouveau cap aux 2 pilotes automatiques, puis celui qui termine son quart va se coucher tandis que celui qui le prend n'a plus qu'à surveiller l'horizon et vérifier que l'on tient bien le cap. Régulièrement, il modifiera de quelques degrés le cap sur son pilote de sorte à suivre l'autre bateau sans avoir à le réveiller.

Lors de notre première nuit pendant la traversée vers les Baléares, le pilote des Grenouille était en panne: nous n'avions pas pu utiliser cette technique.

Du point de vue du sommeil, il n'y a pas photo : nous avons tous dormi 2 fois plus que lors de cette première fois! Mais ça reste quand même plus fatigant qu'une nuit "normale"!

Précision ultérieure à la publication de ce carnet : nous sommes au moteur uniquement. Hors de question de faire un quatre-quarts à la voile!

Le lendemain en début de matinée, nous mouillons dans la petite anse de la Fuente, située 25 milles à l'Est de Cartagène.

En 12 heures de navigation, nous avons parcouru près de 80 milles et après avoir passé le Cap de Palos, avons le sentiment d'attaquer vraiment la partie sud de l'Espagne.


Fleur s'assoit - Raie

Ce matin, Carole a eu la surprise de trouver Fleur assise dans sa bannette! Les mains appuyées sur sa toile antiroulis, elle était toute fière de son exploit!

Lors d'une sortie PMT (palmes, masque, tuba -- attention, c'est la dernière fois que je traduis!), nous démasquons avec Philippine une raie pourtant bien camouflée dans le sable. Nous la dérangeons et elle part d'un vol majestueux se poser un peu plus loin.

Cartagène à Solobrena - 7-8 octobre

3ème nav de nuit - Chalutiers fantômes

Nous faisons le plein et quelques courses dans le petit port de Aguilas, puis repartons pour un nouveau "quatre-quarts" de nuit (cf.. plus haut).

Dans la nuit, nous croisons de nombreux chalutiers dont le comportement laisse penser qu'ils agissent en infraction -- zone ou méthode de pêche interdite? : à plusieurs reprises, alors que l'horizon semble dégagé, des feux de navigation s'allument soudainement devant nous. Il faut du temps pour se faire une idée de la route que suit ce bateau, évaluer le risque de collision et décider s'il faut réveiller l'autre bateau ou non.

Les premières fois ça fait peur, et puis on se rend compte que ces bateaux ont l'habitude d'être dérangés : en cas de risque de collision, se sont systématiquement eux qui modifient leur route.

La nuit modifie notre perception des distances : on imagine la côte à quelques centaines de mètres alors qu'elle est à plus de 2 milles, et on pense foncer dans un rocher alors qu'il s'agit d'un cap éloigné de 15 milles, soit 3 heures de route! Ce doute permanent sur les distances nous tient éveillés sans peine!

L'avantage de ces quarts très animés, c'est qu'on ne les voit pas passer et que l'on retourne rapidement dans son lit!

Au milieu de la nuit, nous passons le Cap de Gata, après lequel nous faisons route à 270°: plein ouest! Cette fois, nous sommes vraiment au sud de l'Espagne!

En fin de matinée, nous mouillons à Salobrena, à mi-chemin entre Almeria et Malaga.


10 octobre - 35 ans Carole -Cabane à Salobrena


Les enfants passent tout l'après-midi à construire une cabane en roseaux sur la plage.

Pendant ce temps, en nous promenant en ville, nous repérons 1 cybercafé: il faudra revenir plus tard avec l'ordinateur pour mettre en ligne le dernier carnet!

Mais quand nous repassons en début de soirée, il est déjà fermé! Les nouvelles attendront!

Le soir, nous fêtons les 35 ans de Carole en pique-niquant sur la plage près de la cabane des enfants.

Après une très bonne nuit, nous appareillons à 8h : objectif: arriver vers 16h à Malaga, où nous sommes certains de trouver enfin un ship!

Solobrena à Malaga - 11-12 octobre

1ère dorade coryphène -Fête Nat.

Vers 11h, sortant du carré, je m'aperçois que notre bobine de traîne est en train de se dérouler. Je me précipite dessus pour l'arrêter. Autour de nous flottent de nombreux débris de bois: nous avons encore du prendre une saleté!

Enervé, je remonte la quasi totalité du kilomètre de fil nylon. 20 minutes plus tard, le poignet tout ankylosé, j'appelle tout le monde: ce n'est pas un sac en plastique, c'est un poisson : une dorade coryphène! Elle est un peu petite mais bon, c'est la première!

Nous inaugurons pour l'occasion notre barbecue et dégustons notre pêche 2 heures plus tard! Il est frais mon poisson!


Mais il faut être réaliste : il va falloir augmenter le rythme, car avec 1 poisson par mois, on n'a pas intérêt à tout miser sur la pêche pour nourrir la petite famille!

Nous mouillons devant la plage, à l'est du port de Malaga et nous mettons rapidement en quête d'un ship. Mais décidément, nous n'avons pas de chance : Malaga est un grand port commercial, mais un tout petit port de plaisance, et le seul ship que nous finissons par trouver n'est pas très fourni! Il y en aurait bien d'autres, mais après avoir fait 4 fois le tour de la ville, nous abandonnons tout espoir de les trouver. De plus, nous apprenons que le lendemain c'est la fête nationale espagnole: tout sera fermé!

Quand nous rentrons à la plage, la houle s'est levée et les rouleaux rendent délicate la mise à l'eau de l'annexe. Pour limiter les risques, nous faisons 2 voyages: j'amène d'abord Juliette et Philippine et toutes nos courses, puis retourne chercher Carole, Fleur, Domitille et Marin. Ouf, plus de peur que de mal: quelques uns sont complètement trempés, mais l'annexe ne s'est pas retournée et les courses sont sauvées (même le pain frais est resté sec! ;-) (cf.. le pain trempé à San Antonio dans le Carnet Baléares/Ibiza)

Nous comptions retourner à terre avec l'ordinateur pour un "petit coup de web" mais le risque est trop grand: pas question de perdre l'ordinateur, sur lequel nous avons, entre autres, le logiciel de cartographie contenant les cartes de tout le voyage!

Le vent ayant forci lui-aussi, nous préférons déplacer le bateau à l'abri d'un grand quai en travaux. Les nombreux pêcheurs semblent surpris d'y voir arriver nos bateaux. Nous apprendrons plus tard qu'il est destiné à l'embarquement des paquebots! Mais les travaux sont bloqués et la mise en service n'est pas prévue avant 2 ans!

Pour la première fois depuis le début du voyage, nous passons donc une nuit au port gratuite! Nous n'avons certes pas l'eau et l'électricité, mais nous sommes à l'abri! Et lorsque dans la nuit, le vent monte à 30 nœuds, nous sommes bien contents d'avoir déplacé les bateaux! Par sécurité, nous doublons les amarres et retournons nous coucher.

Le matin, un troisième bateau venu s'amarrer sur le ponton nous apprend qu'il y a de nombreux ships à Benalmadena, à 8 milles de là, et qu'ils sont ouverts le dimanche matin. Ça sera donc notre prochaine escale.

En ce jour de fête nationale, nous nous promenons une deuxième et dernière fois dans les rues de Malaga, puis partons pour Benalmadena.

Malaga à Gibraltar - 12-16 octobre

12-14 octobre - Benalmadena - Poisson-lune - Enfin un ship

Juste avant l'arrivée à Benalmadena, nous apercevons une forme flottant entre 2 eaux: nous nous approchons, c'est un énorme poisson-lune de près d'un mètre. Il a l'air mort: il a un œil crevé et la nageoire dorsale toute abimée, avec des traces de peinture : certainement une collision avec un hors-bord. Nous le touchons avec la gaffe: il s'enfuit mollement, pour revenir flotter en surface 20 mètres plus loin.

Philippine qui a beaucoup aimé la dorade, me demande de le pêcher! Je ne l'aurais pas fait si cet animal avait été en bonne santé : tirer sur un poisson-lune, c'est aussi facile que sur un paresseux! Mais il est à moitié mort, nous pouvons abréger ses souffrances, et si ce n'est pas nous, quelqu'un d'autre le pêchera! Carole, elle, n'est pas très chaude: c'est vrai qu'avec sa tête de veau, cet énorme poisson ne donne pas très envie. Et puis dans quoi le faire cuire?

Finalement je tire. M'attendant à une réaction très vive, j'ai attaché une bouée au fusil, afin de les retrouver (le fusil et le poisson) si l'animal me l'arrache des mains. Mais il ne bouge plus.

Lorsque nous arrivons au port, nous sommes accueillis par les insultes des nombreux membres de la marina célébrant la fête nationale: il semble que le poisson-lune soit une espèce protégée! Nous avons beau expliquer qu'il allait mourir (et que maintenant il est mort), rien n'y fait: les officiels s'en mêlent et nous demandent d'aller rejeter notre prise.

Nous préférons éviter les ennuis et obtempérons. Alors: protégé ou pas protégé, le poisson-lune? Si c'est le cas, toutes mes plus plates excuses ! Mais alors pourquoi y en avait-il 2 sur l'étal d'un marché de Malaga hier?


L'annexe a disparu - Et après on va où?

Non seulement il y a des ships à Benalmadena, mais en plus ils sont ouverts le jour de la fête nationale! L'un d'eux est en liquidation: tout est à 50%! Nous faisons les achats tant attendus et profitons des tarifs attractifs pour prendre de l'avance : cordes, manilles, mousquetons, poulies, coupe-contact pour le moteur de l'annexe, clé de nable (bouchon des réservoirs d'eau et de gasoil), et plein d'autres choses qui ne nous serviront peut-être jamais! C'est le danger des ships: à chaque fois que l'on y entre, on achète plein de trucs en plus (plus particulièrement de l'accastillage)!

Dans la marina de Benalmadena, l'annexe est très utile pour les déplacements : il faut 1mn pour traverser entre 2 pontons quand il faut 1/2 heure pour faire le tour à pied!
Au moment de repartir entre 2 courses, je ne retrouve pas l'annexe à sa place! Heureusement, elle n'est pas loin : emportée par le vent, elle s'est retrouvée sur le ponton d'en face! Quel idiot, j'avais oublié de l'attacher! Pour la peine, j'ai droit à la 1/2 heure à pied pour aller la chercher!

Nous sommes maintenant à 10 heures de navigation de la ville de Gibraltar, où nous nous arrêterons le temps de glaner les infos qui pourront nous aider à préparer le passage du détroit, et à attaquer la partie Atlantique de notre voyage. Nous nous interrogeons sur la suite du programme : nous pensions au départ longer la côte africaine jusqu'au Sénégal, puis rejoindre le Cap-Vert avant de traverser l'Atlantique. Mais il semblerait que ces côtes soient dangereuses. Aussi réfléchissons-nous à un autre itinéraire : Gibraltar - Madère - Canaries - traversée.

Par ailleurs, nous avons du temps à perdre avant la traversée de l'Atlantique, qui ne se fera pas avant mi-novembre: peut-être passerons-nous quelques jours au Portugal, pays non prévu initialement au programme?

Si vous avez des infos ou conseils pour nous aider dans notre réflexion, n'hésitez-pas : écrivez à apache@clu7.fr. Merci d'avance!


Fleur aux urgences

Depuis hier, Fleur a 39,5° de fièvre. Nous la couchons avec un suppo de doliprane. Mais ce matin, après une mauvaise nuit, ça ne va pas mieux. Nous sommes dimanche: pas de médecin. Direction les urgences!
Un médecin très désagréable rassure Carole : ce n'est qu'une angine, et ça se soigne, comme chez nous, avec de l'"Augmentine".


Y'a de l'eau dans le gasoil!

Avant notre départ de Benalmadena, nous remplissons les réservoirs d'eau. Enfin... nous croyons remplir les réservoirs d'eau: Carole, qui réalise l'opération pour la première fois, choisit celui de bâbord: manque de chance: c'est le réservoir à gasoil! Quand nous nous en apercevons, il est trop tard: le plein, et le mal avec lui, est fait!

Quelques noms d'oiseaux plus tard, on se calme et on réfléchit. Puis Alex, encore une fois sollicité, nous confirme que l'eau n'est pas miscible dans le gasoil : les 2 resteront donc séparés. C'est une bonne nouvelle, ça devrait nous éviter de jeter 200l de gasoil!
Alex précise aussi que l'eau est plus lourde que le gasoil: l'eau ajoutée va donc se retrouver au fond du réservoir.
Très intéressant! Mais problème : comment éliminer cette eau sans jeter tout le gasoil?

Alex nous fournit l'outil ad-hoc : une poire, qui raccordée au tuyau d'alimentation du moteur, permet d'aspirer l'eau par le bas. Eau que nous récupérons dans un bidon.

Nous remplissons ainsi 3 bidons d'eau (soit 60l) avant de commencer à aspirer du gasoil. Nous remplissons par sécurité un 4ème bidon. Si nous avons jeté à l'eau les 3 premiers bidons, nous attendrons pour le dernier de trouver une cuve à déchets dans un prochain port.

Il nous faut ensuite réamorcer le moteur, c'est à dire évacuer l'air entré dans le circuit d'alimentation lorsque nous avons mis la poire en place.

Avec 2 heures de retard, nous démarrons le moteur et appareillons! Il faudra surveiller de près le filtre à décantation car si l'essentiel est enlevé, il reste certainement encore de l'eau dans le réservoir: si le moteur l'aspire: c'est la casse assurée!

Pour sa défense, il faut dire que Carole ne savait pas que les 3 nables sont tous identiques et s'ouvrent avec la même clé!


14-16 octobre - Fuengirola - Liquidation mon œil!

Nous passons 2 jours au port de Fuengirola, à moins de 2 heures de Benalmadena: le temps est incertain, nous avançons à petits pas! De plus, il y a de moins en moins de mouillages bien abrités: le port (pas celui du casque ;-)) devient obligatoire. Heureusement, les prix sont moins élevés qu'à Palma: depuis le retour sur "le continent", nous payons en moyenne 35 euros la nuit.

Nous y rencontrons un bateau suisse, dont le capitaine attend l'arrivée d'une co-équipière recrutée via internet!
Ils partent ensuite sur Gibraltar, puis Seville avant de rejoindre madère et les Canaries.

Plus malin que nous, il profite de la fermeture de la station essence et passe une nuit gratuite au port. De notre côté, non seulement nous payons, mais en plus, comme il y a peu de places, nous payons le prix d'une place prévue pour de plus grands bateaux! C'est la première fois que nous voyons ça : d'habitude, on paye en fonction de la taille de son bateau, pas de celle de la place!
Le comble, c'est que la "grande" place en question s'avère à peine assez grande pour Apache!

En passant devant un ship, nous nous apercevons que les prix sont bien moins élevés que chez le magasin en liquidation de Benalmadena! Quels naïfs nous avons été! Si ça se trouve, il est en soi-disant liquidation depuis toujours et attrape les plaisanciers en herbe trop contents de faire une bonne affaire!


17 octobre - Fuengirola - Gibraltar


Le 17 à 9h, nous partons sur Gibraltar (50 milles), dernière escale avant de passer le détroit du même nom.

Le vent est avec nous et l'essentiel de la route se fait à la voile.

Vers 17h, en vue du rocher de Gibraltar, la mer présente soudain une surface étonnante: crées par des courants de surface, des vaguelettes déferlantes secouent le bateau en tous sens. Heureusement elles sont petites et nous retrouvons régulièrement des zones plus calmes. Le bateau Suisse nous avait parlé de ce phénomène appelé selon lui les "wheeling waves" (? -- nom à confirmer).



Gibraltar, zone de fort trafic maritime     


Peu avant l'entrée dans l'Anse d'Algesiras, des dizaines de dauphins s'approchent et nous escortent pendant un bon moment. Les dauphins, on ne s'en lasse pas: à chaque fois, c'est l'euphorie à bord!

Mais nous arrivons dans une zone pleine de cargos et de pétroliers et les dauphins nous abandonnent. Dommage!

Nous longeons le port de Gibraltar et jetons l'ancre juste après, à La Linea de la Conception. C'est finalement là que nous attendrons une fenêtre météo favorable pour passer le détroit.

JP


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