Accueil Clu7.fr
  |  Accueil - Carnets  |   Photos  |   Projet/Bateau/Equipage  |  Actus  |  Contact   
    14. Venezuela : Margarita / La Blanquilla
2 au 16 février 2008
 
    <- Carnet précédent - Carnet suivant ->  
Rubrique Carnets
Voir l'itinéraire parcouru
Juste après
Découverte de...
 
Margarita - 2 au 8 février 2008
Porlamar (2 au 7 février): Carnaval - Formalités à rallonge - Taux de change officieux

Nous arrivons à 16h à Porlamar, la plus grande ville de Margarita. Nous mouillons par 3,5m d'eau sur un fond de sable, mais des algues empêchent l'ancre d'accrocher. A la 3ème tentative, nous trouvons un emplacement sans algues et tout va bien.

Nous sommes donc là pour:
- un gros plein avant de partir quelques semaines sans possibilité d'approvisionnement
- les pleins de carburants, d'eau et de gaz
- les formalités d'entrée/sortie du Venezuela

Mais nous tombons en plein week-end de carnaval : tout est à priori fermé jusqu'à mardi 5 février!

Pour les formalités, après une bonne surprise (bureau ouvert ce week-end de carnaval, ouf!)) et malgré l'accueil très souriant des fonctionnaires, nous retiendrons que c'est vraiment pénible: entre les absences et les erreurs, il nous faut 3 jours et 300 Bolivars (environ 20 euros) pour l'entrée, et 2 jours et 69 Bolivars pour la sortie...

Pour les courses, nous utilisons le service proposé par la "marina Juan" (un peu surfait comme nom: il n'y a qu'un ponton accessible aux seules annexes!) : aller/retour gratuit en bus à touristes pour le super-centre commercial Sigo, bien entendu ouvert et bondé ce week-end où tout le reste est fermé. Pratique de pouvoir se faire transporter nos 4 caddies jusqu'au ponton! Tout transporter dans l'annexe sans rien faire passer par dessus-bord est plus périlleux mais on y arrive!
Il semble que ce soit courant au Venezuela : impossible depuis 2 semaines de trouver du riz, du sucre, du lait, du PQ!!!

Pour les pleins d'eau et de gasoil, nous prenons notre mal en patience et attendons sagement le passage des "lanchas" (bateau à moteur hors-bord), vendant à la criée entre les bateaux au mouillage. Plein de gasoil un jour, plein d'eau le lendemain.

Pour le gaz, nous n'avons plus la patience d'attendre: bientôt une semaine que nous sommes là alors que nous espérions boucler le tout en 2 jours!!!

Je fais l'aller-retour en taxi (20 Bolivars, soit 3 euros seulement pour 20km!) jusqu'au central et rentre 1h après avec nos 2 bouteilles de camping-gaz pleines! Il était temps: la 3ème et dernière est déjà bien entamée!

Pour tous ces achats, nous devons faire du change. Au Venezuela, il faut éviter les banques et les "casa de cambio", qui pratiquent le taux officiel : 2,9 Bolivars pour 1 euro.

En cherchant un peu, on trouve des boutiques qui font le change à un taux plus en phase avec la réalité : selon les jours et les personnes, de 5 à 6,5 Bolivars pour 1 euro! Au bord de la mer, c'est le cas de Juan (de la marina du même nom) et de Luis (son concurrent infiniment plus sympathique) qui nous avance même 200 Bolivars le premier jour alors que nous n'avons pas d'euros sur nous!

A Sigo, pas de change possible, mais les caisses acceptent le paiement en euros, au taux incroyable de 7 Bolivars pour 1 euro!

En ville, à moins de bien connaître, mieux vaut pour des raisons de sécurité éviter de se balader en demandant "qui veut changer mes euros?"...

Nous faisons la veille du départ un petit aller-retour en ville en taxi pour assister au défilé du carnaval. L'occasion pour les enfants d'exhiber fièrement les masques fabriqués à l'école des Testigos! Nous n'amenons pas l'appareil photo, histoire de ne pas attirer les pickpockets... et de bien surveiller les enfants.

C'est d'abord nous qui avons l'impression de défiler avec la foule de part et d'autre de la rue, qui nous regarde passer en attendant le défilé officiel!

Puis c'est le tour des majorettes, fanfares et chars de passer. Ambiance bon enfant, mais les bousculades lorsqu'ils envoient des bonbons, et l'agitation qui monte nous font renoncer. Nous préférons rentrer au bateau avant la nuit.


Juangriego (7/8 février): 1 an Fleur - Halte-éclair

Nous partons le 7 février à 7h de Porlamar : aujourd'hui, Fleur a 1 an: après son 1er Noël et son 1er jour de l'an sur l'Océan Atlantique, Fleur souffle sa 1ère bougie sur la Mer des Caraïbes!
Bon anniversaire petite voyageuse!

Nous devions partir avec Thasard, le catamaran français rencontré aux Testigos. Mais son équipage, refroidi par la recrudescence d'actes de violence envers les plaisanciers sur le Venezuela, a décidé de rebrousser chemin et repart aux Testigos avant de remonter l'arc Antillais.

De notre côté, nous avons sans succès passé des appels radios les jours précédents pour prendre contact avec des bateaux allant sur La Blanquilla.



Pas mal le gâteau au chocolat de maman!!     


Par chance, nous levons l'ancre en même temps qu'un bateau italien, Tomoe, et un canadien, Eccentricity!

Comme nous, ils contournent par l'ouest l'île de Margarita, jusqu'à Juangriego où nous faisons halte pour éviter la navigation de nuit jusqu'a La Blanquilla.

Nous faisons une rapide balade dans cette petite station balnéaire, bien plus agréable que Margarita! Si la station de carburant n'était pas réservée aux pêcheurs, ce serait parfait!



Juangriego en fin d'après-midi             
Traversée Margarita - La Blanquilla - 8 février 2008

Nous repartons de Juangriego le lendemain à 5h en compagnie de Tomoe et Eccentricity. C'est parti pour 60 milles avec 15-20 nœuds de vent au travers, 3m de vagues et 1 nœud de courant portant.

Ça commence mal, puisque 10 milles plus tard, toutes voiles dehors, nous traversons un filet de pêche. Heureusement, il passe sous le bateau sans se prendre dans l'hélice. Mais la bobine de traîne, elle, se dévide à toute allure: vite, des ciseaux! Ouf! coupée!


Il n'y a plus qu'à refaire un bas de traîne!

Le reste de la navigation est mitigé: les enfants ont un peu mal au cœur, et de nombreux grains nous imposent autant de manœuvres de prises et lâchers de ris.

Mais nous marchons à près de 8 nœuds de moyenne, et pendant 3/4 d'heures, 4 dauphins nous accompagnent: à l'étrave d'abord, puis à l'arrière du bateau, où nous retournons pour plus de sécurité, la mer étant très agitée.

Nous croisons un cargo à mi-course. Il fait route vers l'Est, probablement vers Grenade.

Los Hermanos, un ensemble d'îles au sud-est, nous annonce l'approche de La Blanquilla. Puis, 1 heure seulement avant l'arrivée, cette île toute plate finit par apparaître à l'horizon.

Nous arrivons par 25 nœuds de vent, 2 ris dans la GV et autant dans le génois.

La Blanquilla - 8 au 16 février 2008
Playa Falucho : Attention, Patates!

Le fond de sable est parsemé de nombreuses patates de corail. Nous prenons soin de viser un espace de sable, mais avec ce vent, ça ne rate pas : l'ancre n'a pas le temps d'accrocher; elle dérape et, tirée par les 10 tonnes du bateau emporté par le vent, vient se coincer solidement entre 2 patates par 8m de fond!

C'est sûr, elle ne bougera plus, de ce point de vue là, on est "tranquille" pour la nuit! Le vrai problème est: comment repartir? Mes efforts le soir même pour décoincer l'ancre sous l'eau restent vains : la tension sur la chaîne est trop forte. Il fait déjà sombre, nous verrons demain.


Eccentricity, arrivé peu après, décide d'aller mouiller plus à l'ouest de l'île. Nous nous donnons rendez-vous le lendemain.

Quant à Tomoe, il a fait route beaucoup plus à l'est que nous, et à mi-chemin, nous l'avons perdu de vue... où est-il donc parti?

Nous passons l'après-midi sur la petite plage de sable blanc et aux eaux turquoises.

Un garde-côte, venu de la caserne située au bout de la plage, vient nous saluer et demande à "inspecter" le bateau.



En fait, il s'agit plus pour lui de saisir l'occasion de remplir une de ses fiches: du fait de sa position en dehors des routes habituelles, La Blanquilla est l'une des îles les moins fréquentées du Venezuela! Lorsque je lui propose de rejoindre le bateau avec notre annexe, il répond qu'il préfère utiliser celui de la caserne, car il a besoin de faire tourner le moteur de temps en temps! Il s'aperçoit d'ailleurs que le bateau est un peu lourd et appelle 2 collègues en renfort!

A bord du bateau, l'inspection consiste simplement en une série de questions du style "Avez-vous une VHF? Une pompe de cale? Combien de moteurs?"... Suivi d'une très brève visite à l'intérieur.

Le tout a duré moins de 20 minutes (hors attente des collègues pour la mise à l'eau!), et s'est terminé par une bière... pas forcément intéressée, mais on ne sait jamais: peut-être aurons-nous besoin d'eux demain pour décoincer l'ancre!

Apache est fortement balancé par la houle: la nuit est très mauvaise! C'est donc fatigués et de mauvaise humeur que nous reprenons à 7h du matin nos efforts: Philippine est à la barre, (Juliette surveille Fleur), Carole au guindeau pour remonter la chaîne, et moi dans l'eau. Le vent s'est un peu calmé, mais l'ancre est toujours à 8m de fond... j'attache un bout à la tête de l'ancre pour tirer, les pieds calés contre les patates, dans le sens opposé à la traction du bateau. Mais mon souffle est insuffisant et l'énergie dépensée réduit la durée des plongées. Après 1/2 heure, je n'ai pas beaucoup avancé. Arrivent alors spontanément à la rescousse 3 pêcheurs, à bord d'une lancha équipée de 2 gros moteurs... Ils prennent moins de précaution que moi avec le corail, tirent sur le bout, et en 2 minutes, l'ancre se soulève, brisant les 2 patates! Désolé pour le corail: l'important pour nous à ce moment-là est qu'Apache soit à nouveau libre de ses mouvements!

Les pêcheurs nous saluent. Nous aimerions pouvoir les remercier d'une façon ou d'une autre, mais les voilà déjà qui s'éloignent!

Nous quittons ce premier mouillage de la Blanquilla et partons rejoindre Eccentricity à l'ouest.


Playa El Yaque : Carte postale - Langoustes - 1ers pas Fleur

Nous jetons l'ancre par 7m de fond. Mais encore une fois, pas de chance: le vent est remonté, et notre ancre, probablement tombée sur du rocher de la même couleur que le sable, dérape. La profondeur augmente vite et bientôt, nos 30m de chaîne se retrouvent pendus dans les profondeurs à l'aplomb du bateau. Le guindeau ne veut rien savoir : trop lourd. Moi non plus, je ne peux pas faire grand chose! Nous commençons à remonter l'ancre à l'aide des drisses de trinquette et de spi utilisées tour à tour, lorsqu'un homme vient nous prêter main forte. A 2, nous parvenons rapidement à remonter l'ancre. Il nous confirme que par endroit le sable s'est transformé en pierre : impossible d'y faire tenir une ancre.


Le deuxième essai est le bon. Nous voilà mouillé en face de notre plus belle plage depuis le début du voyage! Les couleurs du cadre (ça fait du bien de les répéter : sable blanc, eaux turquoises et bleues, végétation vert vif) et celles des maillots mettent en valeur les bronzages!

Les fonds sont légèrement troublés à cause du vent, mais restent magnifiques et poissonneux. Que ce soit depuis le bateau ou de la plage, les enfants commencent à vraiment apprécier les sorties PMT. Avant, nous leur disions: "Venez voir le poisson!". Maintenant ils se lancent: "Oh! Y'en a aussi des tout petits rouge et noir!"



Playa El Yaque                      

Pour l'école, nous adaptons notre emploi du temps à celui de Fleur et du soleil. Le soleil se lève tôt, vers 6h00, et se couche vers 18h00. Nos journées au mouillage ressemblent donc plus ou moins à cela :
2 heures et demi d'école pour les 4 grands, puis baignade tous ensemble ou pêche. Ensuite, déjeuner à bord. Puis 1h30 d'école et fin d'après-midi à la plage.

Oui, oui, il y a plus stressant comme programme...

Le 10 février, un bateau de pêcheurs vient mouiller parmi les voiliers. Un des pêcheurs, Bernardo, accepte de m'amener avec lui pêcher la langouste. Après 15mn en annexe, nous jetons l'ancre dans une petite baie renfoncée et plongeons. Quelques minutes plus tard, il m'appelle : "Hai aqui!" (il y en a ici!). Tout un groupe de langoustes se cachent sous des branches de corail. Nous en attrapons 6 petites dont nous nous régalerons le soir même! Fleur aura droit à une bouchée, mais pas plus parce que nous ne sommes pas sûrs que ça soit une bonne idée à son âge.

En échange de sa gentillesse et de son temps, Bernardo finit par accepter une bière... puis devient moins timide et nous demande franchement si nous avons: des piles, des hameçons, un bout pour attacher son canot!... que nous lui donnerons volontiers. Mais quand même : gentils, ces pêcheurs, mais les pieds sur terre!!!


Malgré le vent fort permanent et le temps souvent couvert voire pluvieux, nous sommes vraiment bien ici et décidons de profiter encore un peu de ce joli mouillage tranquille.

Ces quelques jours d'entraînement permettent à Fleur de faire ses premiers pas: 1, 3, 7, 10 pas... puis elle se lance, toute seule, dans le sable, et en pente!

Bon, pour l'instant, elle marche un peu en crabe... mais l'on pouvait s'y attendre!

Une fin d'après-midi, une vague remplit l'annexe alors que nous embarquons pour rentrer au bateau. Tout le monde est trempé.



1ers pas de Fleur                  
(là, elle est encore un peu aidée par sa maman) 

Il fait frais, et il y a beaucoup de vent; le lendemain matin, Fleur a 39 de fièvre, et il faut 3 jours avant que ça passe!

Privée de sortie, elle continue de s'entraîner dans le bateau... ce qui n'est pas plus facile, car ça bouge tout le temps!

Les jours suivants, nous essayons de pêcher.
Au fusil, malgré la profusion de poissons, difficile de prendre une prise de taille correcte. Et puis, on ne peut quand même pas tirer les curieux qui viennent observer le bout du fusil! Résultat : seulement un barracuda en une semaine!

A la traîne, derrière l'annexe, nous avons encore moins de succès : bredouilles!

Nous faisons donc à appel à d'autres pêcheurs, qui nous échangent 3 petits thons contre 4 piles, puis 2 poissons non identifiés contre une bouteille de sangria achetée au Canaries.

Le dernier après-midi, les enfants font du "ski nautique" (allongés sur un bodyboard) derrière l'annexe.

Nous quittons la Playa Yaque, et La Blanquilla, le 16 février à 16h30.
Direction : l'archipel de Los Roques!

JP

  Haut de page <- Carnet précédent - Carnet suivant ->