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    8. Traversée de Madère aux Canaries - Canaries
1er au 28 novembre 2007
 
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Traversée de Madère aux Canaries - 1er au 3 novembre 2007

Apache en solo - 2ème dorade coryphène

Avec cette traversée de 250 milles, c'est notre première longue navigation seuls: les Grenouilles restent encore quelques jours de plus sur Madère et nous n'avons pas rencontré lors de notre passage à Calheta d'autre bateau traversant aux mêmes dates.

Un seul bateau sur une traversée, ça signifie: personne sur qui compter en cas de souci à bord; personne à contacter par VHF pour discuter des décisions à prendre concernant le cap, la météo, les réglages, etc... ou simplement pour passer le temps la nuit pendant les quarts; personne sur qui se reposer en partie pour la surveillance des alentours... bref c'est nouveau pour nous, et nous sommes partagés entre appréhension et excitation.


Mais malgré une houle très désagréable, nous avons globalement de bonnes conditions et la traversée se passe très bien, alternant bonne brise au portant et calme plat.

Le premier soir, nous pêchons une belle coryphène de 80 cm! Coupée en 2, elle rentre tout juste dans le barbecue. Ce poisson a le format idéal pour une famille de 7 personnes!

Sauf que : avec cette houle, personne n'a très envie de poisson! Nous nous rattraperons demain au déjeuner!



Résultat du jeu-concours : "quel est le nom du poisson?"

A propos de poisson, voici la réponse du jeux-concours du carnet précédent: il s'agit d'un tétrodon, et pas n'importe lequel : celui à bec de lièvre! Intéressés?... je poursuis: son petit nom scientifique: Lagocephalus logocephalus; de la famille des lagocephalidés, sous-ordre des tétraodonloïdes (la même famille que le tétrodon tout court, celui qui peut se gonfler comme un ballon plein d'épines pour impressionner ses prédateurs).

Bravo à notre gagnant: JP, qui nous écrit de La Restinga, sur l'île de Hierro aux Canaries, et merci à Manu, du bateau Shadock, qui l'a bien aidé en lui prêtant son guide des poissons!


Arrivée aux Canaries

Nous avons choisi d'aller sur La Gomera, moins touristique et bétonnée que ses grandes sœurs Grand Canaria et Tenerife. Avant d'y arriver, nous passons entre les îles de La Palma et de Tenerife, que nous voyons très nettement au large, surtout Tenerife, dont le volcan Teide arbore au lever du soleil une jolie couronne de nuages.

Le 3 novembre en fin de matinée, soit après 48 heures de navigation, nous arrivons au nord de l'île. Nous passons devant quelques criques vides : aucun bateau au mouillage de ce côté-là de l'île. Il faut dire que la houle de nord-est rentre fortement et que ces criques sont pleines de cailloux affleurant...

Il faut donc aller voir plus loin... mais à l'ouest ou à l'est de l'île? Le vent et la houle du moment me font préférer l'ouest, mais Carole a une vision plus "rationnelle" des choses: à l'ouest, il y a le cap del viento (cap du vent) et surtout... le (grand méchant?) cap peligro (cap du danger!)...

Après un débat animé, c'est la "raison" qui l'emporte : l'ouest ne semblant très pas accueillant, nous contournons l'île par l'est.

JP

Canaries : La Gomera - 3 au 14 novembre 2007

Playa Cabrito

Pas grand chose à se mettre sous la dent question mouillage de ce côté-là de l'île non plus non plus. Mais 2 heures après, nous finissons par jeter l'ancre devant une petite plage coincée entre 2 falaises: la playa Cabrito. Le mouillage est facile : eau plate, 8m de fond, sable dur.

En préférant l'Est, Carole a eu le feeling : contre toute attente, la mer est plate dans l'anse! Et malgré une eau assez fraiche, tout le monde profite de ce premier mouillage depuis longtemps et prend un bain bien mérité!

Nous allons ensuite voir la plage de plus près. Elle est couverte de gros galets la rendant impraticable.


Elle est un peu fraîche, mais on a fini par y aller!


Derrière la plage, nous découvrons un hôtel qui pourrait être sympa s'il était un minimum entretenu et... s'il n'était pas réservé à une clientèle allemande. Ça nous frappe à chaque fois ce besoin qu'ont les gens d'aller très loin en vacances... pour se retrouver finalement "parqués" avec d'autres de la même nationalité!

La houle revient en force dans la soirée et après un repas où beaucoup de verres et d'assiettes se renversent, nous passons une nuit des plus horribles!
On accepte de telles conditions en navigation parce qu'on n'a pas le choix, mais au mouillage, c'est vraiment dur! Surtout quand on comptait vraiment dessus après l'absence de mouillage de Madère!

Renseignements pris, nous comprenons maintenant ce que signifie l'expression "mouillage de jour": bons pour des sorties à la journée par temps calme, et que l'on quitte après quelques heures pour rentrer au port. Avec ses falaises plongeant dans la mer, ses accélérations de vents et une houle souvent importante, la Gomera, comme la plupart des autres îles des Canaries, ne disposent en fait pratiquement que de mouillages de jour.


Santiago

Epuisés, nous repartons dès 8 heures le lendemain, pour visiter en bateau le sud de l'île.

Un peu plus loin, nous proposons notre aide à un vieux pêcheur en train de ramer en pleine mer : panne de moteur! Il ne répond pas, mais accepte notre remorquage avec soulagement!
Au moment d'entrer dans le petit port de pêche de Santiago, nous lui demandons si nous pouvons rentrer avec nos 2m de tirant d'eau. Toujours pas de réponse, mais le signe ok de la main. Nous comprenons que le vieil homme est muet!

Nous nous baladons à terre l'après-midi : cela ressemble aux Antilles.


Le petit port de Santiago                


Nous repartons en fin d'après-midi à l'est, pour San Antonio, la principale ville de la Gomera, où nous devrions trouver de l'aide pour nos travaux.


San Antonio : Rencontres - Ecole le matin, plage l'après-midi - Travaux - Rando


Vers 17h ce 4 novembre, nous nous retrouvons au ponton, entre 2 bateaux français.

Nous faisons connaissance avec l'équipage de Thorsson, un couple très sympa avec qui nous passerons plusieurs apéritifs/soirées.

Il y a ici beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge: majoritairement des bateaux français, mais aussi hollandais. Tous ici, ou presque, se préparent pour la transat, soit directement depuis les Canaries, soit via le Cap-Vert. Presque, parce que certains, en voyage pour au moins 2 ans, vont sur le Sénégal.

A force de discussions avec les uns et les autres, nous réalisons que nous devons renoncer au Sénégal: en 1 an, on ne peut pas tout faire! Tant pis! Et tant mieux : nous profiterons mieux des autres escales!

2 bateaux rejoindront plus tard les rangs français sur le ponton : il s'agit de D'un B et Talabao. Nous sommes pour l'instant trop accaparés par nos travaux pour faire connaissance de nos nouveaux voisins mais leurs enfants comme les nôtres sont ravis de trouver des petits camarades! Pendant tout notre séjour à San Antonio, ils s'en donneront à cœur joie entre la pêche sur le ponton et les baignades à la plage de sable noir toute proche.


Les jours se suivent et se ressemblent : le programme "école le matin, plage l'après-midi" se remet en place très vite.

Mais nous devons aussi avancer dans nos travaux. Entre autres :

- VHF qui ne marche toujours pas,
- taquet coinceur de drisse de grand voile cassé (compliquant les manœuvres de prises de ris pendant la traversée Madère-Canaries),
- conduite inox des câbles électriques en pied de mât cassée elle aussi,
- Hifi HS...



La plage de sable noir de San Antonio        

Avec l'aide d'un artisan en "maintenance et réparation nautique", nous consacrons l'après-midi à rechercher la panne de VHF. Les connecteurs, que j'avais refaits après l'intervention -- finalement inutile - d'un autre artisan à Palma de Majorque (voir carnet 4 - Baléares) sont hors de cause. Il semble que l'antenne ait un problème : les 2 pôles sont en contact. Bizarre pour une antenne neuve (achetée à Palma)!

Nous empruntons à un voisin Hollandais son antenne de secours pour faire un essai. Cela semble fonctionner (sous toutes les réserves déjà exprimées à Palma dans le carnet 4 - Baléares). Il nous faut donc trouver une autre antenne. A part un magasin vendant essentiellement des articles de pêche, il n'y a pas de ship sur la Gomera. Nous devrons donc faire l'aller-retour sur Ténérife dans les prochains jours.


7 novembre : randonnée!
Ça fait beaucoup de bien de quitter le bateau une journée entière!

Départ 11h. Après une heure de bus avec les papis et mamies rentrant de faire leurs courses, nous attaquons une belle balade passant par le sommet de l'ile, au cœur du parc de Garajonay.

Les enfants râlent un peu, mais marchent bien pendant plus de 5 heures. La palme revient à Domitille: la moins grande, mais... la plus vaillante (comme Kirikou)!

 



Fleur aussi a bien apprécié la balade!       

A l'heure indiquée pour le retour, pas de bus! Après une 1/2 heure d'attente et d'interrogations, nous décidons de rentrer en stop! 2 randonneuses polonaises embarquent d'abord Carole et 4 enfants. Juliette et moi devrons attendre 15 petites minutes avant d'être ramenés... en 2 temps : d'abord par des touristes Autrichiens, puis par un autochtone, qui nous dépose devant le bateau!

Dans la soirée, nous rattrapons (un peu) notre retard sur le site et publions le carnet et les photos de la traversée Gibraltar-Madère.


9 novembre: encore les travaux! - AccroMATies
Le matin : démontage, soudure, repose de la conduite inox en pied de mat, comme neuve après ce petit lifting! C'est un énorme souci en moins, car l'eau rentrant à l'intérieur risquait de provoquer des courts-circuits et endommager les équipements électriques.

L'après-midi : re-distrisbution du plan de manœuvres. En effet, pendant notre escale à Gibraltar, nous avions installé un 3ème ris automatique dans la grand voile, utilisant pour cela le circuit de la drisse de spi. Souhaitant (espérant?) utiliser prochainement le spi, nous devons retrouver une place pour cette dernière. A ceci s'ajoutant le pb de taquet de drisse de GV cassé.


Après une bonne prise de tête sur le papier, nous finissons par trouver une solution simple, ne nécessitant aucun nouvel accastillage, en ramenant en pied de mât balancines de tangon et de grand voile, et en interchangeant les sorties de drisse en pied de mat.

Nous profitons de ce "grand ménage" pour remplacer les manœuvres de 1er et 2ème ris.

Les enfants, à commencer par Marin, jouent les intrépides en se faisant hisser au sommet du mat, nous permettant au passage de vérifier les interversions de drisses.



10 novembre : sortie spi
Stéphane et Patricia, nos voisins de ponton du bateau Thorsson, attendent comme beaucoup une bonne fenêtre météo (il n'y a pas de vent depuis une semaine) pour partir sur le Cap-Vert. 2 jours plus tôt, j'ai demandé à Stéphane s'il voulait bien nous faire une formation pratique spi. Depuis notre semaine de prise en main avec Jérôme (voir ce carnet), nous n'y avons plus touché, et il est temps de se rafraîchir la mémoire! Stéphane nous apprend qu'il est prof dans un collège-lycée sport étude voile! Difficile de trouver mieux pour cette petite sortie!

Nous faisons une première manœuvre de sortie /affalage de spi guidée par Stéphane. Puis, en prenant tout notre temps dans un tout petit temps, Carole et moi réalisons la deuxième manœuvre sous son contrôle. Stéphane nous gratifie d'un bon point! Merci beaucoup Stéphane pour ton temps, merci beaucoup Patricia de nous avoir prêté Stéphane!


12 novembre : journée à Tenerife

7h30. Il fait nuit.
1 heure de ferry, 1 heure de bus, recherche des 3 ships de la ville, pas d'antenne dans le premier, ni dans le second, ni dans le troisième. Enfin si, y'en a dans le 3ème : la même que la nôtre. Je l'achète contre mon gré, cours chez un électricien pour la tester: même problème de connexion entre les 2 pôles! Je la ramène au ship. On est très énervé car on est venu sur Ténérife exprès pour ça, ça nous a coûté plus de cent euros l'A/R! On mange au Mac Do (ça ne dépayse pas beaucoup, mais nous l'avons bien mérité et les enfants aussi;-)). L'après-midi on visite la ville et on termine par des courses de Noël au Corto Ingles local. On rentre en courant au bus car le chauffeur nous a bien dit qu'il partait pile à l'heure! 5 minutes avant le départ, Philippine s'aperçoit qu'elle a oublié son sac (!) au Corto Ingles. Je cours et je re-cours et on repart pour 1 heure de bus, 1 heure de ferry.

20H00. Il fait nuit.
Repas simple et rapide. Fatigués et énervés. Dodo.


13 novembre : Domitille l'équilibriste.

A force de jouer avec les grands, Domitille tombe le visage en avant sur le goudron et... ça se voit! Rien de grave, mais la pauvre a la lèvre supérieure bien gonflée et est toute râpée entre le nez et la bouche.


14 novembre : Marin l'artiste - Avitaille-ment - Achat groupe électrogène

Ce matin, un monsieur vient nous demander de l'accompagner voir quelque chose. Il nous montre un bateau portant plein de traces de coups de pinceau pas vraiment décoratives... et nous explique que c'est Marin qui a fait ça...


Evidemment, Marin n'a pas choisi une vieille barcasse pourrie. Non, il a choisi un bateau tout récemment préparé: un des bateaux d'une prochaine course transatlantique à la rame, plein de logos de sponsor!... Je n'ose imaginer la somme que va nous réclamer le propriétaire!

Mais pour une fois, la chance est avec nous (il y a bien un dieu des Marin) : le monsieur est l'ouvrier qui a fait la peinture du bateau et il a un diluant qui... détache la peinture fraîche de Marin sans enlever l'autre! Ouf! 15 minutes après, tout est rentré dans l'ordre!

Quant à Marin, il n'a pas été protégé longtemps (par le dieu vu plus haut?) d'une bonne fessée...

L'après-midi est consacrée aux courses: demain, nous poursuivons notre voyage, et la Gomera est le dernier endroit où un avitaillement sérieux, en prévision de la transat, est possible. Nous revenons au bateau avec 3 caddies pleins à craquer.

Dans la soirée, nous achetons un petit groupe électrogène, alternative au moteur pour la recharge des batteries, ainsi qu'un lot de bidons d'essence.

Nous arrivons à la fin de notre escale à La Gomera. le bilan des travaux est positif. A part la VHF, tout est réglé! Pour cette dernière, on croise les doigts: nous arriverons bien à nous en faire apporter une par un autre bateau!


15 novembre au matin : départ pour Hierro, île la plus au sud-ouest des Canaries.
8 heures de navigation pendant lesquelles nous ne sommes que 5 à bord: Juliette et Philippine font la traversée sur Talabao, avec leur copain Léo.

JP

Canaries : Hierro - 14 au 27 novembre 2007

14 au 21 novembre : La Estaca

Les conditions météo sur la route ne sont pas terribles, avec de la houle et du vent de face. Nous faisons les 3/4 au moteur.

Au moment de sortir la grand voile, mauvaise surprise : impossible de la hisser totalement... à l'intérieur du mat, les drisses n'ont pas du apprécier l'interversion faite à La Gomera... il faudra régler ça à Hierro.

Nous nous amarrons sur le quai principal indiqué par le patron du port tandis que les Talabao choisissent l'autre quai, mieux abrité. La nuit leur donne raison, car sur notre quai, le ressac secoue le bateau et fait beaucoup de bruit.

Il n'y a rien ici, à part un quai disproportionné pour accueillir les Ferry, un bar et une classe d'école pour les enfants des quelques maisons alentours.



Le lendemain, nous partons nous balader à Valverde, la principale vile de Hierro. Aller en bus et... retour en stop: ça devient une habitude! En 5 minutes et à 2 minutes d'intervalle, nous sommes pris tous les 11 (4 Talabao et 7 Apache) par 2 (grandes) voitures!
Malgré le nombre, la présence des enfants est en fait un avantage, les voitures s'arrêtant probablement pour eux! Pas sûr que ça marche aussi bien à 11 adultes!

Peu après notre retour de Valverde, les D'un B nous rejoignent à la Estaca : ils ont eu de bien meilleures conditions que nous, avec un vent de travers régulier et une mer plate. Ils s'installent sur le quai derrière les Talabao. Nous restons sur notre quai agité, mais peu importe: nous avons déjà eu bien pire!

Le lendemain, nous louons pour 2 jours 3 petites voitures.

Les 7 Apache ne rentrant pas tous dans la leur, Juliette et Philippine passent au gré des humeurs dans celle de Léo ou d'Eloé.


Avec ses piscines naturelles sur la côte, ses à-pics vertigineux, son sommet dans les nuages (au grand plaisir de Marin!), ses paysages tantôt verdoyants, tantôt arides, voire lunaires avec sa terre noire et ses coulées de lave, et ses écarts de température suprenants entre la côte et la montagne, la petite île de Hierro offre vraiment un très beau spectacle.

Nous ne croisons d'ailleurs que très peu de monde pendant ces 2 jours : l'île est encore protégée du tourisme, mais plus pour longtemps, les autorités en faisant un axe de développement prioritaire.



Nous profitons de nos voitures pour visiter La Restinga, l'autre port au sud de Hierro. Il n'y a pas photo: ici il y a une véritable vie de village. Dès que possible, nous amenons les bateaux ici!

Le soir, nous nous retrouvons tous pour un apéro/repas proposé par les Talabao, qui repartent le lendemain sur Grand Canaria retrouver des amis. Les 6 adultes sont sur Talabao, les 8 enfants sur Apache, nos 2 bateaux ayant été mis à couple pour faciliter la circulation de tout ce petit monde.

Nous préférons attendre quelques jours avant de changer de port, car le vent, toujours au sud depuis notre arrivée, a considérablement fraîchi et lève une mer inconfortable.

Le 21, le vent ayant tourné au nord ouest, nous quittons avec D'un B La Estaca pour La Restinga. Seulement 2 heures de nav, 15-20 nœuds annoncés, mais nous ne descendons pas en dessous de 25-30... l'effet des fameuses accélérations bien connues aux Canaries!


21 au 28 novembre : La Estaca

L'accueil au port n'est pas terrible : 1 seule place, en bout de quai des pêcheurs, déjà occupé par 3 autres voiliers: 1 hollandais et 2 français (encore!). Très râpeux, ce quai est apparemment un véritable piège pour les amarres et les défenses (puis les bateaux une fois ces dernières détruites)!
De l'autre côté, des pontons flottants, réservés aux petits bateaux. Seuls 2 voiliers français (!) y sont amarrés, au milieu des barques de pêcheur.

D'un B, entré avant nous, hésite. Nous nous amarrons sur le quai en mettant outre toutes nos amarres et toutes nos défenses, toutes les protections qui nous passent sous la main. Plus tard, à l'aide de l'annexe, nous jetterons une ancre sur le côté pour tenter d'éloigner le bateau du quai.

Nous cherchons une solution pour D'un B. Finalement, le capitaine du port consent à le laisser s'installer sur le ponton. Le veinard! Le ponton est certes un peu petit pour lui mais il vient de gagner une nuit de sommeil tranquille!

Après une nuit passée à vérifier les amarres et surveiller que le bateau ne touche pas, nous sommes ravis d'apprendre que les 2 voiliers français quittent le port dans la journée! Dès leur départ, et avec l'accord du capitaine, nous changeons de place. Nous gagnons en sérénité et en confort!


Tôt le matin, les enfants partent pêcher des crevettes dans les rochers.

Tous les jours, nous avons droit à la valse des embarcations de pêcheurs: les pontons se vident à moitié le matin, et se remplissent entre midi et 13h. Avant de retrouver leur place, les pêcheurs déchargent le produit de leur pêche sur le quai.

En moyenne, chaque bateau ramène 3-4 thasards ou thons d'1m50 et 10 à 20 kilos de plus petits poissons, essentiellement des poissons-perroquets de 20 à 40 cm.



Pas de doute, ils sont plus pros que nous! D'ailleurs, ce sont des professionnels, et c'est une coopérative qui récupère, réfrigère et transporte leur pêche.

Le vent souffle à plus de 20 nœuds toute la journée et la nuit il y a régulièrement des rafales à 40 qui font sortir les capitaines sur le pont voir si tout va bien (même au ponton, on garde ses réflexes!...). Nous préférons attendre une accalmie pour quitter Hierro et rejoindre le Cap-Vert.

De plus, ce vent nous empêche de sortir la GV pour essayer de régler notre problème de hissage...

25 novembre : ce dimanche matin, nous sommes réveillés par des cris : un couple italien sur un voilier de plus de 15m demande une place en urgence; ils ont un avion 2 heures plus tard pour rejoindre l'Italie, où ils viennent de perdre de la famille proche. Mais pas de place pour eux sur le quai en dur, et pas question de l'accueillir à couple contre ce quai criminel! Le capitaine du port, qui a interrompu sa partie de foot, est arrivé accompagné d'autres footballeurs-pêcheurs. Il refuse d'abord de leur laisser une place voisine, puis face au désarroi du skipper, finit par céder. Tout ce monde observe ou participe aux manœuvres, finalement vaines : rien à faire, beaucoup trop grand pour le catway, le bateau ne peut raisonnablement pas rester à cette place. D'autant que le couple ne pense pas pouvoir revenir avant une semaine.

C'est finalement nous qui nous déplaçons pour les laisser s'installer à notre place, en bout de ponton, où leur bateau, SuperMario, loge plus facilement, puis nous nous mettons à couple. Comme le fait remarquer le capitaine du port, un gros, c'est déjà un peu lourd pour le ponton, mais 2 à couple, il est moyennement chaud!
Pour tout dire, nous aussi : avec ce vent qui ne faiblit toujours pas, nous devrons être vigilants jour et nuit!

Ces dernières soirées, nous mettons le paquet pour mettre le site à jour. Nous ferions mieux de nous reposer avant la traversée pour le Cap-Vert... mais nous ne savons pas si nous trouverons des connexions internet après...

JP

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