Traversée
de Madère aux Canaries - 1er au 3 novembre
2007
Apache en solo - 2ème
dorade coryphène
Avec cette traversée de 250 milles, c'est
notre première longue navigation seuls:
les Grenouilles restent encore quelques jours
de plus sur Madère et nous n'avons pas
rencontré lors de notre passage à
Calheta d'autre bateau traversant aux mêmes
dates.
Un seul bateau sur une traversée, ça
signifie: personne sur qui compter en cas de souci
à bord; personne à contacter par
VHF pour discuter des décisions à
prendre concernant le cap, la météo,
les réglages, etc... ou simplement pour
passer le temps la nuit pendant les quarts; personne
sur qui se reposer en partie pour la surveillance
des alentours... bref c'est nouveau pour nous,
et nous sommes partagés entre appréhension
et excitation.
Mais malgré une houle très désagréable,
nous avons globalement de bonnes conditions et
la traversée se passe très bien,
alternant bonne brise au portant et calme plat.
Le premier soir, nous pêchons une belle
coryphène de 80 cm! Coupée en 2,
elle rentre tout juste dans le barbecue. Ce poisson
a le format idéal pour une famille de 7
personnes!
Sauf que : avec cette houle, personne n'a très
envie de poisson! Nous nous rattraperons demain
au déjeuner!
Résultat du jeu-concours
: "quel est le nom du poisson?"
A propos de poisson, voici la réponse
du jeux-concours du
carnet précédent: il s'agit
d'un tétrodon, et pas n'importe lequel
: celui à bec de lièvre! Intéressés?...
je poursuis: son petit nom scientifique: Lagocephalus
logocephalus; de la famille des lagocephalidés,
sous-ordre des tétraodonloïdes (la
même famille que le tétrodon tout
court, celui qui peut se gonfler comme un ballon
plein d'épines pour impressionner ses prédateurs).
Bravo à notre gagnant: JP, qui nous écrit
de La Restinga, sur l'île de Hierro aux
Canaries, et merci à Manu, du bateau Shadock,
qui l'a bien aidé en lui prêtant
son guide des poissons!
Arrivée aux Canaries
Nous avons choisi d'aller sur La Gomera, moins
touristique et bétonnée que ses
grandes surs Grand Canaria et Tenerife. Avant
d'y arriver, nous passons entre les îles
de La Palma et de Tenerife, que nous voyons très
nettement au large, surtout Tenerife, dont le
volcan Teide arbore au lever du soleil une jolie
couronne de nuages.
Le 3 novembre en fin de matinée, soit
après 48 heures de navigation, nous arrivons
au nord de l'île. Nous passons devant quelques
criques vides : aucun bateau au mouillage de ce
côté-là de l'île. Il
faut dire que la houle de nord-est rentre fortement
et que ces criques sont pleines de cailloux affleurant...
Il faut donc aller voir plus loin... mais à
l'ouest ou à l'est de l'île? Le vent
et la houle du moment me font préférer
l'ouest, mais Carole a une vision plus "rationnelle"
des choses: à l'ouest, il y a le cap del
viento (cap du vent) et surtout... le (grand méchant?)
cap peligro (cap du danger!)...
Après un débat animé, c'est
la "raison" qui l'emporte : l'ouest
ne semblant très pas accueillant, nous
contournons l'île par l'est.
JP
Canaries
: La Gomera - 3 au 14 novembre 2007
Playa Cabrito
Pas grand chose à se mettre sous la dent
question mouillage de ce côté-là
de l'île non plus non plus. Mais 2 heures
après, nous finissons par jeter l'ancre
devant une petite plage coincée entre 2
falaises: la playa Cabrito. Le mouillage est facile
: eau plate, 8m de fond, sable dur.
En préférant l'Est, Carole a eu
le feeling : contre toute attente, la mer est
plate dans l'anse! Et malgré une eau assez
fraiche, tout le monde profite de ce premier mouillage
depuis longtemps et prend un bain bien mérité!
Nous allons ensuite voir la plage de plus près.
Elle est couverte de gros galets la rendant impraticable.
Elle est un peu fraîche, mais on a fini
par y aller!
Derrière la plage, nous découvrons
un hôtel qui pourrait être sympa s'il était
un minimum entretenu et... s'il n'était
pas réservé à une clientèle
allemande. Ça nous frappe à chaque fois
ce besoin qu'ont les gens d'aller très
loin en vacances... pour se retrouver finalement
"parqués" avec d'autres de la
même nationalité!
La houle revient en force dans la soirée
et après un repas où beaucoup de
verres et d'assiettes se renversent, nous passons
une nuit des plus horribles!
On accepte de telles conditions en navigation
parce qu'on n'a pas le choix, mais au mouillage,
c'est vraiment dur! Surtout quand on comptait
vraiment dessus après l'absence de mouillage
de Madère!
Renseignements pris, nous comprenons maintenant
ce que signifie l'expression "mouillage de
jour": bons pour des sorties à la
journée par temps calme, et que l'on quitte
après quelques heures pour rentrer au port.
Avec ses falaises plongeant dans la mer, ses accélérations
de vents et une houle souvent importante, la Gomera,
comme la plupart des autres îles des Canaries,
ne disposent en fait pratiquement que de mouillages
de jour.
Santiago
Epuisés, nous repartons dès 8 heures
le lendemain, pour visiter en bateau le sud de
l'île.
Un peu plus loin, nous proposons notre aide à
un vieux pêcheur en train de ramer en pleine
mer : panne de moteur! Il ne répond pas,
mais accepte notre remorquage avec soulagement!
Au moment d'entrer dans le petit port de pêche
de Santiago, nous lui demandons si nous pouvons
rentrer avec nos 2m de tirant d'eau. Toujours
pas de réponse, mais le signe ok de la
main. Nous comprenons que le vieil homme est muet!
Nous nous baladons à terre l'après-midi
: cela ressemble aux Antilles.
Le petit port de Santiago
Nous repartons en fin d'après-midi à
l'est, pour San Antonio, la principale ville de
la Gomera, où nous devrions trouver de
l'aide pour nos travaux.
San Antonio : Rencontres - Ecole
le matin, plage l'après-midi - Travaux -
Rando
Vers 17h ce 4 novembre,
nous nous retrouvons au ponton, entre 2 bateaux
français.
Nous faisons connaissance avec l'équipage
de Thorsson, un couple très sympa avec
qui nous passerons plusieurs apéritifs/soirées.
Il y a ici beaucoup de drapeaux bleu-blanc-rouge:
majoritairement des bateaux français, mais
aussi hollandais. Tous ici, ou presque, se préparent
pour la transat, soit directement depuis les Canaries,
soit via le Cap-Vert. Presque, parce que certains,
en voyage pour au moins 2 ans, vont sur le Sénégal.
A force de discussions avec les uns et les autres,
nous réalisons que nous devons renoncer
au Sénégal: en 1 an, on ne peut
pas tout faire! Tant pis! Et tant mieux : nous
profiterons mieux des autres escales!
2 bateaux rejoindront plus tard les rangs français
sur le ponton : il s'agit de D'un B et Talabao.
Nous sommes pour l'instant trop accaparés
par nos travaux pour faire connaissance de nos
nouveaux voisins mais leurs enfants comme les
nôtres sont ravis de trouver des petits
camarades! Pendant tout notre séjour à
San Antonio, ils s'en donneront à cur
joie entre la pêche sur le ponton et les
baignades à la plage de sable noir toute
proche.
Les jours se suivent et se ressemblent : le programme
"école le matin, plage l'après-midi"
se remet en place très vite.
Mais nous devons aussi avancer dans nos travaux.
Entre autres :
- VHF qui ne marche toujours pas,
- taquet coinceur de drisse de grand voile cassé
(compliquant les manuvres de prises de ris pendant
la traversée Madère-Canaries),
- conduite inox des câbles électriques
en pied de mât cassée elle aussi,
- Hifi HS...
La plage de sable noir de San Antonio
Avec l'aide d'un artisan en "maintenance
et réparation nautique", nous consacrons
l'après-midi à rechercher la panne
de VHF. Les connecteurs, que j'avais refaits après
l'intervention -- finalement inutile - d'un autre
artisan à Palma de Majorque (voir
carnet 4 - Baléares) sont hors de cause.
Il semble que l'antenne ait un problème
: les 2 pôles sont en contact. Bizarre pour
une antenne neuve (achetée à Palma)!
Nous empruntons à un voisin Hollandais
son antenne de secours pour faire un essai. Cela
semble fonctionner (sous toutes les réserves
déjà exprimées à Palma
dans le carnet 4 - Baléares). Il nous faut
donc trouver une autre antenne. A part un magasin
vendant essentiellement des articles de pêche,
il n'y a pas de ship sur la Gomera. Nous devrons
donc faire l'aller-retour sur Ténérife
dans les prochains jours.
7 novembre : randonnée! Ça fait beaucoup de bien de quitter
le bateau une journée entière!
Départ 11h. Après une heure de
bus avec les papis et mamies rentrant de faire
leurs courses, nous attaquons une belle balade
passant par le sommet de l'ile, au cur du parc
de Garajonay.
Les enfants râlent un peu, mais marchent
bien pendant plus de 5 heures. La palme revient
à Domitille: la moins grande, mais... la
plus vaillante (comme Kirikou)!
Fleur aussi a bien apprécié la balade!
A l'heure indiquée pour le retour, pas
de bus! Après une 1/2 heure d'attente et
d'interrogations, nous décidons de rentrer
en stop! 2 randonneuses polonaises embarquent
d'abord Carole et 4 enfants. Juliette et moi devrons
attendre 15 petites minutes avant d'être
ramenés... en 2 temps : d'abord par des
touristes Autrichiens, puis par un autochtone,
qui nous dépose devant le bateau!
Dans la soirée, nous rattrapons (un peu)
notre retard sur le site et publions le carnet
et les photos de la traversée Gibraltar-Madère.
9 novembre: encore les
travaux! - AccroMATies
Le matin : démontage, soudure, repose de
la conduite inox en pied de mat, comme neuve après
ce petit lifting! C'est un énorme souci
en moins, car l'eau rentrant à l'intérieur
risquait de provoquer des courts-circuits et endommager
les équipements électriques.
L'après-midi : re-distrisbution du plan
de manuvres. En effet, pendant notre escale
à Gibraltar, nous avions installé
un 3ème ris automatique dans la grand voile,
utilisant pour cela le circuit de la drisse de
spi. Souhaitant (espérant?) utiliser prochainement
le spi, nous devons retrouver une place pour cette
dernière. A ceci s'ajoutant le pb de taquet
de drisse de GV cassé.
Après une bonne prise de tête sur
le papier, nous finissons par trouver une solution
simple, ne nécessitant aucun nouvel accastillage,
en ramenant en pied de mât balancines de tangon
et de grand voile, et en interchangeant les sorties
de drisse en pied de mat.
Nous profitons de ce "grand ménage"
pour remplacer les manuvres de 1er et 2ème
ris.
Les enfants, à commencer par Marin, jouent
les intrépides en se faisant hisser au
sommet du mat, nous permettant au passage de vérifier
les interversions de drisses.
10 novembre : sortie
spi
Stéphane et Patricia, nos voisins de ponton
du bateau Thorsson, attendent comme beaucoup une
bonne fenêtre météo (il n'y
a pas de vent depuis une semaine) pour partir
sur le Cap-Vert. 2 jours plus tôt, j'ai
demandé à Stéphane s'il voulait
bien nous faire une formation pratique spi. Depuis
notre semaine de prise en main avec Jérôme
(voir ce carnet),
nous n'y avons plus touché, et il est temps
de se rafraîchir la mémoire! Stéphane
nous apprend qu'il est prof dans un collège-lycée
sport étude voile! Difficile de trouver
mieux pour cette petite sortie!
Nous faisons une première manuvre de
sortie /affalage de spi guidée par Stéphane.
Puis, en prenant tout notre temps dans un tout
petit temps, Carole et moi réalisons la
deuxième manuvre sous son contrôle.
Stéphane nous gratifie d'un bon point!
Merci beaucoup Stéphane pour ton temps,
merci beaucoup Patricia de nous avoir prêté
Stéphane!
12 novembre : journée
à Tenerife
7h30. Il fait nuit.
1 heure de ferry, 1 heure de bus, recherche des
3 ships de la ville, pas d'antenne dans le premier,
ni dans le second, ni dans le troisième.
Enfin si, y'en a dans le 3ème : la même
que la nôtre. Je l'achète contre
mon gré, cours chez un électricien
pour la tester: même problème de
connexion entre les 2 pôles! Je la ramène
au ship. On est très énervé
car on est venu sur Ténérife exprès
pour ça, ça nous a coûté
plus de cent euros l'A/R! On mange au Mac Do (ça
ne dépayse pas beaucoup, mais nous l'avons
bien mérité et les enfants aussi;-)).
L'après-midi on visite la ville et on termine
par des courses de Noël au Corto Ingles local.
On rentre en courant au bus car le chauffeur nous
a bien dit qu'il partait pile à l'heure!
5 minutes avant le départ, Philippine s'aperçoit
qu'elle a oublié son sac (!) au Corto Ingles.
Je cours et je re-cours et on repart pour 1 heure
de bus, 1 heure de ferry.
20H00. Il fait nuit.
Repas simple et rapide. Fatigués et énervés.
Dodo.
13 novembre : Domitille l'équilibriste.
A force de jouer avec les grands, Domitille tombe
le visage en avant sur le goudron et... ça
se voit! Rien de grave, mais la pauvre a la lèvre
supérieure bien gonflée et est toute
râpée entre le nez et la bouche.
14 novembre : Marin l'artiste - Avitaille-ment
- Achat groupe électrogène
Ce matin, un monsieur vient nous demander de l'accompagner
voir quelque chose. Il nous montre un bateau portant
plein de traces de coups de pinceau pas vraiment
décoratives... et nous explique que c'est
Marin qui a fait ça...
Evidemment, Marin n'a pas choisi une vieille
barcasse pourrie. Non, il a choisi un bateau tout
récemment préparé: un des
bateaux d'une prochaine course transatlantique
à la rame, plein de logos de sponsor!...
Je n'ose imaginer la somme que va nous réclamer
le propriétaire!
Mais pour une fois, la chance est avec nous (il
y a bien un dieu des Marin) : le monsieur est
l'ouvrier qui a fait la peinture du bateau et
il a un diluant qui... détache la peinture
fraîche de Marin sans enlever l'autre! Ouf!
15 minutes après, tout est rentré
dans l'ordre!
Quant à Marin, il n'a pas été
protégé longtemps (par le dieu vu
plus haut?) d'une bonne fessée...
L'après-midi est consacrée aux
courses: demain, nous poursuivons notre voyage,
et la Gomera est le dernier endroit où
un avitaillement sérieux, en prévision
de la transat, est possible. Nous revenons au
bateau avec 3 caddies pleins à craquer.
Dans la soirée, nous achetons un petit
groupe électrogène, alternative
au moteur pour la recharge des batteries, ainsi
qu'un lot de bidons d'essence.
Nous arrivons à la fin de notre escale
à La Gomera. le bilan des travaux est positif.
A part la VHF, tout est réglé! Pour
cette dernière, on croise les doigts: nous
arriverons bien à nous en faire apporter
une par un autre bateau!
15 novembre au matin
: départ pour Hierro, île la plus
au sud-ouest des Canaries.
8 heures de navigation pendant lesquelles nous
ne sommes que 5 à bord: Juliette et Philippine
font la traversée sur Talabao, avec leur
copain Léo.
JP
Canaries
: Hierro - 14 au 27 novembre 2007
14 au 21 novembre : La Estaca
Les conditions météo sur la route
ne sont pas terribles, avec de la houle et du
vent de face. Nous faisons les 3/4 au moteur.
Au moment de sortir la grand voile, mauvaise
surprise : impossible de la hisser totalement...
à l'intérieur du mat, les drisses
n'ont pas du apprécier l'interversion faite
à La Gomera... il faudra régler
ça à Hierro.
Nous nous amarrons sur le quai principal indiqué
par le patron du port tandis que les Talabao choisissent
l'autre quai, mieux abrité. La nuit leur
donne raison, car sur notre quai, le ressac secoue
le bateau et fait beaucoup de bruit.
Il n'y a rien ici, à part un quai disproportionné
pour accueillir les Ferry, un bar et une classe
d'école pour les enfants des quelques maisons
alentours.
Le lendemain, nous partons nous balader à
Valverde, la principale vile de Hierro. Aller
en bus et... retour en stop: ça devient
une habitude! En 5 minutes et à 2 minutes
d'intervalle, nous sommes pris tous les 11 (4
Talabao et 7 Apache) par 2 (grandes) voitures!
Malgré le nombre, la présence des
enfants est en fait un avantage, les voitures
s'arrêtant probablement pour eux! Pas sûr
que ça marche aussi bien à 11 adultes!
Peu après notre retour de Valverde, les
D'un B nous rejoignent à la Estaca : ils
ont eu de bien meilleures conditions que nous,
avec un vent de travers régulier et une
mer plate. Ils s'installent sur le quai derrière
les Talabao. Nous restons sur notre quai agité,
mais peu importe: nous avons déjà
eu bien pire!
Le lendemain, nous louons pour 2 jours 3 petites
voitures.
Les 7 Apache ne rentrant pas tous dans la leur,
Juliette et Philippine passent au gré des
humeurs dans celle de Léo ou d'Eloé.
Avec ses piscines naturelles sur la côte,
ses à-pics vertigineux, son sommet dans
les nuages (au grand plaisir de Marin!), ses paysages
tantôt verdoyants, tantôt arides,
voire lunaires avec sa terre noire et ses coulées
de lave, et ses écarts de température
suprenants entre la côte et la montagne,
la petite île de Hierro offre vraiment un
très beau spectacle.
Nous ne croisons d'ailleurs que très peu
de monde pendant ces 2 jours : l'île est
encore protégée du tourisme, mais
plus pour longtemps, les autorités en faisant
un axe de développement prioritaire.
Nous profitons de nos voitures pour visiter La
Restinga, l'autre port au sud de Hierro. Il n'y
a pas photo: ici il y a une véritable vie
de village. Dès que possible, nous amenons
les bateaux ici!
Le soir, nous nous retrouvons tous pour un apéro/repas
proposé par les Talabao, qui repartent
le lendemain sur Grand Canaria retrouver des amis.
Les 6 adultes sont sur Talabao, les 8 enfants
sur Apache, nos 2 bateaux ayant été
mis à couple pour faciliter la circulation
de tout ce petit monde.
Nous préférons attendre quelques
jours avant de changer de port, car le vent, toujours
au sud depuis notre arrivée, a considérablement
fraîchi et lève une mer inconfortable.
Le 21, le vent ayant tourné au nord ouest,
nous quittons avec D'un B La Estaca pour La Restinga.
Seulement 2 heures de nav, 15-20 nuds annoncés,
mais nous ne descendons pas en dessous de 25-30...
l'effet des fameuses accélérations
bien connues aux Canaries!
21 au 28 novembre : La Estaca
L'accueil au port n'est pas terrible : 1 seule
place, en bout de quai des pêcheurs, déjà
occupé par 3 autres voiliers: 1 hollandais
et 2 français (encore!). Très râpeux,
ce quai est apparemment un véritable piège
pour les amarres et les défenses (puis
les bateaux une fois ces dernières détruites)!
De l'autre côté, des pontons flottants,
réservés aux petits bateaux. Seuls
2 voiliers français (!) y sont amarrés,
au milieu des barques de pêcheur.
D'un B, entré avant nous, hésite.
Nous nous amarrons sur le quai en mettant outre
toutes nos amarres et toutes nos défenses,
toutes les protections qui nous passent sous la
main. Plus tard, à l'aide de l'annexe,
nous jetterons une ancre sur le côté
pour tenter d'éloigner le bateau du quai.
Nous cherchons une solution pour D'un B. Finalement,
le capitaine du port consent à le laisser
s'installer sur le ponton. Le veinard! Le ponton
est certes un peu petit pour lui mais il vient
de gagner une nuit de sommeil tranquille!
Après une nuit passée à
vérifier les amarres et surveiller que
le bateau ne touche pas, nous sommes ravis d'apprendre
que les 2 voiliers français quittent le
port dans la journée! Dès leur départ,
et avec l'accord du capitaine, nous changeons
de place. Nous gagnons en sérénité
et en confort!
Tôt le matin, les enfants partent pêcher
des crevettes dans les rochers.
Tous les jours, nous avons droit à la
valse des embarcations de pêcheurs: les
pontons se vident à moitié le matin,
et se remplissent entre midi et 13h. Avant de
retrouver leur place, les pêcheurs déchargent
le produit de leur pêche sur le quai.
En moyenne, chaque bateau ramène 3-4 thasards
ou thons d'1m50 et 10 à 20 kilos de plus
petits poissons, essentiellement des poissons-perroquets
de 20 à 40 cm.
Pas de doute, ils sont plus pros que nous! D'ailleurs,
ce sont des professionnels, et c'est une coopérative
qui récupère, réfrigère
et transporte leur pêche.
Le vent souffle à plus de 20 nuds toute
la journée et la nuit il y a régulièrement
des rafales à 40 qui font sortir les capitaines
sur le pont voir si tout va bien (même au
ponton, on garde ses réflexes!...). Nous
préférons attendre une accalmie
pour quitter Hierro et rejoindre le Cap-Vert.
De plus, ce vent nous empêche de sortir
la GV pour essayer de régler notre problème
de hissage...
25 novembre : ce dimanche matin, nous sommes
réveillés par des cris : un couple
italien sur un voilier de plus de 15m demande
une place en urgence; ils ont un avion 2 heures
plus tard pour rejoindre l'Italie, où ils
viennent de perdre de la famille proche. Mais
pas de place pour eux sur le quai en dur, et pas
question de l'accueillir à couple contre
ce quai criminel! Le capitaine du port, qui a
interrompu sa partie de foot, est arrivé
accompagné d'autres footballeurs-pêcheurs.
Il refuse d'abord de leur laisser une place voisine,
puis face au désarroi du skipper, finit
par céder. Tout ce monde observe ou participe
aux manuvres, finalement vaines : rien à
faire, beaucoup trop grand pour le catway, le
bateau ne peut raisonnablement pas rester à
cette place. D'autant que le couple ne pense pas
pouvoir revenir avant une semaine.
C'est finalement nous qui nous déplaçons
pour les laisser s'installer à notre place,
en bout de ponton, où leur bateau, SuperMario,
loge plus facilement, puis nous nous mettons à
couple. Comme le fait remarquer le capitaine du
port, un gros, c'est déjà un peu
lourd pour le ponton, mais 2 à couple,
il est moyennement chaud!
Pour tout dire, nous aussi : avec ce vent qui
ne faiblit toujours pas, nous devrons être
vigilants jour et nuit!
Ces dernières soirées, nous mettons
le paquet pour mettre le site à jour. Nous
ferions mieux de nous reposer avant la traversée
pour le Cap-Vert... mais nous ne savons pas si
nous trouverons des connexions internet après...