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    12. Trinidad et Tobago
3 au 26 janvier 2008
 
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Rubrique Carnets
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Bonne année 2008 de la part des Clu7!
La carte de vœux officielle des Clu7, signée Juliette
Bonne année 2008 de la part des Clu7!

Et un essai abandonné de photomontage
Une Eloé est cachée sur cette photo...
                  La photo originale

Et hop, Juliette a le bras en l'air!         
Tobago - 3 au 5 janvier 2008
Scarborough

Dès que le bateau est mouillé, les enfants se précipitent sur la jupe et c'est la première baignade depuis le bain en plein océan.

Après le montage/gonflage de l'annexe, nous partons tous mettre le pied à terre.

1ère surprise : après ces 16,5 jours en mer, ça ne tangue même pas!

Il y a une seule grande rue principale qui serpente, complètement défoncée, et très vite autour ce sont des cailloux et de la terre.

Quel étrange contraste entre les gens, très élégants, presqu'à la mode (celle d'il y a 15 ans quand même), le téléphone portable vissé à l'oreille, roulant dans des voitures rutilantes, et l'état des routes et des magasins, semblant dater d'une autre époque!


Notre seule photo de Scarborough...       
... et de Tobago!                       


C'est drôle : ils ont l'accent Antillais, mais en Anglais! On se croirait dans un film mal doublé!

Pour cette première sortie, nous passons 3 heures entre la douane et l'immigration! Que du bonheur! Nous avions presqu'oublié ces formalités de terriens!

La monnaie locale est le TT$, prononcez Titi, pour la plus grande fierté de notre Titi familial: Domitille!

Nous avions prévu de nous offrir un bon repas, mais nous échouons au seul restaurant de la ville : une sorte de KFC local (fast-food à base de poulet)! Les enfants sont ravis : il y a des frites!

Pour notre première nuit après la traversée, nous avons droit jusqu'à minuit à la musique à fond des "Coast Guards". Il faut dire que leur principale activité est en fait d'installer des autoradios et surtout d'énormes haut-parleurs dans leurs voitures ou celles de leurs copains!

Ici la musique est omniprésente, et il semble naturel de pousser le volume au maximum!

Nous espérions aussi trouver de quoi refaire les pleins, mais il n'y a vraiment rien dans cette petite ville : les "supermarkets" sont moins fournis que les boutiques du Cap-Vert!

Nous ne passons que 2 jours à Tobago: nous levons l'ancre le 5 janvier à 5 heures du matin, pour être sûrs d'arriver avant la nuit à Chaguaramas (Trinidad) : 75 milles à parcourir.

Faute de vent, nous faisons toute la route au moteur, et... sans pilote. Mais pour une si petite nav, avec une mer toute plate, c'est comme conduire un bus!

Trinidad - 5 au 26 janvier 2008
Chaguaramas - Marina (5 au 8 janvier) : Cow-boy - Piscine - Dernière tétée pour Fleur

L'arrivée dans la baie de Chaguaramas est très impressionnante : des centaines (!) de bateaux au mouillage, certainement plus de mille (!!) au sec, répartis dans la dizaine de marinas et chantiers!

Sur la route, nous avons choisi notre chantier/marina : Coral Cove, qui a le mérite de posséder une piscine! Ce ne sera pas du luxe avec 35° à l'ombre et sans possibilité de se baigner dans les eaux noires de la baie!

16H30 : l'amarrage nous oblige à jouer les cowboys. Dans ces marinas, l'avant ou l'arrière du bateau est face au ponton, l'autre côté amarré à des poteaux à 1,5 mètres de part et d'autre du bateau! Nous passons un bon quart d'heure à essayer de les attraper au "lasso"!


Dédicace spéciale aux Grenouille (arrivés     
aux îles Grenadines fin décembre)         


A peine le bateau amarré, les enfants filent vers la "piscine". En fait un minuscule bassin de 4x4m et 1,75m de profondeur!

2 heures plus tard, ils font la connaissance de 2 enfants français. Heureux hasard car ici, il n'y a que des Américains et des Hollandais, Trinidad et Tobago (T&T) n'étant pas sur le trajet classique des Français.

Les jours suivants, nous nous relayons à la piscine pour surveiller les enfants, d'autant que Domitille a décidé que "dans une si petite piscine, pas besoin de bouées!", pendant que l'autre s'occupe du grand nettoyage d'Apache (intérieur et extérieur). Nous n'avons pas eu de ponton avec eau à volonté depuis La Gomera mi-novembre : il y a de quoi frotter!



THE piscine!                        
(oui, c'est bien Domitille qui plonge!)       


7 janvier : Fleur a 11 mois aujourd'hui, et c'est aussi la fin du sevrage, commencé pendant la traversée! Comme les autres, elle a mis une semaine avant d'accepter le biberon. Un peu désolée de lui "enlever le sein de la bouche", en échange, je lui fais découvrir le Nutella. A son visage illuminé, je vois qu'elle a compris que le bonheur existe même sans sa maman! "C'est bien, tu seras une Femme, ma Fille"!

Après une grosse journée "lessive" (9 machines!), nous partons visiter la capitale, Port-of-Spain, en taxi collectif. Ils roulent à fond, musique à fond aussi. Comme en plus ils roulent à gauche (T&T est une ancienne colonie Anglaise), cela ajoute à notre impression de danger.


Chaguaramas - Chantier (8 au 17 janvier) : Bateau sur pilotis - "Labour" et sueur

Lundi 8 janvier: sortie d'eau du bateau.
En effet, nous sommes ici en escale technique pour au moins une semaine, surement 2. Arrivés le vendredi soir, nous avons du attendre le lundi pour la mise au sec.

Nous habitons maintenant à 3 mètres au dessus du sol!

Très pratique cette échelle branlante pour les enfants, ou pour monter Fleur ou les courses!... D'autant que bien sûr, les toilettes du bord sont inutilisables dans ces conditions!

Après le bateau sur l'eau, nous avons trouvé plus dangereux: le bateau hors de l'eau!!


Antifouling dessous, polish dessus          


Chaguaramas est le bon endroit pour faire une escale technique : il y a ici une profusion de sociétés ou d'artisans dans tous les domaines de la plaisance! Inconvénient: il nous faut trois jours pour faire le tri et identifier les plus compétents, négocier les tarifs, prendre les rendez-vous pour démarrer, trouver et acheter les matériaux!

12 janvier : c'est parti pour les travaux!

-Pilote : c'est la bonne surprise de cette escale : Seul l'embrayage est touché et après remplacement du jeu de pignons, notre 3ème équipier est de retour!

-Remplacement du frigoboat, qui avait claqué dès le début du voyage, pendant la traversée vers les Baléares. Un Frigoboat est un appareil qui utilise l'énergie mécanique du moteur pour produire du froid pour le frigo. Nous avons à bord un autre système pour fabriquer du froid, mais il est très gourmand en batteries.

-VHF : après remplacement de l'antenne et des 25m de câble, la VHF fonctionne enfin normalement! C'est à dire qu'on arrive à passer des appels à plus de quelques milles! Elle ne marchait pas depuis le départ, malgré l'argent et le temps laissés à toutes nos escales sur ce sujet. Il a quand même fallu s'énerver un peu et insister auprès du réparateur pour qu'il la teste après, en appelant des bateaux vraiment éloignés (25 milles, "loud and clear")!


-Carénage : nettoyage haute-pression, ponçage, 1 couche de primaire, 2 couches d'antifouling + une 3ème sur la ligne de flottaison et les zones de frottement

-Polish pour retrouver le brillant de la coque et la protéger : Apache est tout neuf!

-Fixation du hale-bas de GV : avec des rivets Monel, beaucoup plus costauds que les rivets classiques, même en inox (nous avons eu 2 nouvelles ruptures de la fixation de hale-bas pendant la transat!)

15 janvier : les travaux à terre sont enfin terminés! Il était temps car la piscine est fermée depuis quelques jours pour maintenance! Le temps est long pour les enfants dans ce chantier : le soleil est brûlant et les averses soudaines et nombreuses!

Mais il nous faut encore attendre 2 jours pour remettre le bateau à l'eau, le conducteur de la grue étant en congé.

Nous comptons faire quelques mouillages sur Trinidad et voir enfin autre chose que ce chantier et ses plaisanciers en Croks, ces sabots en plastique multicolores qui donnent l'allure d'un Playmobil!

Nous devrons repasser à Chaguaramas car la fin des cours de Juliette que nous attendons par courrier ne sont toujours pas arrivés. Nous en profiterons pour finir les travaux suivants:

-Remplacement du tableau de commande du moteur

-Remplacement de la sellerie du carré : premiers clients de la société de confection, nous bénéficions d'un tarif dont il serait stupide de ne pas profiter!

-Remplacement des bandes adhésives sur les bordées d'Apache (offert gracieusement par la personne qui nous a aidés à faire l'antifouling!).

Carole et JP


[Mise à jour du 26 janvier]
Interlude : extrait de vie à bord pendant cette escale technique

JP a participé pour moitié du temps à tous les travaux, réduisant d'autant le coût de "labour" (main d'œuvre), et donnant aussi le rythme à certains ouvriers nonchalants...., pendant que je m'occupais de l'école et de la "maison"!

Mais comment se passe le quotidien pendant les travaux ?, nous a-t-on demandé par mail.

Rien ne vaut l'expérience, alors voilà, je vous propose une simulation :

- Il est 8 heures. Installez-vous dans la cuisine (la pièce qui a le plus souvent les dimensions du bateau). Tous vos enfants sont autour de la table en train de faire leurs devoirs. Votre bébé fait la sieste dans un des placards.

- Allumez la radio. Le bruit est insupportable, mais vous n'avez pas le choix: comme votre maison est sur l'eau, le réparateur de l'aspirateur doit vous prévenir de son arrivée par VHF. Bien sûr, l'appel n'arrive que 3 heures plus tard...

- 10 heures. Le plombier (qui lui a un moyen de locomotion) arrive avec une heure de retard, sans prévenir. Il entre et sort 12 fois. Les enfants lèvent le nez 12 fois aussi...

- 10h30. Alors que le plombier est toujours là, c'est maintenant Darty qui vient vérifier pourquoi le lave-vaisselle fait un drôle de bruit. Il fait plusieurs essais infructueux mais bruyants et pose 35 questions pendant que vous expliquez la différence entre le subjonctif et le conditionnel, et les secrets de la retenue dans une soustraction.

- 11 heures. Le réparateur de l'aspirateur appelle enfin. Il peut venir tout de suite ou jamais. Il faut aller le chercher en "dinghy" (votre bateau pneumatique). Vous contactez par VHF le capitaine, parti depuis ce matin chercher des vis XP12ZRF42 (quand il reviendra, vous lui ferez remarquer qu'il s'est trompé de référence!)

- 11h30. Il y a maintenant, en plus de la radio (que vous laissez allumée pour que le capitaine puisse vous joindre) et de tous ces gens dans la cuisine, le bruit de l'aspirateur en fond sonore.

- Le bébé se réveille. Impossible de le laisser au sol : il y a trop d'outils éparpillés.

- 12h00. Il se met à pleuvoir. Fermez toutes les fenêtres et mettez la cocotte sur le feu... Il fait 37° dans votre cuisine et vous transpirez à grosses gouttes? La bonne nouvelle c'est que vous n'êtes pas obligés de garder vos cols roulés et collants. Alors allez vous mettre en maillot, vous pourrez vous baigner la semaine prochaine.
Bienvenue sur Apache !

Ce petit interlude juste pour souligner que nous n'avons pas les doigts de pied en éventail depuis 4 mois. Qu'il y a des moments pénibles voire très pénibles, des moments angoissants, voire très très angoissants. Qu'il y a comme toujours et partout des cris, des pleurs et des disputes, des enfants qui n'aiment pas "ce" poulet. Et pas de ticket de cantine...

Mais malgré tout, malgré tout, et parce que notre voyage, ça n'est pas que cela, nous sommes très heureux de notre choix. Nous avons conscience de vivre quelque chose de différent, et d'avoir la chance de le partager avec nos enfants. Et au-delà de l'ouverture que nos rencontres avec les populations leur apporteront peut-être, nous aimerions qu'ils retiennent que tout n'est pas tracé d'avance; malgré les contraintes, on peut décider d'orienter sa vie, avec un peu d'audace et de ténacité (et aussi d'espièglerie, mais ça "C'est la vie de Candy"!).

Sur un livre de recettes de Trinidad, l'auteur finissait par : Life is uncertain, have dessert first !

Carole


17 au 21 janvier : mouillages dans les Bouches du dragon, à proximité de Chaguaramas

Le bateau à l'eau, nous attendons encore près de 3 heures l'arrivée du réparateur du frigoboat. Le remplissage du circuit de gaz se fait moteur tournant, il ne pouvait pas le faire avant!

Pendant cette attente, l'employé zélé de la marina passe à 4 reprises nous faire remarquer que l'on ne peut pas rester car "un bateau attend notre départ pour sa sortie d'eau".

N'ayant pas le choix, et ne voyant pas arriver le bateau en question (pas plus la 4ème fois que la 1ère), nous lui faisons à chaque fois oui-oui de la tête avec un air vraiment désolé!...

Finalement, le réparateur arrive et 1/2h plus tard, notre frigoboat revit!


Plus qu'1mn, et retour à l'eau, enfin!!!        

15h : nous quittons sans plus tarder notre chantier-marina. Mais il est tard : dans 3h il fera sombre: nous nous contenterons d'un mouillage à moins d'une heure de route, aperçu lors de notre arrivée sur Chaguaramas.

Avec cette verdure luxuriante qui déborde sur l'eau, laissant apparaître ça et là de toutes petites plages, ce mouillage nous change de ceux vus jusqu'ici!

Par contre l'eau est presque aussi noire que dans la baie de Chaguaramas: on n'y voit pas à plus d'un mètre et ça sent fortement la vase. Avec en plus les courants qui rentrent dans cette petite anse, on a l'impression de se baigner dans un fleuve!



Le lendemain matin, nous quittons ce mouillage pour un situé à Chacachacare, l'île la plus à l'ouest de Trinidad et Tobago avant le Venezuela (que l'on voit d'ici), espérant en s'éloignant de Chaguaramas trouver une eau plus limpide.

Mais sur la route comme à l'arrivée, l'eau reste aussi sombre. Verte, mais sombre.

Un voilier allemand nous apprend que nous sommes tout proches du Delta de l'Orénoque: ce sont ses eaux qui amènent cette couleur et cette odeur!

Cela n'empêche pas les baignades, même si l'on ressort de l'eau tout vaseux! Domitille confirme la mise au rebus définitive de ses bouées!



Fleur : "Merci Domitille pour tes bouées!"      


Il y a ici beaucoup de vie :
Au-dessus de l'eau et des feuillages, pélicans, urubus et autres oiseaux de proie;

Au-dessous : poissons, serpents, dauphins et grandes tortues ne semblent pas s'offusquer de l'aspect de l'eau!

Le cadre est quand même très reposant. Nous avions bien besoin de nous détendre et nous changer les idées après ces 10 jours sur bers!

Dans la journée nous avons de belles averses pendant nos balades à terre, alors que nous explorons sur le rivage les ruines d'une ancienne léproserie, abandonnée dans les années 70.



Retour d'expédition                   

Toute la nuit, plus encore que le jour, c'est le vent qui est très changeant, passant brutalement de 0 à 25 nœuds pendant quelques secondes, puis retombant aussi sec, jusqu'à la rafale suivante...

Nous comprenons mieux l'origine du nom donné au coin: les Bouches du dragon!


Chaguaramas - Anchorage area (21 au 26 janvier 2006)

Nous sommes de retour à Chaguaramas, cette fois sur une bouée dans l' "anchorage area" (zone de mouillage). Les 5 jours suivants sont consacrés à la fin des travaux pour les uns et l'école (toujours, même si nous en parlons peu) pour les autres.

Bref récapitulatif des travaux:

-Neufs : frigoboat, sellerie et rideaux du carré

-Réparés : pilote, VHF, tableau de commande moteur, barbecue, éclairages du carré et de la cabine de marin et Domitille, et en bonus plein de petits détails réglés, comme par exemple un court-circuit électrique dont nous ne trouvions pas l'origine et qui nous empoisonnait depuis le début du voyage

-Bichonné : en plus de l'antifouling et du polish, Apache a eu droit à un check-up complet : gréement, système de direction, moteur, boiseries, etc...

-Fabriquées : 3 étagères dans le placard de la cabine de Fleur, 1 dans la cabine des parents, et surtout... 1 table de cockpit en teck de Trinidad, dessinée et assemblée par JP : belle, grande, solide, pratique (en toute humilité... ;-) )

-Rangés : tous les coffres extérieurs, placards et espaces sous certains planchers (toute la place disponible est exploitée!)

Cette escale technique a coûté cher, mais elle était nécessaire et Apache a pris un beau coup de jeune! Le check-up a aussi permis de régler les petits détails qui nous minaient au quotidien (grincements, fuites d'eau, etc...)

Avant le voyage, pendant la recherche du bateau, nous nous demandions si pour notre programme il était risqué ou non d'acheter un bateau rentrant d'une longue croisière.
Si nous devions acheter aujourd'hui, nous n'hésiterions pas : notre sentiment est qu'à aspect équivalent, un bateau très utilisé a plus de chances d'être un bateau bien entretenu sur les parties non visibles ou non vérifiables. Plus de chances d'être un bateau rodé, prêt pour un nouveau départ! C'est finalement un peu comme la différence entre une maison de vacances et une maison où l'on vit toute l'année!

Jeudi 24 janvier : le Monde est petit! Nous rencontrons un couple franco-italien (sur Nausicaa, un bateau au pavillon américain!) qui ont entendu parler de nous par des amis d'amis de Boulogne!

Aujourd'hui, Carole s'est occupée des inscriptions des enfants à l'école. Non, pas à Trinidad, Carole n'a pas encore jeté l'éponge (c'est vrai que c'est toujours aussi mal réparti entre nous 2 l'école : que fait l'organisation?), mais bien à Chartres! Nous n'avons pas encore atteint les mouillages de cartes postales qu'il faut déjà penser au retour! C'est trop injuste!

Vendredi 25 janvier : nous pensions partir aujourd'hui, mais il reste trop de choses à faire, comme à chaque départ : courses, dernières lessives, paiement des derniers travaux, formalités de départ... Lorsque je passe seul à l'immigration le matin avec tous nos passeports, il n'y a pas de queue mais le fonctionnaire exige que tout l'équipage soit présent! Mais nous sommes tous de la même famille! Quand même! Même le bébé? Même le bébé! Bien sûr, il y a un monde fou quand nous revenons l'après-midi, bien décidés à laisser les enfants se déchaîner dans ce petit bureau (c'est d'ailleurs l'heure de la sieste de Fleur), et notre guichetier ne les a même pas regardés!

Les cours de Juliette ne sont toujours pas arrivés par la poste. Heureusement, l'organisme (Cours Sainte-Anne) fait preuve de compréhension et d'efficacité et nous envoie le tout par mail dans la journée.

18h : nous n'avons plus le temps de faire les pleins : la station d'essence est déjà fermée, ça attendra donc demain au moment du départ.

Vendredi 26 janvier : Le carnet et la galerie photos de Trinidad et Tobago sont terminés le matin et mis en ligne pendant le déjeuner à terre. La météo est vérifiée: 15 nœuds, mer peu agitée... des conditions idéales pour naviguer!

14h: tout est prêt. Nous avons prévu de partir avec un couple de français rencontrés le matin même. Nous les prévenons comme convenu que nous quittons notre bouée pour aller faire les pleins; ils peuvent se tenir prêts à lever l'ancre.

Pendant le plein d'eau, je prends une bouteille au frais : elle est tiède... Horreur! Le frigoboat, tout neuf, ne marche pas!!!!!!!!

Pas question de partir sans avoir réglé le problème! Nous libérons nos ex-futurs compagnons de route, qui comme nous sont très déçus! Mais ils ne peuvent plus attendre : ils ont rendez-vous le lendemain à l'aube avec un nouveau passager.

Sans grand espoir (nous sommes samedi) j'appelle Jim, l'électricien qui a remplacé le tableau de commande moteur et "réglé" notre problème de court-circuit (pendant son intervention, il a touché a des fils du frigoboat...). Nous avons de la chance: il se sent concerné et nous annonce qu'il peut être là 1h plus tard.

Histoire de nous énerver un peu plus, l'employé de la station d'essence est beaucoup moins compréhensif : les pleins faits, il nous demande de quitter notre place.
Nous repartons donc à notre bouée en attendant Jim. Carole, très énervée d'avoir raté l'occasion de voyager à 2 bateaux dans cette zone réputée pour ses pirates, et surtout éprouvée par tous ces travaux (voir Interlude plus haut...) en veut au monde entier, donc à moi!

S'en suit donc une charmante engueulade dont les voisins profitent jusqu'à l'arrivée de Jim. Je remercie ce dernier d'avoir fait le déplacement un samedi. Après quelques recherches, il me demande de démonter le secrétaire de la cabine de Marin et Domitille, pour faciliter l'accès au problème de connexion sur le frigobat... Puis de vider le coffre donnant accès à l'arrière du panneau de commande: ce coffre contient toutes les voiles et les manœuvres... nous avions mis 1/2h à tout faire rentrer dedans la veille!
Nouveaux tests... Arrivé assez penaud, Jim semble maintenant sûr de son coup. Et en effet, 20 minutes plus tard, tout est rentré dans l'ordre : le panneau de commande moteur ET le frigoboat marchent! Ouf!

Jim repart à son week-end, nous indiquons au bateau français parti 1h30 plus tôt que nous décollons. Peut-être parviendrons-nous à les rattraper?

Encore un quart d'heure pour tout ranger et remonter, et... go!

6h: Après ce faux-départ, cette fois nous quittons vraiment Trinidad!

Pour où? Encore une fois, nous nous sommes décidés au dernier moment. Après une longue hésitation avec les Grenadines, nous avons choisi... Los Testigos, petit archipel du Venezuela, à 100 milles de Chaguaramas.


JP

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