La
carte de vux officielle des Clu7, signée
Juliette
Et un essai abandonné de photomontage
La
photo originale
Et hop, Juliette a le bras en l'air!
Tobago
- 3 au 5 janvier 2008
Scarborough
Dès que le bateau est mouillé,
les enfants se précipitent sur la jupe
et c'est la première baignade depuis le
bain en plein océan.
Après le montage/gonflage de l'annexe,
nous partons tous mettre le pied à terre.
1ère surprise : après ces 16,5
jours en mer, ça ne tangue même pas!
Il y a une seule grande rue principale qui serpente,
complètement défoncée, et
très vite autour ce sont des cailloux et
de la terre.
Quel étrange contraste entre les gens,
très élégants, presqu'à
la mode (celle d'il y a 15 ans quand même),
le téléphone portable vissé
à l'oreille, roulant dans des voitures
rutilantes, et l'état des routes et des
magasins, semblant dater d'une autre époque!
Notre seule photo de Scarborough... ... et de Tobago!
C'est drôle : ils ont l'accent Antillais,
mais en Anglais! On se croirait dans un film mal
doublé!
Pour cette première sortie, nous passons
3 heures entre la douane et l'immigration! Que
du bonheur! Nous avions presqu'oublié ces
formalités de terriens!
La monnaie locale est le TT$, prononcez Titi,
pour la plus grande fierté de notre Titi
familial: Domitille!
Nous avions prévu de nous offrir un bon
repas, mais nous échouons au seul restaurant
de la ville : une sorte de KFC local (fast-food
à base de poulet)! Les enfants sont ravis
: il y a des frites!
Pour notre première nuit après
la traversée, nous avons droit jusqu'à
minuit à la musique à fond des "Coast
Guards". Il faut dire que leur principale
activité est en fait d'installer des autoradios
et surtout d'énormes haut-parleurs dans
leurs voitures ou celles de leurs copains!
Ici la musique est omniprésente, et il
semble naturel de pousser le volume au maximum!
Nous espérions aussi trouver de quoi refaire
les pleins, mais il n'y a vraiment rien dans cette
petite ville : les "supermarkets" sont
moins fournis que les boutiques du Cap-Vert!
Nous ne passons que 2 jours à Tobago:
nous levons l'ancre le 5 janvier à 5 heures
du matin, pour être sûrs d'arriver
avant la nuit à Chaguaramas (Trinidad)
: 75 milles à parcourir.
Faute de vent, nous faisons toute la route au
moteur, et... sans pilote. Mais pour une si petite
nav, avec une mer toute plate, c'est comme conduire
un bus!
Trinidad
- 5 au 26 janvier 2008
Chaguaramas
- Marina (5 au 8 janvier) : Cow-boy - Piscine -
Dernière tétée pour Fleur
L'arrivée dans la baie de Chaguaramas
est très impressionnante : des centaines
(!) de bateaux au mouillage, certainement plus
de mille (!!) au sec, répartis dans la
dizaine de marinas et chantiers!
Sur la route, nous avons choisi notre chantier/marina
: Coral Cove, qui a le mérite de posséder
une piscine! Ce ne sera pas du luxe avec 35°
à l'ombre et sans possibilité de
se baigner dans les eaux noires de la baie!
16H30 : l'amarrage nous oblige à jouer
les cowboys. Dans ces marinas, l'avant ou l'arrière
du bateau est face au ponton, l'autre côté
amarré à des poteaux à 1,5
mètres de part et d'autre du bateau! Nous
passons un bon quart d'heure à essayer
de les attraper au "lasso"!
Dédicace spéciale aux Grenouille
(arrivés
aux îles Grenadines fin décembre)
A peine le bateau amarré, les enfants filent
vers la "piscine". En fait un minuscule
bassin de 4x4m et 1,75m de profondeur!
2 heures plus tard, ils font la connaissance
de 2 enfants français. Heureux hasard car
ici, il n'y a que des Américains et des
Hollandais, Trinidad et Tobago (T&T) n'étant
pas sur le trajet classique des Français.
Les jours suivants, nous nous relayons à
la piscine pour surveiller les enfants, d'autant
que Domitille a décidé que "dans
une si petite piscine, pas besoin de bouées!",
pendant que l'autre s'occupe du grand nettoyage
d'Apache (intérieur et extérieur).
Nous n'avons pas eu de ponton avec eau à
volonté depuis La Gomera mi-novembre :
il y a de quoi frotter!
THE piscine!
(oui, c'est bien Domitille qui plonge!)
7 janvier : Fleur a 11 mois aujourd'hui, et c'est
aussi la fin du sevrage, commencé pendant
la traversée! Comme les autres, elle a
mis une semaine avant d'accepter le biberon. Un
peu désolée de lui "enlever
le sein de la bouche", en échange,
je lui fais découvrir le Nutella. A son
visage illuminé, je vois qu'elle a compris
que le bonheur existe même sans sa maman!
"C'est bien, tu seras une Femme, ma Fille"!
Après une grosse journée "lessive"
(9 machines!), nous partons visiter la capitale,
Port-of-Spain, en taxi collectif. Ils roulent
à fond, musique à fond aussi. Comme
en plus ils roulent à gauche (T&T est
une ancienne colonie Anglaise), cela ajoute à
notre impression de danger.
Chaguaramas - Chantier (8 au 17 janvier) : Bateau
sur pilotis - "Labour" et sueur
Lundi 8 janvier: sortie
d'eau du bateau. En effet, nous sommes ici en escale
technique pour au moins une semaine, surement
2. Arrivés le vendredi soir, nous avons
du attendre le lundi pour la mise au sec.
Nous habitons maintenant à 3 mètres
au dessus du sol!
Très pratique cette échelle branlante
pour les enfants, ou pour monter Fleur ou les
courses!... D'autant que bien sûr, les toilettes
du bord sont inutilisables dans ces conditions!
Après le bateau sur l'eau, nous avons
trouvé plus dangereux: le bateau hors de
l'eau!!
Antifouling dessous, polish dessus
Chaguaramas est le bon endroit pour faire une
escale technique : il y a ici une profusion de
sociétés ou d'artisans dans tous
les domaines de la plaisance! Inconvénient:
il nous faut trois jours pour faire le tri et
identifier les plus compétents, négocier
les tarifs, prendre les rendez-vous pour démarrer,
trouver et acheter les matériaux!
12 janvier : c'est parti
pour les travaux!
-Pilote : c'est la bonne surprise de
cette escale : Seul l'embrayage est touché
et après remplacement du jeu de pignons,
notre 3ème équipier est de retour!
-Remplacement du frigoboat, qui avait claqué
dès le début du voyage, pendant
la traversée vers les Baléares.
Un Frigoboat est un appareil qui utilise l'énergie
mécanique du moteur pour produire du froid
pour le frigo. Nous avons à bord un autre
système pour fabriquer du froid, mais il
est très gourmand en batteries.
-VHF : après remplacement de l'antenne
et des 25m de câble, la VHF fonctionne enfin normalement!
C'est à dire qu'on arrive à passer
des appels à plus de quelques milles! Elle
ne marchait pas depuis le départ, malgré
l'argent et le temps laissés à toutes
nos escales sur ce sujet. Il a quand même
fallu s'énerver un peu et insister auprès
du réparateur pour qu'il la teste après,
en appelant des bateaux vraiment éloignés
(25 milles, "loud and clear")!
-Carénage : nettoyage haute-pression, ponçage,
1 couche de primaire, 2 couches d'antifouling
+ une 3ème sur la ligne de flottaison et
les zones de frottement
-Polish pour retrouver le brillant de la coque
et la protéger : Apache est tout neuf!
-Fixation du hale-bas de GV : avec des rivets
Monel, beaucoup plus costauds que les rivets classiques,
même en inox (nous avons eu 2 nouvelles
ruptures de la fixation de hale-bas pendant la
transat!)
15 janvier :
les travaux à terre sont enfin terminés!
Il était temps car la piscine est fermée
depuis quelques jours pour maintenance! Le temps
est long pour les enfants dans ce chantier : le
soleil est brûlant et les averses soudaines
et nombreuses!
Mais il nous faut encore attendre 2 jours pour
remettre le bateau à l'eau, le conducteur
de la grue étant en congé.
Nous comptons faire quelques mouillages sur Trinidad
et voir enfin autre chose que ce chantier et ses
plaisanciers en Croks, ces sabots en plastique
multicolores qui donnent l'allure d'un Playmobil!
Nous devrons repasser à Chaguaramas car
la fin des cours de Juliette que nous attendons
par courrier ne sont toujours pas arrivés.
Nous en profiterons pour finir les travaux suivants:
-Remplacement du tableau de commande du moteur
-Remplacement de la sellerie du carré
: premiers clients de la société
de confection, nous bénéficions
d'un tarif dont il serait stupide de ne pas profiter!
-Remplacement des bandes adhésives
sur les bordées d'Apache (offert gracieusement
par la personne qui nous a aidés à
faire l'antifouling!).
Carole et JP
[Mise à jour du 26
janvier]
Interlude : extrait de vie à bord pendant
cette escale technique
JP a participé pour moitié du temps
à tous les travaux, réduisant d'autant
le coût de "labour" (main d'uvre),
et donnant aussi le rythme à certains ouvriers
nonchalants...., pendant que je m'occupais de
l'école et de la "maison"!
Mais comment se passe le quotidien pendant les
travaux ?, nous a-t-on demandé par mail.
Rien ne vaut l'expérience, alors voilà,
je vous propose une simulation :
- Il est 8 heures. Installez-vous dans la cuisine
(la pièce qui a le plus souvent les dimensions
du bateau). Tous vos enfants sont autour de la
table en train de faire leurs devoirs. Votre bébé
fait la sieste dans un des placards.
- Allumez la radio. Le bruit est insupportable,
mais vous n'avez pas le choix: comme votre maison
est sur l'eau, le réparateur de l'aspirateur
doit vous prévenir de son arrivée
par VHF. Bien sûr, l'appel n'arrive que
3 heures plus tard...
- 10 heures. Le plombier (qui lui a un moyen
de locomotion) arrive avec une heure de retard,
sans prévenir. Il entre et sort 12 fois.
Les enfants lèvent le nez 12 fois aussi...
- 10h30. Alors que le plombier est toujours là,
c'est maintenant Darty qui vient vérifier
pourquoi le lave-vaisselle fait un drôle
de bruit. Il fait plusieurs essais infructueux
mais bruyants et pose 35 questions pendant que
vous expliquez la différence entre le subjonctif
et le conditionnel, et les secrets de la retenue
dans une soustraction.
- 11 heures. Le réparateur de l'aspirateur
appelle enfin. Il peut venir tout de suite ou
jamais. Il faut aller le chercher en "dinghy"
(votre bateau pneumatique). Vous contactez par
VHF le capitaine, parti depuis ce matin chercher
des vis XP12ZRF42 (quand il reviendra, vous lui
ferez remarquer qu'il s'est trompé de référence!)
- 11h30. Il y a maintenant, en plus de la radio
(que vous laissez allumée pour que le capitaine
puisse vous joindre) et de tous ces gens dans
la cuisine, le bruit de l'aspirateur en fond sonore.
- Le bébé se réveille. Impossible
de le laisser au sol : il y a trop d'outils éparpillés.
- 12h00. Il se met à pleuvoir. Fermez
toutes les fenêtres et mettez la cocotte
sur le feu... Il fait 37° dans votre cuisine
et vous transpirez à grosses gouttes? La
bonne nouvelle c'est que vous n'êtes pas
obligés de garder vos cols roulés
et collants. Alors allez vous mettre en maillot,
vous pourrez vous baigner la semaine prochaine.
Bienvenue sur Apache !
Ce petit interlude juste pour souligner que nous
n'avons pas les doigts de pied en éventail
depuis 4 mois. Qu'il y a des moments pénibles
voire très pénibles, des moments
angoissants, voire très très angoissants.
Qu'il y a comme toujours et partout des cris,
des pleurs et des disputes, des enfants qui n'aiment
pas "ce" poulet. Et pas de ticket de
cantine...
Mais malgré tout, malgré tout,
et parce que notre voyage, ça n'est pas
que cela, nous sommes très heureux de notre
choix. Nous avons conscience de vivre quelque
chose de différent, et d'avoir la chance
de le partager avec nos enfants. Et au-delà
de l'ouverture que nos rencontres avec les populations
leur apporteront peut-être, nous aimerions
qu'ils retiennent que tout n'est pas tracé
d'avance; malgré les contraintes, on peut
décider d'orienter sa vie, avec un peu
d'audace et de ténacité (et aussi
d'espièglerie, mais ça "C'est
la vie de Candy"!).
Sur un livre de recettes de Trinidad, l'auteur
finissait par : Life is uncertain, have dessert
first !
Carole
17 au 21 janvier : mouillages dans les Bouches
du dragon, à proximité de Chaguaramas
Le bateau à l'eau, nous attendons encore
près de 3 heures l'arrivée du réparateur
du frigoboat. Le remplissage du circuit de gaz
se fait moteur tournant, il ne pouvait pas le
faire avant!
Pendant cette attente, l'employé zélé
de la marina passe à 4 reprises nous faire
remarquer que l'on ne peut pas rester car "un
bateau attend notre départ pour sa sortie
d'eau".
N'ayant pas le choix, et ne voyant pas arriver
le bateau en question (pas plus la 4ème
fois que la 1ère), nous lui faisons à
chaque fois oui-oui de la tête avec un air
vraiment désolé!...
Finalement, le réparateur arrive et 1/2h
plus tard, notre frigoboat revit!
Plus qu'1mn, et retour à l'eau, enfin!!!
15h : nous quittons sans plus tarder notre chantier-marina.
Mais il est tard : dans 3h il fera sombre: nous
nous contenterons d'un mouillage à moins
d'une heure de route, aperçu lors de notre
arrivée sur Chaguaramas.
Avec cette verdure luxuriante qui déborde
sur l'eau, laissant apparaître ça
et là de toutes petites plages, ce mouillage
nous change de ceux vus jusqu'ici!
Par contre l'eau est presque aussi noire que
dans la baie de Chaguaramas: on n'y voit pas à
plus d'un mètre et ça sent fortement
la vase. Avec en plus les courants qui rentrent
dans cette petite anse, on a l'impression de se
baigner dans un fleuve!
Le lendemain matin, nous quittons ce mouillage
pour un situé à Chacachacare, l'île
la plus à l'ouest de Trinidad et Tobago
avant le Venezuela (que l'on voit
d'ici), espérant en s'éloignant
de Chaguaramas trouver une eau plus limpide.
Mais sur la route comme à l'arrivée,
l'eau reste aussi sombre. Verte, mais sombre.
Un voilier allemand nous apprend que nous sommes
tout proches du Delta de l'Orénoque: ce
sont ses eaux qui amènent cette couleur
et cette odeur!
Cela n'empêche pas les baignades, même
si l'on ressort de l'eau tout vaseux! Domitille
confirme la mise au rebus définitive de
ses bouées!
Fleur : "Merci Domitille pour tes bouées!"
Il y a ici beaucoup de vie :
Au-dessus de l'eau et des feuillages, pélicans,
urubus et autres oiseaux de proie;
Au-dessous : poissons, serpents, dauphins et
grandes tortues ne semblent pas s'offusquer de
l'aspect de l'eau!
Le cadre est quand même très reposant.
Nous avions bien besoin de nous détendre
et nous changer les idées après
ces 10 jours sur bers!
Dans la journée nous avons de belles averses
pendant nos balades à terre, alors que
nous explorons sur le rivage les ruines d'une
ancienne léproserie, abandonnée
dans les années 70.
Retour d'expédition
Toute la nuit, plus encore que le jour, c'est
le vent qui est très changeant, passant
brutalement de 0 à 25 nuds pendant quelques
secondes, puis retombant aussi sec, jusqu'à
la rafale suivante...
Nous comprenons mieux l'origine du nom donné
au coin: les Bouches du dragon!
Chaguaramas - Anchorage area (21 au 26 janvier
2006)
Nous sommes de retour à Chaguaramas, cette
fois sur une bouée dans l' "anchorage
area" (zone de mouillage). Les 5 jours suivants
sont consacrés à la fin des travaux
pour les uns et l'école (toujours, même
si nous en parlons peu) pour les autres.
Bref récapitulatif des travaux:
-Neufs : frigoboat,
sellerie et rideaux du carré
-Réparés :
pilote, VHF, tableau de commande moteur, barbecue,
éclairages du carré et de la cabine
de marin et Domitille, et en bonus plein de petits
détails réglés, comme par
exemple un court-circuit électrique dont
nous ne trouvions pas l'origine et qui nous empoisonnait
depuis le début du voyage
-Bichonné :
en plus de l'antifouling et du polish, Apache
a eu droit à un check-up complet : gréement,
système de direction, moteur, boiseries,
etc...
-Fabriquées :
3 étagères dans le placard de la
cabine de Fleur, 1 dans la cabine des parents,
et surtout... 1 table de cockpit en teck de Trinidad,
dessinée et assemblée par JP : belle,
grande, solide, pratique (en toute humilité...
;-) )
-Rangés :
tous les coffres extérieurs, placards et
espaces sous certains planchers (toute la place
disponible est exploitée!)
Cette escale technique a coûté cher,
mais elle était nécessaire et Apache
a pris un beau coup de jeune! Le check-up a aussi
permis de régler les petits détails
qui nous minaient au quotidien (grincements, fuites
d'eau, etc...)
Avant le voyage, pendant la recherche du bateau,
nous nous demandions si pour notre programme il
était risqué ou non d'acheter un
bateau rentrant d'une longue croisière.
Si nous devions acheter aujourd'hui, nous n'hésiterions
pas : notre sentiment est qu'à aspect équivalent,
un bateau très utilisé a plus de
chances d'être un bateau bien entretenu
sur les parties non visibles ou non vérifiables.
Plus de chances d'être un bateau rodé,
prêt pour un nouveau départ! C'est
finalement un peu comme la différence entre
une maison de vacances et une maison où
l'on vit toute l'année!
Jeudi 24 janvier :
le Monde est petit! Nous rencontrons un couple
franco-italien (sur Nausicaa, un bateau au pavillon
américain!) qui ont entendu parler de nous
par des amis d'amis de Boulogne!
Aujourd'hui, Carole s'est occupée des
inscriptions des enfants à l'école.
Non, pas à Trinidad, Carole n'a pas encore
jeté l'éponge (c'est vrai que c'est
toujours aussi mal réparti entre nous 2
l'école : que fait l'organisation?), mais
bien à Chartres! Nous n'avons pas encore
atteint les mouillages de cartes postales qu'il
faut déjà penser au retour! C'est
trop injuste!
Vendredi 25 janvier
: nous pensions partir aujourd'hui,
mais il reste trop de choses à faire, comme
à chaque départ : courses, dernières
lessives, paiement des derniers travaux, formalités
de départ... Lorsque je passe seul à
l'immigration le matin avec tous nos passeports,
il n'y a pas de queue mais le fonctionnaire exige
que tout l'équipage soit présent!
Mais nous sommes tous de la même famille!
Quand même! Même le bébé?
Même le bébé! Bien sûr,
il y a un monde fou quand nous revenons l'après-midi,
bien décidés à laisser les
enfants se déchaîner dans ce petit
bureau (c'est d'ailleurs l'heure de la sieste
de Fleur), et notre guichetier ne les a même
pas regardés!
Les cours de Juliette ne sont toujours pas arrivés
par la poste. Heureusement, l'organisme (Cours
Sainte-Anne) fait preuve de compréhension
et d'efficacité et nous envoie le tout
par mail dans la journée.
18h : nous n'avons plus le temps de faire les
pleins : la station d'essence est déjà
fermée, ça attendra donc demain
au moment du départ.
Vendredi 26 janvier
: Le carnet et la galerie photos de
Trinidad et Tobago sont terminés le matin
et mis en ligne pendant le déjeuner à
terre. La météo est vérifiée:
15 nuds, mer peu agitée... des conditions
idéales pour naviguer!
14h: tout est prêt. Nous avons prévu
de partir avec un couple de français rencontrés
le matin même. Nous les prévenons
comme convenu que nous quittons notre bouée
pour aller faire les pleins; ils peuvent se tenir
prêts à lever l'ancre.
Pendant le plein d'eau, je prends une bouteille
au frais : elle est tiède... Horreur! Le
frigoboat, tout neuf, ne marche pas!!!!!!!!
Pas question de partir sans avoir réglé
le problème! Nous libérons nos ex-futurs
compagnons de route, qui comme nous sont très
déçus! Mais ils ne peuvent plus
attendre : ils ont rendez-vous le lendemain à
l'aube avec un nouveau passager.
Sans grand espoir (nous sommes samedi) j'appelle
Jim, l'électricien qui a remplacé
le tableau de commande moteur et "réglé"
notre problème de court-circuit (pendant
son intervention, il a touché a des fils
du frigoboat...). Nous avons de la chance: il
se sent concerné et nous annonce qu'il
peut être là 1h plus tard.
Histoire de nous énerver un peu plus,
l'employé de la station d'essence est beaucoup
moins compréhensif : les pleins faits,
il nous demande de quitter notre place.
Nous repartons donc à notre bouée
en attendant Jim. Carole, très énervée
d'avoir raté l'occasion de voyager à
2 bateaux dans cette zone réputée
pour ses pirates, et surtout éprouvée
par tous ces travaux (voir Interlude
plus haut...) en veut au monde entier, donc
à moi!
S'en suit donc une charmante engueulade dont
les voisins profitent jusqu'à l'arrivée
de Jim. Je remercie ce dernier d'avoir fait le
déplacement un samedi. Après quelques
recherches, il me demande de démonter le
secrétaire de la cabine de Marin et Domitille,
pour faciliter l'accès au problème
de connexion sur le frigobat... Puis de vider
le coffre donnant accès à l'arrière
du panneau de commande: ce coffre contient toutes
les voiles et les manuvres... nous avions mis
1/2h à tout faire rentrer dedans la veille!
Nouveaux tests... Arrivé assez penaud,
Jim semble maintenant sûr de son coup. Et
en effet, 20 minutes plus tard, tout est rentré
dans l'ordre : le panneau de commande moteur ET
le frigoboat marchent! Ouf!
Jim repart à son week-end, nous indiquons au
bateau français parti 1h30 plus tôt
que nous décollons. Peut-être parviendrons-nous
à les rattraper?
Encore un quart d'heure pour tout ranger et remonter,
et... go!
6h: Après ce faux-départ, cette
fois nous quittons vraiment Trinidad!
Pour où? Encore une fois, nous nous sommes
décidés au dernier moment. Après
une longue hésitation avec les Grenadines,
nous avons choisi... Los Testigos, petit archipel
du Venezuela, à 100 milles
de Chaguaramas.